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Parlons MotoGP Moto3

C’est l’heure du bilan ! Alors que l’hiver approche, Parlons MotoGP fait les comptes, et cela passe d’abord par la saison Moto3. Qu’en avez-vous pensé ? Votre avis nous intéresse grandement, alors n’hésitez pas à nous le donner en commentaires. Place à notre analyse détaillée d’une saison… mitigée.

 

Toujours du spectacle

 

Ça, au moins, ça ne change pas. Le Moto3 régale toujours autant au niveau des batailles. Quoi qu’on en dise, qu’on en soit lassé ou non, on ne peut pas négliger l’action en piste. Le Grand Prix du Qatar, décisif, en était encore la preuve. Par le fait, on ne peut jamais être vraiment déçus sur ce point, mais jamais vraiment surpris non plus. Personnellement, cela fait un petit moment que le Moto3 n’arrive plus à déclencher cette excitation chez moi, aussi car l’action se ressemble année après année. Je ne nie aucunement la qualité du spectacle, mais l’être humain s’habitue à tout.

Donc globalement, on ne peut pas se plaindre car nous avons eu du Moto3 de bonne facture. Je fais référence aux neuf vainqueurs différents, mais aussi à la belle résistance des Honda Leopard Racing, particulièrement en forme cette année en comparaison aux 250cc quatre-temps KTM, supérieures depuis quelques temps.

Il y eut de beaux vainqueurs – nous y reviendrons dans le détail, de belles performances, et globalement, des belles séances de qualifs. Même un retournement au championnat du monde, avec une vraie bataille sous tension au Qatar, notamment grâce à Jaume Masiá qui est arrivé avec l’intensité que nous avons déjà évoqué.

 

Parlons MotoGP Moto3

Il est un champion légitime, mais pas un grand champion pour autant. Photo : Leopard Racing

 

Ce n’était pas la meilleure depuis 2012 – ou l’introduction de la catégorie Moto3, mais elle restait très agréable sur le pur plan de la dramaturgie.

 

Quid du niveau ?

 

Le plus important est coché. Mais je suis tout de même obligé de revenir sur le niveau global de cette promotion, que j’ai trouvé assez décevant dans l’ensemble. D’abord, le champion. Jaume Masiá méritait pleinement son titre car il a été meilleur en deuxième partie de saison, mais pas au point d’écraser la concurrence ni d’offrir de « performance référence ». Allez, on peut lui accorder Assen et ce bijou dans le dernier tour. Finalement, il est titré avec « seulement » quatre victoires, six poles, et un seul meilleur tour en course, le tout en ne comptant que deux abandons. Il totalise ainsi à peine plus de 13 points par course, ce qui est un bilan faible – voire très faible à l’échelle de l’histoire.

Le vice-champion, Ayumu Sasaki, chez Husqvarna Intact GP, n’a pas été ridicule mais a payé un grand manque de réalisme et de Q.I course. C’était absolument flagrant ; j’ai arrêté de compter le nombre de fois où il s’est fait faire la leçon dans les derniers instants. Il prend une belle victoire à Valence, c’est certain, mais elle ne rattrape pas une année terne.

 

Parlons MotoGP Moto3

Heureusement, il prend cette victoire à Valence. Il termine bien son année. Photo : Intact GP

 

Daniel Holgado, chez Red Bull KTM Tech3, paraissait être le net favori à mi-saison mais il s’est effondré subitement. Ses deux qualifs’ ratées en Catalogne et aux Pays-Bas lui coûtent très cher sur le plan comptable, mais avec du recul, il n’a jamais réellement su enfoncer le clou dans les moments cruciaux, notamment quand il était au top. C’est dommage, mais il ne faut pas que cette désillusion – symbolisée par la perte d’une avance de 26 points après l’Autriche – l’atteigne personnellement.

Deniz Öncü (Red Bull KTM Ajo) et Ivan Ortola (KTM Angeluss MTA Team) ont proposé de belles choses, c’est à n’en pas douter, mais pas assez pour prétendre à quoi que ce soit. Globalement, c’est dommage – notamment pour le Turc, exactement comme pour David Munoz (KTM Boé Motorsports) et Diogo Moreira (KTM MT Helmets MSi), que l’on attendait plus forts.

Parmi les promus en Moto2, il est assez difficile d’affirmer qu’ils réussiront à l’étape supérieure au vu de la concurrence, d’une part, et du niveau qu’ils ont affiché, de l’autre.

 

Forcément, Daniel Holgado fera partie des favoris en 2024. Ici avec la nouvelle KTM avec les pneus Pirelli. Photo : Tech3

 

Des rookies exceptionnels ?

 

L’exercice 2023 était définitivement celui des rookies. David Alonso, chez GasGas Aspar, s’est assez largement démarqué du reste avec quatre victoires sensationnelles. Le Colombien a le profil d’une future star même s’il est difficile de se prononcer aussi tôt ; il a de la vitesse à revendre, de l’explosivité, de la fougue – parfois trop, et une capacité de projection vers l’avant rarement vue au plus haut niveau. Même s’il est 24e en début de course, il reste un candidat à la victoire.

Collin Veijer a été presque été aussi brillant. J’ai noté sa très belle vitesse sur un tour, mais aussi un sens de la course dont son coéquipier Ayumu Sasaki ferait bien de s’inspirer. Sa victoire en Malaisie est tout à fait méritée, et il promet d’être grand par la suite.

Puis, José Antonio Rueda, chez Ajo, que l’on pressentait comme le plus gros crack depuis Pedro Acosta. Je pense qu’il a bien roulé même si les résultats ne le traduisent pas. Hormis une mauvaise série sur la tournée outre-mer, il a performé quand il le pouvait, n’a pas commis trop d’erreurs et surtout, a prouvé qu’il avait la capacité d’être régulier dans la performance. Et puis, il reste chez le sorcier Aki Ajo. Il est à surveiller de près.

Cette cuvée de rookies fut aussi sous les projecteurs en raison de l’absence d’un taulier. Il leur était plus facile de s’exprimer, et c’est à prendre en compte pour ne pas biaiser la lecture.

Qu’avez-vous pensé de cette saison Moto3 ? Donnez-lui une note sur 10 en commentaires ! Personnellement, pour toutes les raisons précédemment explicitées, je lui attribuerais la note de 7/10.

 

David Alonso est le favori des commentateurs officiels. L’est-il aussi pour vous ? Photo : Aspar

 

Photo de couverture : Leopard Racing