Parlons MotoGP : L’addition pourrait être salée pour Brad Binder…

La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Brad Binder, pilote officiel KTM en MotoGP.

Hier, nous sommes revenus sur le cas de Fermin Aldeguer dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.

 

Best of the rest

 

Étonnante carrière que celle de Brad Binder. Celui qui, considéré comme un talent générationnel, est arrivé en MotoGP et n’a pas tardé à s’imposer pour la première fois, semble incapable de marquer durablement la période. Nous serons tous d’accord pour dire que c’est un très grand pilote, l’un des meilleurs, l’un des plus talentueux. Mais quelles images restera-t-il quand il raccrochera le cuir, quels faits marquants signés du poignet droit de Brad vont durablement impacter la génération à suivre ? Je me le demande.

 

 

Pour se prêter au jeu des prédictions, il est essentiel de s’appuyer sur la saison précédente. Et malheureusement, c’est comme s’il en fut absent. Brad Binder a troqué sa projection vers l’avant, sa vitesse dévastatrice de 2023 pour sa régularité dans la performance de 2022. Alors, effectivement, il a été très solide, terminant cinquième du championnat du monde et premier pilote non-Ducati. Le problème, c’est qu’il n’y a pas eu le moindre grand moment. Il est monté sur le podium deux fois, Sprints et Grands Prix confondus. C’est arrivé au Qatar, lors de la première manche. Là, on le pensait dans le coup, prêt à se battre, enfin, pour son premier championnat du monde. Puis, il a commencé à stagner dans le peloton, parfois très bien placé, parfois moins bien placé mais toujours rapide. L’année s’est terminée, et Binder, discrètement, était encore une fois le « meilleur des autres ».

L’expression entre guillemets utilisée ci-dessus était le titre d’un article sur Binder rédigé début 2023. C’est son plus grand problème : il est meilleur que les pilotes du milieu de grille et fait toujours un excellent outsider. Mais il est significativement en-dessous de ceux qui jouent le titre et toutes les victoires. Du coup, il incarne toujours la surprise, alors que son talent devrait lui permettre de se hisser au niveau des Martin, des Bagnaia et autres Marc Marquez.

 

N°2

 

S’il n’y avait pas Pedro Acosta dans son équipe, j’aurais parié sur une autre année achevée autour de la cinquième place, en outsider, avec ses défauts et ses qualités désormais identifiées. Son hic, c’est Pedro Acosta. Pour sa première année en catégorie reine, le génial espagnol a relégué Binder dans l’ombre, que ce soit sur la piste ou médiatiquement. Certes, il est plus tombé et finit derrière au général, pour quelques points seulement. Mais laissez-moi vous poser une question : retenez-vous plus d’images d’Acosta ou de Binder ? La réponse, plus qu’évidente, met en lumière deux phénomènes qui joueront contre Binder lors de la saison à venir.

Premièrement, il est trop discret, et la discrétion ne paye plus. C’est dommage, mais c’est le jeu des médias et du XXIe siècle : on l’entend trop peu ! Il ne s’exprime que rarement, et n’apporte aucun véritable avis tranché. Sur la piste ou au micro, Binder n’est pas en phase avec ce siècle, ce qui est malheureux car il n’y peut pas grand-chose ; telle semble être sa personnalité.

Deuxièmement, cette discrétion, comparée au charisme de Pedro Acosta, l’a fait passer au deuxième rang chez KTM. Je sais qu’ils étaient proche l’année dernière, mais en plus d’avoir trouvé Acosta meilleur, j’ai vu un pilote beaucoup plus investi que l’autre dans la communication concernant le développement des RC16. C’est comme si Acosta prenait cette mission à bras-le-corps, celle de faire gagner KTM. Binder n’a pas cette hargne, cette grinta, malgré son immense talent.

 

 

De ce fait, je pense qu’il est maintenant le n°2 chez KTM. Acosta est le fer de lance, le futur. C’est lui qui, en tant que pilote d’usine, incarne le plus KTM et Red Bull, le sponsor indissociable de l’écurie autrichienne. Il est le nouveau golden boy, l’homme du moment. Je ne dis pas que Binder représente le passé, mais c’est à peine le présent – peut-être l’avant-hier –.

 

Le pronostic

 

Où Binder finira-t-il en 2025 ? Difficile à dire, car cela dépend surtout de la performance des RC16 comparée à celle des Aprilia RS-GP et aux Ducati Desmosedici GP24. Mais globalement, je ne vois pas pourquoi l’Autrichienne aurait pris un immense retard sur l’Aprilia. Disons que je l’imagine au même niveau que l’année dernière, c’est à dire constamment aux portes du podium. Maintenant, pour Binder, c’est plus compliqué. Connaissant ses défauts – qualifications et agressivité inutile en tête –, je le vois se faire battre par Pedro Acosta au classement, ce qui entérinerait pour de bon le débat du n°1 chez KTM.

Il faut rappeler qu’en 2024, Acosta n’avait échoué qu’à deux points de Binder alors qu’il débutait, et qu’il a laissé passer des occasions de marquer des gros points – les deux courses au Japon sans oublier Assen et Misano. Il était le seul pilote non-Ducati à pouvoir déranger les Desmosedici, en tout cas après les USA. Je ne vois pas trop comment Acosta pourrait se faire battre par Binder en 2025. De ce fait, je vois le Sud-Africain terminer entre la 5e et la 7e place du classement général. Une année correcte, mais qui, une fois de plus, ne marquera pas l’histoire.

Que vous dit votre boule de cristal concernant Brad Binder ? Dites-le-moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

 

Photo de couverture : KTM