La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes, au tour de Brad Binder. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Luca Marini, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
Peut-il faire mieux ?
Brad Binder n’occupe pas une place facile. En plus de porter sur ses épaules le poids de KTM, il doit batailler, seul, ou presque, contre tous les pilotes Ducati. L’année dernière, il était l’unique disposant d’une machine autre que la Desmosedici à régulièrement s’immiscer dans le top 5 ; je n’inclus pas Aleix Espargaro, qui, malgré ses deux victoires éclatantes, n’a pas été aussi dangereux sur une aussi longue période de temps.
Le Sud-Africain est encore jeune, dans la force de l’âge, prêt à en découdre et sans doute l’un des meilleurs du monde. Au guidon, il est véloce, très fort sur les freins, impressionnant aussi, et détient sa propre patte. En dehors, il est quelqu’un qui semble posé, calme, sans fioritures quoique maigre en informations pour les médias. En somme, il ferait un bon champion.
La dynamique ne change pas par rapport à l’an dernier. Il remet le couvert avec KTM, et espérera sans doute une RC16 plus proche de l’armée italienne. Sur ce point, je pense effectivement qu’elle sera meilleure car à l’image de l’Aprilia, elle ne fait que progresser. Il n’a pas à se soucier de son coéquipier Jack Miller, qui ne joue pas dans la même cour, mais plutôt, doit regarder du côté de Pedro Acosta chez GasGas Tech3. Le rookie semble génial, et finalement, nous n’avons pas une autre référence forte au sein de la marque depuis l’arrivée du même Binder en 2020.
Personnellement, j’ai très hâte de voir comment il réagira le jour où il y aura un autre très bon pilote sur une KTM, peu importe sa couleur. Je ne doute pas de son talent, mais il est vrai que le management autrichien lui a facilité la tâche en lui laissant un Miller plutôt que de lui coller un Acosta sans pression aucune, c’est une certitude. Mais là encore, difficile à prévoir.
That’s the job done. Pre-season tests complete.
Great work, Orange squad! 👊#KTM #ReadyToRace #QatarTest 🇶🇦 pic.twitter.com/Vn9yW6g7PQ
— Red Bull KTM Factory Racing (@KTM_Racing) February 20, 2024
L’année passée, il avait été bon dans un nouveau style beaucoup plus agressif, sans doute trop d’ailleurs, mais avait énormément gâché. Théoriquement, il y a de la marge pour faire un meilleur résultat, c’est à n’en pas douter. Il incarne désormais le deuxième plus grand outsider à la victoire après Marc Marquez, et, comme c’est le cas avec ces « pilotes spectacle », j’en attends beaucoup. Tout cela semble prometteur.
Le pronostic
C’est l’heure de se mouiller, et il y a beaucoup à dire dans cette partie. Qu’en attendre, réellement ? Ce n’est pas si facile. Je pense sincèrement que du point de vue du talent brut, Binder n’a rien à envier aux Bagnaia et autres Martin. Il a de grosses faiblesses, comme les qualifications, son éternel défaut, et son intelligence de course, qui le pousse aux blockpass à outrance… et à pas grand-chose d’autre, malheureusement.
C’est étrange, car je l’imagine faire une très bonne année encore, mais il va sans doute se heurter à un plafond de verre, comme le laissait insinuer le titre de cet article. Binder sera, d’après mon analyse, sensiblement plus rapide que tous les autres pilotes non-Ducati, mais aussi, largement en-dessous des as de la firme de Borgo Panigale. Cet entre-deux, dans lequel il évoluait déjà en 2023, est une position inconfortable car frustrante au possible, notamment en combat rapproché où parfois, il ne peut simplement pas faire mieux contre de meilleures machines.
Pour résumer, je pense qu’il va réaliser un nouveau top 5 au classement général, peut-être en cédant une place à Enea Bastianini que je vois assez bien placé. Premier d’un championnat sans Ducati, mais loin, trop loin pour espérer quoi que ce soit d’intéressant. Comparé à 2023, je le vois bien triompher à au moins deux reprises le dimanche – cela n’aurait rien d’étonnant – en plus de belles performances en Sprint. Mais je pense que ses erreurs parfois grossières, couplées à un manque de vélocité criant en qualifications le retiendront énormément, exactement comme l’an dernier.
Et vous, que prédisez-vous pour Brad Binder en 2024 ? Dites-le moi en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport