La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Fermin Aldeguer, pilote Gresini en MotoGP, et pour qui la pression est plus élevée que jamais.
Hier, nous sommes revenus sur le cas de Miguel Oliveira dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.
Meilleur qu’Acosta ?
Voici sans doute le pilote pour lequel j’ai le moins de certitudes. Signé par Ducati avant même le début de la saison 2024, il ne laisse personne indifférent. Mais qui est-il est comment se retrouve-t-il à cette position en si peu de temps ? Fermin est un jeune espagnol de 19 ans, titré en CEV Moto2 lors de la saison 2018. Il n’a jamais couru en Moto3 ; n’ayant connu que la catégorie intermédiaire en mondial. Aldeguer est arrivé par le MotoE début 2021, ce qui est tout aussi étrange, mais a rapidement rejoint la formation Speed Up – Boscoscuro en Moto2. En 2022, il a commencé à accélérer, mais sans casser la baraque : il n’avait enregistré que deux pole positions. Pas de victoire, même pas de podium. Puis vint cette saison 2023, qu’il débuta discrètement, dans la lignée de 2022. Il était régulier, assez rapide également, et s’est imposé pour la première fois à Silverstone. Jusqu’ici, rien de transcendant. Mais arrivé la fin de l’année, il est passé dans une autre dimension.
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Fermin est très charismatique. Photo : Aldeguer
Très véloce en Indonésie et en Australie – où il réalisa la pole –, Fermin s’imposa sur les quatre dernières courses en larguant Pedro Acosta et compagnie. Une véritable démonstration, qui n’avait jamais été réalisée auparavant. Clairement, le génie d’Aldeguer, toujours sur Boscoscuro – face aux performantes Kalex –, était plus qu’identifié. En raison de sa précocité et de l’écart qu’il mettait à ses poursuivants (Acosta a pris sept secondes à Sepang), les écuries MotoGP commencèrent à s’intéresser à lui, sur la base de ces quatre courses.
C’est Ducati qui dégaina en premier, mais de manière extrêmement précoce. Dès la fin 2023, des rumeurs l’envoyaient dans une écurie armée d’une Desmosedici pour la saison 2025 ; ce qui était confirmé quelques mois plus tard. C’est rare de nos jours, mais Aledeguer a participé à la saison 2024 avec un avenir déjà assuré au plus haut niveau. Ceci pourrait s’avérer être le coup du siècle s’il réussit, mais il faut reconnaître que sa signature avait soulevé des doutes, même après cette série de victoires consécutives. De mémoire d’homme, je n’avais jamais vu un pilote sûr d’être promu en MotoGP d’après un échantillon aussi mince, aussi bon fut-il durant cette période.
Le soufflé est retombé
Après une telle introduction, vous vous attendez sans doute à ce que je vous dise qu’équipé du meilleur châssis en Moto2, il a écrasé l’année, ne laissant que des miettes à ses concurrents. Que nenni ! Aldeguer a plus déçu que convaincu. Alors, effectivement, nous avons pu constater sa vitesse et son génie, mais à de trop rares occasions. Il conclut la saison en cinquième place du classement général, loin, très loin derrière le champion Ai Ogura qu’on pensait pourtant moins talentueux au vu de son échec en 2022. Aldeguer s’est imposé à trois reprises, pour trois pole positions. Aussi, il a parfois chuté à des moments critiques, sans que personne ne puisse l’expliquer. En tout cas, ça n’avait plus grand-chose à voir avec cette fin d’année 2023. Personnellement, j’ai largement préféré Canet, et même, Sergio Garcia sur l’exercice 2024. Peu importe, le voilà désormais en MotoGP, et dans l’une des meilleures écuries du plateau qui plus est.
Le pronostic
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Franchement, Aldeguer chez Gresini, ça a de la gueule. Photo : Michelin Motorsport
À la lecture de ces lignes, vous avez sans doute compris que pronostiquer son année sera particulièrement difficile. D’un côté, il est talentueux, c’est indéniable, et il débarque chez Gresini, une équipe qui a imposé tous ses pilotes depuis son association avec Ducati début 2022 (Seul Alex Marquez n’a pas gagné de Grand Prix, mais deux Sprints). Ai Ogura a fini devant lui en 2024, d’accord, mais je ne peux m’empêcher de penser à cette géniale fin d’année 2023. De l’autre côté, je reconnais volontiers que cette période était extrêmement courte, et qu’elle commence à remonter. Ce serait mentir que d’affirmer que je n’en attendais pas plus en 2024, comme bon nombre d’entre-vous j’imagine.
Il est l’heure de se mouiller. Je pense, dans un premier temps, qu’il s’adaptera plutôt bien à la Ducati. C’est la meilleure moto du plateau et l’équipe dont il fait partie est parfaite pour débuter. En revanche, je ne pense pas qu’il puisse faire mieux qu’Alex Marquez pour sa première année. Je vois Fermin s’illustrer une ou deux fois, notamment le samedi en qualifications. Après, pour la régularité, rien n’est moins sûr, car il n’a pas démontré d’aptitudes particulièrement impressionnantes dans ce domaine jusqu’à maintenant. Cette analyse me pousse à l’imaginer terminer 2025 entre la 8e et 10e position du classement général, à la bataille avec Franco Morbidelli pour la place de moins bon pilote Ducati.
C’est une prédiction assez audacieuse, car selon ma logique, cela le placerait devant Maverick Vinales, et au niveau des Bastianini et autres Quartararo. Malgré la pression qui lui repose sur les épaules – tout le monde aura les yeux braqués sur Fermin à cause de son parcours atypique –, je crois en son talent. Une intuition qui pourrait parfaitement s’avérer fausse, d’ailleurs.
Qu’imaginez-vous pour l’imprévisible Fermin Aldeguer en 2025 ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
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Aldeguer aura fort à faire, mais Alex Marquez est prenable. Le battre pourrait envoyer un sacré message. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Michelin Motorsport