La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Luca Marini, pilote d’usine Honda en MotoGP.
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Franco Morbidelli dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.
Adaptation difficile
Luca Marini connut une saison 2024 extrêmement difficile. Passé de Ducati VR46 à Honda Repsol, il subit toutes les difficultés du monde pour se familiariser avec cette RC213V. L’Italien était fréquemment dernier, décroché du reste du peloton. Puis, il s’est appliqué, en prenant son temps, avec de la patience et ce caractère stoïque qui le caractérise depuis ses débuts en MotoGP. Et même s’il acheva sa campagne en 22e position (soit dernier des titulaires), il rentrait régulièrement dans les points une fois la tournée outre-mer débutée. Luca était régulièrement meilleur que son coéquipier champion du monde Joan Mir sur le dernier tiers de la saison, que ce soit en course ou en qualifications. Rappelons que Mir, deux fois sacré dans sa carrière, avait découvert la Honda en 2023, soit un an avant.
![Luca Marini MotoGP](https://www.paddock-gp.com/wp-content/uploads/2025/02/Marini-2.jpg)
Luca Marini n’est pas de ceux qui régressent, et c’est déjà positif. Photo : Michelin Motorsport
Comme j’ai déjà eu l’occasion de l’exprimer, je trouve le public particulièrement dur avec Luca Marini. Beaucoup ne l’aiment pas, notamment parce qu’il est le demi-frère de Valentino Rossi. Comme si, dans l’histoire des sports mécaniques, certains des meilleurs pilotes n’avaient pas un parent qui avait réussi avant eux. Les exemples ne manquent pas : Verstappen, Damon Hill, Jack Doohan, Ascari, Remy Gardner… et Valentino Rossi lui-même. Mais bon, quand le fanatisme s’invite dans le sport, on n’y peut rien.
Toujours est-il que factuellement, il est devenu un meilleur pilote Honda que Joan Mir sur la fin d’année. Ce n’est pas une opinion. Je trouve cela d’autant plus honorable que Marini est arrivé chez Honda au pire moment de l’histoire de la marque en Grands Prix, dans un contexte défavorable au possible. D’accord, il n’a pas été au niveau d’un Johann Zarco, mais tout le monde connaît le talent du Français, on ne peut pas lui reprocher de ne pas être aussi bon que quelqu’un qu’il n’est pas. Jugeons Marini selon les standards de Marini, et Marquez selon les standards de Marquez.
Une fois que l’on met tout bout à bout, il n’a pas rapporté beaucoup de points mais a travaillé consciencieusement, dans le bon sens. Et désolé, mais j’ai envie de valoriser ses efforts pour cette seule et unique raison. Le résultat final n’a clairement pas représenté l’engagement de Luca Marini.
D’autres attentes
Maintenant que c’est dit, j’en attends logiquement plus en 2025. Il a beaucoup progressé en 2024, et Honda, semble-t-il, va dans la bonne direction – améliorations permises grâce aux nombreuses concessions dont ils bénéficient. Si la RCV s’améliore, Zarco et Marini seront les premiers à bénéficier de ces progrès, aidés aussi, sans doute, par le développeur Aleix Espargaro.
![Luca Marini MotoGP](https://www.paddock-gp.com/wp-content/uploads/2025/02/Marini-4-scaled-e1739175854841.jpg)
Il ne faut pas oublier que Zarco était candidat au guidon Ducati Pramac en 2024, et qu’il a préféré aller chez LCR. On ne peut pas les comparer. Photo : Honda MotoGP
Pour sa deuxième année, il est légitime de s’attendre à une progression lente mais linéaire, suivant la dynamique de 2024. Joan Mir, son coéquipier, risque d’aller plus vite – au moins au début –, mais je ne crois pas que la prise de risque constante soit la solution pour faire progresser un constructeur qui démarre seulement sa reconstruction avec un nouveau directeur technique.
Le pronostic
Qu’imaginer pour Marini en 2025 ? Je vois une saison solide, les mains dans le cambouis. Il est d’une race quasi-disparue, celle des réguliers qui ne chutent presque jamais – dans la lignée de Bradley Smith –. Je pense que la confiance engrangée par une année de développement va lui permettre d’attaquer un peu plus, même si la vitesse n’a jamais été son point fort ; ainsi, peut-être y aura-t-il des chutes à prévoir. N’attendez pas de lui des podiums ou des victoires, et surtout, ne le comparez pas à Johann Zarco qui est d’un tout autre calibre. Globalement, je ne vois pas pourquoi il serait plus vocal, lui qui est assurément l’un des plus discrets sur la grille.
Côté classement, je le vois terminer entre la 18e et 20e place au général, devant Mir. Ce n’est pas génial, vous en conviendrez, mais ça représenterait tout de même une progression assez utile dans le cadre du projet Honda.
Quel avenir prédisez-vous à Luca Marini ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
![](https://www.paddock-gp.com/wp-content/uploads/2025/02/Marini-1.jpg)
Luca Marini est arrivé au pire moment : il a remplacé Marc Marquez sur l’une des moins bonnes MotoGP de tous les temps, et a aussi connu la défection de Repsol en tant que sponsor principal. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Honda MotoGP