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Nous poursuivons notre rétrospective de la saison de chaque pilote, du dernier jusqu’à Pecco Bagnaia. Pour apprécier la performance de nos héros, regarder leur place au général ne suffit pas. Ainsi, nous allons nous pencher sur les dynamiques, le contexte, les qualifications, l’attente que le pilote en question suscitait pour juger sa campagne. Hier, c’était la saison d’Álex Márquez qui était à l’honneur. Vous pouvez retrouver l’article correspondant en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Pour rappel, cet avis reste subjectif, et ne reflète que la pensée de son auteur.

I) Tout partait bien

Contre toute attente, et après une saison 2021 moyenne, Pol Espargaró figurait sur le podium lors de la manche d’ouverture. Il affichait une belle vitesse et un rythme impressionnant sous les projecteurs de Losail. Dès lors, on pensait que l’heure de la revanche était venue, et que « Pollycio » pouvait peut-être prétendre à la couronne mondiale en l’absence du leadership de Marc Márquez depuis 2020.

Mais ce n’est pas cet outsider inattendu qui s’est présenté sur les 18 autres courses. Sa saison est, en toute objectivité, désastreuse, tant sur le plan personnel que celui de la performance. Avant de rentrer dans le vif du sujet, il faut tout de même rendre compte de la situation chez Honda. Il paraît évident que la RC213V a été conçue pour Marc Márquez uniquement, une philosophie que la firme ailée applique depuis longtemps déjà. D’ailleurs, des clichés pris à Sepang révélaient la grande différence entre la Honda n°93 et n°44. Il serait malhonnête de tirer à boulets rouges sur Pol sans mentionner la face cachée de l’iceberg.

 

Il pensait être champion du monde, mais la réalité fait mal. Photo : Michelin Motorsport

 


Álex Márquez a soulevé un point très intéressant concernant la motivation des troupes. Selon lui et bon nombre d’observateurs, Honda n’en veut plus assez, ne se bat plus. D’ailleurs, c’est ce qu’induisait Marc Márquez quand il s’exprimait sur la RCV millésime 2023. Le recrutement de Honda traduit aussi un cruel manque d’envie, mais nous en reparlerons plus tard cet hiver. Dans ce contexte peu propice à la stabilité et, dans une moindre mesure, aux bons résultats, il était difficile d’attendre beaucoup de « Pollycio ».

II) Le néant

Les difficultés structurelles ne peuvent pas rattraper la catastrophique campagne de Pol Espargaró. Car si on évoquait récemment le cas de Franco Morbidelli, auteur d’une des pires saisons de l’histoire pour un pilote d’usine, celle de l’officiel Honda n’est pas bien meilleure. Ce podium acquis lors de la première sortie en est le seul point positif. Allez, nous pouvons tout de même noter sa régularité dans la « performance » (entre la 9e et la 14e place, il ne faut pas non plus s’emballer), l’une de ses principales qualités depuis son arrivée en MotoGP.

Tout le reste est à oublier au plus vite pour le nouveau pilote GasGas. Sa vitesse sur un tour, autrefois sa grande qualité, n’a pu être exploitée. Il s’agit de sa première année sans pole depuis 2019, ce qui en dit long sur la compétitivité de son matériel, pour ceux qui se remémorent la capricieuse KTM de cette année-là. Le pire, c’est l’absence d’exploit, tout simplement. Si l’on oublie son podium, Pol n’a jamais fait mieux que 9e, lors du Grand Prix du Portugal. Ça fait peur, sachant que Franco Morbidelli, Álex Márquez et même Takaaki Nakagami ont réussi à faire mieux !

 

Pol Espargaró quitte Honda avec deux podiums et une pole position. Photo : Michelin Motorsport

 

Par ailleurs, l’officiel s’est fait battre par Taka’ à trois reprises quand les deux franchissaient la ligne. Pire encore, le duel en face à face contre Álex Márquez, totalement découragé et objectivement moins fort en Grands Prix est plus que disputé ! Lorsque les deux voyaient l’arrivée (ce qui n’était pas si fréquent), le pilote LCR a devancé Pol à cinq reprises contre six, ce qui ne marque presque aucune différence malgré le statut « privilégié » du petit frère Espargaró.

Dans des saisons aussi tortueuses, il faut faire attention à ne pas se blesser, car des profils comme « Pollycio », toujours à l’attaque et très passionnés, sont les premiers à rejoindre l’infirmerie quand le package ne permet pas d’engranger de la confiance. Et ça n’a pas manqué. En première séance libre au Sachsenring, il chute lourdement et se blesse aux côtes ; une nouvelle épreuve pas nécessaire au vu du bourbier dans lequel il était à ce moment de la saison. La douleur contraignit son abandon, et le força à jeter l’éponge lors de la manche suivante aux Pays-Bas. Terrible.

Conclusion :

Le bilan est sensiblement similaire à celui que nous avons dressé pour Álex Márquez, si ce n’est pire. Bien qu’il dispose de circonstances atténuantes, sa campagne est encore moins bonne, compte tenu de son statut d’officiel, et ce malgré qu’il pointe devant le pilote LCR au général (56 points à 50). Il conclut sa pire année depuis ses débuts chez KTM en 2017, et encore, c’est discutable au vu de la physionomie du championnat. Rebondir sera difficile, mais il semble toujours avoir le feu sacré. Son langage corporel lors de ses premiers tours de roues avec la GasGas RC16 traduit une passion retrouvée. Un exercice 2023 correct serait déjà une petite victoire. Ses jours, comme de nombreux autres larrons vieillissants sur la grille, sont comptés quoi qu’il arrive.

Qu’avez-vous pensé de la saison de Pol Espargaró ? Dites-le nous en commentaires !

Des retrouvailles enjouées. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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