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Jorge Martin perdu

Nous ne sommes pas tout à fait à la moitié du championnat, mais il est désormais assez facile d’identifier les prétendants au titre. Alors, aujourd’hui, analysons la situation. Jorge Martin a beaucoup perdu en Allemagne, oui, mais il n’en reste pas moins l’un des concurrents les plus sérieux de cette saison 2024. Qui est la bonne surprise ? La mauvaise ? Vit-on une belle année de Grands Prix ? Réponse dans cet article.

 

Une nouvelle génération

 

Ce millésime voit s’affronter deux philosophies similaires poussées à leur paroxysme. Assez loin devant Marc Marquez, Pecco Bagnaia et Jorge Martin foncent, sans se poser la moindre question. Si les styles diffèrent quelque peu, ils se ressemblent bien plus que ce que les médias laissent entendre. En effet, les deux hommes basent leur jeu sur leur vitesse intrinsèque, leur explosivité et leur panache. Ce sont deux attaquants qui ne craignent pas la chute, qui risquent tout à chaque sortie pour gagner, car ils ont compris que cette nouvelle ère nécessitait d’être devant, tout le temps. Peu importe qui sera titré, ils auront sans doute une moyenne de points assez faible en raison de leurs abandons, mais cela ne veut pas dire que leurs saisons respectives seront ternes.

À ce petit jeu, Pecco Bagnaia est un peu plus fort, mais ça se joue à rien, des détails. Martin préfère le samedi, avec cette vitesse foudroyante en qualifications qui lui permet souvent de s’imposer en Sprint. Bagnaia a davantage été ralenti mais trône, actuellement, pour dix points seulement. C’est très ouvert, car les deux vont encore chuter, à n’en pas douter, et chacun a montré qu’il était en capacité d’ignorer totalement la dynamique pour revenir encore plus fort. C’est comme si, pour eux, un championnat nouveau débutait chaque week-end, et que la gagne était toujours l’objectif.

 

Jorge Martin perdu

Quelle saison. Photo : Michelin Motorsport

 

Les bonnes surprises

 

Elles sont assez nombreuses, comme les mauvaises d’ailleurs, notamment parce que le championnat est hétérogène, et son état actuel ne correspond pas réellement à ce que laissait présager 2023. Premièrement, je souhaitais souligner la performance de Pedro Acosta, rookie chez GasGas Tech3, qui pointe actuellement au sixième rang devant tous les autres pilotes KTM. Certes, il n’est plus dans un temps fort depuis quelques courses, mais n’en reste pas moins un génie.

Ensuite, comment ignorer les performances de Fabio Di Giannantonio. Sa place au championnat est plutôt anecdotique (huitième), d’accord, mais il est souvent devant son coéquipier Marco Bezzecchi, et se frotte parfois à Marc Marquez à matériel égal. Clairement, il a montré qu’il était capable de confirmer sa forme de la fin de saison 2023 ; il faut le surveiller avec la plus grande attention.

Mine de rien, je suis obligé, ou presque, de mentionner Franco Morbidelli ici. Sans avoir pu tester la machine cet hiver en raison d’un gros accident, il a pris le temps de s’accommoder à sa très performante Desmosedici GP24 pour revenir devant. En Allemagne, c’était particulièrement criant. Après quatre courses terminées hors des points, il est sur une pente plus qu’ascendante (trois épreuves dominicales achevées dans le top 10 consécutivement, accompagnées d’un top 5 et de trois apparitions dans les points lors des Sprints). Il a bien rebondi. Sa situation au général n’est pas exceptionnelle non plus (11e), mais cela pourrait bien changer dans quelques temps.

 

Jorge Martin perdu

Certains, comme Bastianini ou Marquez, ne sont pas des mauvaises surprises, mais pas des bonnes non plus. On s’attendait à leur niveau de performance. Photo : Michelin Motorsport

 

Les moins bonnes surprises

 

Passons à ceux qui ont un peu déçu, de mon point de vue uniquement, cela va de soi. Encore une fois, la liste est longue, mais concentrons-nous d’abord sur le plus évident d’entre eux : Marco Bezzecchi. C’est comme s’il avait disparu, puis été remplacé par un autre. Hormis un podium à Jerez, il n’est pas arrivé à faire grand-chose. Il a troqué sa régularité pour une inconstance assez terrible, reflétée par sa 12e place au général à l’heure où ces lignes sont écrites.

Personnellement, j’ai été « surpris » par Brad Binder. D’accord, le package KTM n’a pas l’air aussi incisif que l’an dernier, toujours en comparaison des autres machines, bien entendu. Malgré une régularité à toute épreuve, il ne s’est pas illustré une seule fois en 18 départs, ou seulement lors du Grand Prix du Qatar en ouverture, achevé deuxième. On a l’impression de voir le Binder de 2022, solide, fort en toutes circonstances, mais ajouté à cette agressivité en piste vue à de trop nombreuses reprises en 2023. Avant, cela lui permettait de compenser les défauts de sa KTM et d’obtenir de bons résultats, mais il n’en est rien. Pedro Acosta représentait son premier défi interne chez les orange, car il n’avait encore jamais affronté un adversaire de sa trempe jusqu’à présent. Le rookie lui est clairement supérieur, et figure toujours devant lui au classement, même si c’est assez serré.

Citons, pêle-mêle, Alex Marquez, largement en-dessous de son frère à machines égales, Raul Fernandez qui n’a pas pu tenir les promesses de Barcelone, Jack Miller – mais ça n’est pas là une surprise, ainsi qu’Augusto Fernandez, nulle part.

 

Un bon cru

 

Quelques mots sur cette première moitié de saison MotoGP. Je trouve qu’elle est excellente, dans la lignée de 2022 et 2023. J’aime quand deux hommes se détachent du reste et qu’ils se livrent un duel sur toutes les pistes, et c’est encore le cas. Comme durant les deux années susnommées, on se dirige vers une nouvelle explication serrée, le tout ponctué par des retournements de situation majeurs et des duels à très haute intensité. Dommage que les Japonais soient encore plus loin que l’an passé, mais hormis ce détail, je prends beaucoup de plaisir devant les courses. Espérons que ça soit votre cas également !

Qu’en avez-vous pensé ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Clairement, on ne peut pas se plaindre. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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