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Honda, le plus grand constructeur du monde, vient de remporter les 8 Heures de Suzuka avec l’aide de Johann Zarco, pilote LCR en MotoGP. Cela reste une maigre compensation en comparaison de l’échec cuisant du programme actuel de la firme au plus haut niveau. La situation est plus que difficile pour Repsol Honda, autrefois la plus glorieuse formation sur la grille. Analyse.

 

Le pire bilan de l’histoire

 

On pensait le total de 2023 invincible tant il était bas, et pourtant, Honda Repsol fait encore pire en 2024. En effet, après neuf courses, il s’agit du pire bilan statistique de l’équipe depuis l’avènement du championnat MotoGP sous sa forme actuelle en 2002. C’est terrible. Pour vous faire comprendre la gravité de la chose, quelques chiffres s’imposent.

LCR Honda et Honda Repsol sont les deux derniers teams au classement équipes, cela va de soi. Si l’on additionne les points des deux, cela nous donne 36 unités, alors que la seule équipe Yamaha en a scoré 52. L’usine Ducati, pour référence ? 377, soit 27 fois plus qu’Honda Repsol, dernière et derrière LCR Honda. Au classement constructeurs, c’est identique. Seulement 24 points marqués après neuf manches, contre 48 pour Yamaha avec deux pilotes de moins.

 

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Même s’il était loin, il faut reconnaître que Marini était un peu plus proche au Sachsenring. Photo : Honda Repsol

 

Concernant les pilotes, que dire de plus. Joan Mir est 18e avec, pour meilleur résultat, une neuvième place en Sprint, et une 12e lors d’un Grand Prix. Par ailleurs, aucun employé Honda n’est encore entré dans le top 10 d’une course dominicale. Le dossier Luca Marini est encore plus épineux. Il n’a marqué qu’un seul point, et encore, grâce au déclassement de concurrents en Allemagne en raison de pressions non conformes.

Tenez-vous bien : Dani Pedrosa, qui n’a pas fini le seul Grand Prix auquel il a participé, est devant Luca Marini au général. Comment est-ce possible ? Son Sprint, à Jerez, achevé troisième.

 

La piste ne dit pas mieux

 

On dit souvent, à juste titre, qu’il faut se méfier des chiffres. Mais la réalité des courses ne dit pas mieux. Pilotes excédés, qui demandent en ce moment même des réunions exceptionnelles, qui ne comprennent pas cette RC213V intenable, trop physique, et surtout, extrêmement loin partout, sur toutes les pistes. Il n’est pas rare de voir ceux qui la montent à plus d’une seconde du premier, voire, deux secondes pleines dans les cas les plus extrêmes ! Vous l’aurez compris, rien ne va plus. Aujourd’hui, je peine à voir des pistes d’amélioration pour cette année, bien sûr, mais aussi pour les prochaines en attendant 2027, quand la puissance du premier constructeur mondial pourra (peut-être) s’exprimer.

 

L’argent ne fait pas tout

 

Seuls au monde, mais pas dans le bon sens. Photo : Honda Repsol

 

Ceci explique le titre de cet article. C’est un argument contre lequel je me bats depuis plusieurs années. Le fait que Honda soit une puissance financière de premier plan – toujours le plus grand fabriquant de motos au monde – ne signifie pas qu’elle va se relever d’ici peu. C’était d’ailleurs l’un des points soulignés par Johann Zarco au moment de sa signature, et que j’avais déjà réfuté à l’époque.

Rien n’explique que Honda mettrait davantage son argent dans un programme sportif plutôt qu’ailleurs, et deux exemples montrent que cela ne signifie rien du tout. Premièrement, Honda était déjà le n°1 en 2020, quand la grande dégringolade a débuté. Force est de constater qu’avoir plus de sous n’a pas empêché la marque de sombrer jusqu’aux abysses en seulement quatre ans. Deuxièmement, on a déjà vu des firmes de très grande importance ne jamais y arriver, et ne jamais se relever. Toyota avait un gros budget en Formule 1, ça n’a jamais marché. Ferrari a toujours figuré parmi les plus gros budgets en F1, et pourtant, la Scuderia a connu de grandes périodes creuses dans les années 1980 et 1990 d’abord, puis depuis 2007.

Dans le même temps, Aprilia, le plus petit constructeur sur la grille, a réussi à monter jusqu’à devenir un concurrent sérieux. Il n’est pas qu’une question d’argent, de moyens, et cela s’applique à toutes les entreprises, dans tous les domaines, même au niveau étatique. Cela reviendrait à dire que le pays le plus riche du monde est celui dans lequel les habitants sont les meilleurs, et que la vie y est la plus belle. C’est aussi une question d’envie, de talent, de choix, de direction – technique en l’occurrence.

Je suis curieux de savoir ce que vous pensez du bilan de Honda et de ses deux équipes. Alors, dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Honda, dans l’ombre. Photo : Honda Repsol

 

Photo de couverture : Honda Repsol

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