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Repsol Honda MotoGP

Il s’agit sans doute de l’histoire la plus triste de ces dernières années. À partir de l’année prochaine, la célèbre compagnie pétrolière Repsol ne sponsorisera plus l’équipe officielle Honda comme c’est le cas depuis 1995 en Grands Prix/MotoGP. La fin d’une ère, assurément. Cette décision abrupte annoncée dans l’indifférence la plus totale ne fait que rendre le tableau japonais encore plus désolant. Une analyse s’impose.

 

Coup de grâce

 

Je vais essayer de rester concis dans cet article, et ne pas me laisser submerger par la nostalgie. Je pourrais parler de Honda Repsol pendant des heures, tant cette association a marqué mon enfance. Mais restons froids, et n’ayons pas peur des mots durs. Pour moi, le retrait de Repsol est similaire à un coup de grâce, alors que la bête était déjà à terre, essoufflée.

Depuis l’annonce – aussi discrète fut elle  – je vois beaucoup de gens affirmer que ce n’est pas la fin pour Honda, qu’il y aura un renouveau aidé par la nouvelle réglementation de 2027. D’ailleurs, la marque a affirmé qu’elle allait continuer, c’était prévisible. Toutes les belles histoires ont une fin comme l’a rappelé le team manager Alberto Puig.

 

Repsol Honda MotoGP

On aurait du mal à croire que Joan Mir a été champion du monde il y a moins de cinq ans. Photo : Honda Repsol

 

Personnellement, je pense que c’est très grave et que ça ne présage rien de bon. Premièrement, ne faisons pas semblant de croire que le rôle de Repsol s’arrêtait à la pose d’un sticker sur les RCV. Jamais Honda n’a été aussi performant en Grands Prix qu’avec Repsol, une firme qui a apporté l’accent espagnol à l’écurie, et plus largement, dans les paddocks. La génération dorée espagnole doit beaucoup au pétrolier, dont le rôle crucial ne s’est pas arrêté à la catégorie reine, d’ailleurs. Dani Pedrosa et Marc Marquez, pour ne citer qu’eux, étaient déjà largement appuyés par Repsol et Honda avant leur accession au plus haut niveau.

Deuxièmement, une marque, quelle qu’elle soit, ne va jamais dire qu’elle s’arrête pour ne pas faire peur aux investisseurs. C’est récurrent dans l’histoire des sports mécaniques ; demandez au personnel du programme de Peugeot en endurance au début des années 2010, ils en connaissent un rayon. Si on le sait, ça sera sans doute assez tard, un peu comme ce qu’avait fait Suzuki en 2022.

Alors, forcément, quand on combine cette fuite des sponsors – car il y avait déjà Red Bull avant Repsol – aux résultats récents de Honda, ça ne laisse rien présager de bon. Je ne pense pas qu’ils se retirent de sitôt, car il est vrai que leur puissance financière est inégalée sur la grille. Mais ceci dit, il est impossible d’omettre cette malheureuse éventualité.

 

 

Le déclin de la firme ainsi que son manque d’attrait croissant correspond exactement à l’analyse que j’avais dédié aux constructeurs japonais, que vous pouvez retrouver en cliquant ici. Les raisons de ce manque d’envie, d’ambition et donc, de compétitivité ne sont pas étrangères à la dynamique du pays actuellement. Cependant, il y a un facteur en plus dans le dossier Honda. Et pas des moindres.

 

Marc Marquez, le début et la fin

 

Comme beaucoup, je ne peux pas m’empêcher de penser que le départ de Marc Marquez était symptomatique : un vrai coup derrière la nuque dont Honda pourrait ne jamais se remettre. Au-delà des titres et des victoires, Marc Marquez incarnait l’intensité, l’ambition. Son départ a mis Honda face à ses responsabilités, et force est de constater que le projet stagne ; pire, il fait fuir ses partenaires historiques. Tout cela est bien triste.

 

Repsol Honda MotoGP

Chez Honda, on teste, depuis quatre ans. Mais la solution ne se trouve peut-être pas sur la piste, mais dans les bureaux. Photo : Honda Repsol

 

Il est bien difficile de déterminer un leader dans l’équipe actuelle. De toute manière, il sera impossible de retrouver un Marc Marquez, mais au moins, essayer d’être un peu plus inspiré sur les recrutements me paraît primordial. Encore une fois, voici un exemple qui illustre que la puissance financière n’a rien à voir avec la volonté et le niveau d’engagement, surtout à une ère où toutes les motos sont aussi compétitives.

Nous aurons tout le temps de revenir sur le passé de Honda Repsol à la fin de la saison, car on va quand même célébrer cette glorieuse histoire tous ensemble. Je suis curieux de savoir ce que vous pensez de cette annonce cataclysmique, alors, dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Mir n’a pas l’allure de l’homme de la situation. Photo : Honda Repsol

 

Photo de couverture : Honda Repsol

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