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difficile Augusto Fernandez

Profitons de ce Grand Prix de France en approche pour évoquer un pilote très discret depuis le début de saison. Hormis sa quatrième place au Mans l’an dernier, Augusto Fernandez peine à s’installer dans le paysage actuel ; sa position est rendue d’autant plus tortueuse par son coéquipier. En catégorie reine, les places sont chères, et KTM ne manque pas de talents à caser. De ce fait, il faut absolument se méfier de ce qui arrive derrière. Où en est-il par rapport à 2023 ? Peut-il encore prétendre à de belles positions ? Analyse.

 

Le rookie qui fait mal

 

Premièrement, j’aimerais débuter en précisant que j’adore ce pilote. Réellement. Il m’a fait lever de mon siège en Moto2, dans sa saison couronnée en 2022, bien sûr, mais avant également. Je vous en parle depuis 2019, et c’est pour cette raison que j’étais heureux de son arrivée au plus haut niveau chez Tech3. Mais depuis, je n’ai pas grand-chose à me mettre sous la dent, il est vrai.

L’année passée, il avait fait une année rookie correcte, que j’avais défendue par ailleurs. Oui, on sait que le package KTM n’est pas le moins bon, mais certainement pas le plus docile non plus. Mais à la fin de l’année, surtout après ses premières chutes en course – lui qui misait beaucoup sur sa régularité, il est vrai que le manque de résultats commençait à se faire sentir.

 

difficile Augusto Fernandez

Fernandez, à Jerez, a peiné comme rarement le dimanche après une septième position lors du Sprint. Photo : Michelin Motorsport

 

Mais là, en ce début d’exercice 2024, que dire. L’arrivée de Pedro Acosta est absolument fracassante alors que depuis la mi-2023, c’est la Bérézina pour le n°37. Comme l’a suggéré Hervé Poncharal dans un podcast, il faut faire attention à la lecture des résultats chez KTM, car Acosta surnage, mais peut-être que le package n’est pas à son niveau. Pour preuve, il prenait les résultats de Binder et Miller, en-dessous de ceux que l’on pouvait attendre.

D’accord, mais cela n’explique pas plusieurs choses assez inquiétantes, il faut l’avouer. Premièrement, son caractère n’aide pas à s’imposer. Discret de nature, on ne l’entend que rarement dans les médias. Après le catastrophique Grand Prix de Jerez, où il échoua à effectuer ses long laps suite à un défaut d’embrayage au départ, il était ma foi très pessimiste dans ses propos.

Deuxièmement, l’écart avec son coéquipier. D’accord : Pedro Acosta est un génie, un crack, un talent générationnel. Je ne le nie aucunement. Mais comment expliquer un tel écart en piste à machines égales ? C’est toujours difficile d’appréhender la performance de nouveaux venus si rapides, car il est vrai qu’en 2013, Marc Marquez, pour sa première course, rivalisait déjà avec le vétéran Dani Pedrosa.

 

 

Mais en 2022, en Moto2, les deux aussi partageaient le même guidon chez Red Bull KTM Ajo. Non seulement Fernandez tenait bon face à lui, même, il était meilleur. Il faut dire qu’il avait passé une paire d’années en catégorie intermédiaire, mais tout de même. Acosta n’avait pas réussi à apprendre suffisamment vite pour se différencier en fin de saison par exemple.

Là, sur ce début de saison 2024, l’écart est juste faramineux. Sur un tour en qualifications, il y avait plus d’une seconde d’écart au Qatar, alors que Pedro découvrait la moto. Au Portugal, presque une seconde également. Malheureusement, les pressentiments négatifs de cet hiver persistent pour Augusto Fernandez, qui pointe désormais en 17e place du classement général, avec une course terminée hors des points à Losail.

 

L’avenir est plus sombre

 

Beaucoup d’entre-vous m’avaient prévenu que son année rookie n’était pas empreinte de progression, notamment sur ses tours rapides. Vous aviez raison, et force est de constater que cela se poursuit. Alors, parlons du futur, car le contexte pourrait lui être profitable.

 

difficile Augusto Fernandez

La plus grosse épine dans le pied d’Augusto Fernandez s’appelle Pedro Acosta. La comparaison fait mal. Photo : Michelin Motorsport

 

Red Bull KTM Ajo n’est plus aussi fort qu’avant en Moto2, en raison du surprenant manque de performance de Celestino Vietti, notamment. Alors que la formation du Finlandais a raflé tous les championnats en catégorie intermédiaire depuis 2021 (avec Remy Gardner, Augusto Fernandez et Pedro Acosta), cette année, sauf surprise, le titre devrait échapper à Ajo. Fermin Aldeguer a déjà été signé par Ducati tandis que Joe Roberts, le leader actuel du général, devrait logiquement rejoindre Trackhouse Racing s’il vient à signer en MotoGP.

Autrement dit, même si cette grille Moto2 est fournie en grands talents (Alonzo Lopez, Aron Canet, Sergio Garcia, Manuel Gonzalez…), il n’y a pas, pour l’instant, de clair candidat au guidon MotoGP non signé ou pressenti comme avait pu l’être Pedro Acosta par exemple. Bon point donc, mais à pondérer.

En 2023, on nous disait qu’Augusto Fernandez était apprécié chez Tech3 et KTM. Mais cette saison, Pedro Acosta prend beaucoup de place au sein du box, si bien qu’il éclipse encore davantage les potentiels progrès, non avérés pour l’instant, d’Augusto. La preuve en est : sur le Twitter officiel de Tech3, lors du week-end de Jerez, une seule publication émanant du team a concerné Augusto Fernandez uniquement. En plus un « retweet » (comprenez, un partage) de photos publiées par Fernandez lui même. À côté de ça, le contenu sur Pedro Acosta et Daniel Holgado pullule, et à raison d’ailleurs, sans doute.

C’est un signe assez significatif, mine de rien, mais pas de quoi s’enflammer. La saison est encore longue, mais des éléments peu encourageants forcent à prendre parti sur ce pilote très sympathique et ô combien talentueux.

Que pensez-vous de la question ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Augusto Fernandez traverse son expérience en MotoGP, un peu ocmme Di Giannantonio avant son réveil fin 2023. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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