Parlons MotoGP : La bataille pour la deuxième place est lancée !

Demain débutera le Grand Prix des Amériques MotoGP, et vient le moment de se poser une question essentielle : qui terminera deuxième ? C’est volontairement provocateur, bien entendu, mais rarement ai-je été aussi sûr d’une victoire de Marc Marquez. L’Espagnol a dominé le début de saison, s’amusant presque avec ses concurrents en Thaïlande comme en Argentine. Qui seront les outsiders ? Qui peut créer la surprise ?

 

Plus favori que jamais

 

J’ai beaucoup parlé de Marc Marquez ces derniers temps, alors je vais tâcher de faire court. Difficile de ne pas l’imaginer vainqueur sur son circuit favori, celui où il compte sept victoires et sept poles. Depuis l’introduction du circuit au calendrier en 2013, il n’a laissé que quatre victoires à ses adversaires (2019, 2022, Sprint et GP en 2024). L’année dernière, avec la Demosedici GP23, il était déjà très fort à Austin, ce qui laisse présager une nouvelle course totalement écrasée avec la GP25.

Je le vois continuer son run de folie avec un nouvelle pole, une victoire en Sprint et en Grand Prix. Bien sûr, il peut toujours tomber ou se faire percuter, mais tel est mon pronostic. Mouillez-vous également en commentaires !

 

 

Bagnaia doit frapper fort

 

La bataille pour la deuxième place promet d’être plus serrée. J’imagine Alex Marquez encore très fort, surtout si lui et son frère viennent à partager une stratégie commune. J’espère que Bagnaia sera de la partie, mais encore une fois, ce n’est pas un si bon circuit pour lui. Il n’y a gagné qu’une seule fois dans sa carrière, et jamais en MotoGP – notamment à cause de Marc Marquez, mais pas que. En 2022, lorsque l’octuple champion du monde bataillait avec sa Honda RC213V, Bastianini et Martin l’avaient relégué à la cinquième place.

En 2021, il prit quatre secondes dans la vue par Fabio Quartararo et acheva la course troisième alors qu’il avait triomphé des deux manches précédentes. Pecco remporta le Sprint en 2023, mais chuta le lendemain et laissa la victoire à un surprenant Alex Rins, sur Honda. Puis, l’année dernière, il ne termina que cinquième : une décevante position finale qui représente d’ailleurs son pire résultat sur sa campagne – en omettant les chutes.

Si l’on ajoute cela à sa forme du moment, c’est à dire largement moins impressionnante que celle d’Alex Marquez, c’est inquiétant. Il faudra limiter la casse au maximum et continuer sur cette lancée honnête – Bagnaia réalise actuellement son meilleur début de saison statistiquement parlant –, mais pas suffisante pour venir à bout de Marquez à long terme. C’est dur de dire cela d’un si beau double champion du monde MotoGP, mais je pense que deux troisièmes ou quatrièmes places seraient de « bons » résultats.

 

Les Ducati toujours fortes

 

Nous évoquerons brièvement les autres marques, mais je ne vois pas pourquoi l’hégémonie Ducati serait mise en danger à Austin. Effectivement, et paradoxalement, c’est l’un des circuits qui réussit le moins à la firme de Borgo Panigale. Ducati n’y compte qu’une victoire dominicale à ce jour, datée de 2022 ; et encore, c’était Bastianini, pilote Gresini qui s’était imposé. Oui, mais cette statistique est faussée par Marc Marquez, qui, cette fois, abordera ce week-end en rouge. Sur les deux premiers Grands Prix, j’ai vu un bon Di Giannantonio, malgré sa blessure, un fort Morbidelli, devant Bagnaia en Argentine, et un stellaire Alex Marquez.

 

 

C’est vrai que Honda et Aprilia ont battu Ducati en 2023 et 2024. Mais dans le cas de la marque à l’aile dorée, c’était principalement dû à la chute de Bagnaia devant et au génie d’Alex Rins. Lucio Checchinello lui-même, a reconnu que le talent de l’Espagnol avait fait la différence, et non pas la moto ; qui, cette année, peine en ligne droite, soit un défaut très important à Austin. Dans le cas d’Aprilia, c’est plus complexe, car il s’agit du dernier constructeur à avoir battu Ducati après le double succès de Vinales à Austin l’année dernière.

À la limite, Jorge Martin aurait été là en ayant disputé les deux premières manches, j’aurais pu douter. Mais Bezzecchi s’est troué en Argentine, et même s’il affiche une bonne vitesse, il ne pouvait pas rivaliser avec les Ducati lors du Sprint alors que c’était aussi un circuit favorable à la RS-GP. De plus, l’Italien est seul et n’a pas le talent imprévisible d’un Maverick Vinales, qui peut, sans raison aucune, devenir l’un des plus grands pilotes de tous les temps l’espace de quarante-cinq minutes avant de retomber dans l’anonymat pendant huit mois.

 

Une surprise ?

 

Pour finir, je vous invite à faire attention à Fabio Quartararo ce week-end. Yamaha n’est pas au mieux de sa forme, mais je trouve que ce début de saison est très mal payé pour les employés de la firme d’Iwata. Les statistiques, à mon sens, ne reflètent pas la réalité et je ne crois pas que les YZR-M1 soient aussi loin que le laisse imaginer le classement constructeur. Elles sont assez rapides sur un tour et si les ingénieurs remédient à la dégradation pneumatique importante, ça peut faire mouche.

De plus, Quartararo aime bien ce tracé : il y a terminé deuxième en 2021, largement devant Pecco Bagnaia. Puis, en 2023, il était de nouveau sur le podium à la surprise générale, l’une des trois apparitions d’« El Diablo » sur la boîte cette année-là. À surveiller, donc.

Sur qui misez-vous pour le week-end à venir ? Dites-le-moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport