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Zarco chez LCR

Johann Zarco sera pilote Honda LCR en MotoGP l’année prochaine. Il y retrouvera ainsi la structure qui l’avait accueilli fin 2019 suite à son départ de chez KTM. Depuis hier, nous décortiquons cette signature, l’analysons sous tous les angles. Afin de bien comprendre notre propos et surtout, nos intentions, la lecture du premier volet est vivement recommandée ; vous pouvez la retrouver en cliquant ici.

 

II) Les explications de Johann Zarco

 

Maintenant que nous avons étudié le fond du transfert, revenons sur la forme, ou plutôt, les raisons de ce départ. Pour juger d’une situation, les explications du principal intéressé sont souvent très intéressantes.

 

Zarco chez LCR

Pensif. Photo : Michelin Motorsport

 

A) L’argument qui ne tient pas debout

 

Nous avons attentivement écouté ce que Johann Zarco a dit aux micros de Canal + concernant son départ. Il développa plusieurs arguments, dont la durée des deux contrats, ce sur quoi nous sommes déjà revenus. Puis, il évoqua un point très précis ; stipulant qu’il ne connaissait pas l’équipe exacte avec laquelle il pouvait signer, ce qui, aussi, fit pencher la balance en faveur de l’offre Honda.

 

 

Sans être devin, il s’agissait de Gresini Racing. Excluons l’équipe d’usine ainsi que Pramac Racing, qu’il allait sans doute quitter, et, aussi, Mooney VR46, que l’on voit mal recruter Johann Zarco. D’abord à cause de sa nationalité et de sa non-appartenance à l’académie, mais aussi des nombreux antécédents entre Valentino Rossi et le cannois depuis 2017. Il ne reste que Gresini Racing, d’autant plus que Fabio Di Giannantonio n’est toujours pas à la hauteur.

Et cela reste un excellent guidon, qui est en train de relancer la carrière d’Álex Márquez depuis deux courses. Lui aussi avait signé pour un an, mais ses bons résultats (récents, nous imaginons), ont fait pencher la balance en vue d’une prolongation. Le voilà deux saisons consécutives sur une très bonne machine ; Johann Zarco aurait définitivement pu prétendre à la même chose ; ce n’est pas faire affront au petit frère Márquez que d’affirmer que le Français est le meilleur pilote des deux.

 

Zarco chez LCR

Álex Márquez poursuivra son aventure en MotoGP chez Gresini, une très belle opportunité qui fait lorgner de nombreux pilotes. Photo : Michelin Motorsport

 

B) Le « projet sportif intéressant »

 

Comme vous avez pu l’entendre dans la vidéo explicative du point II) A), il décrit le projet LCR/Honda comme « intéressant ». Bien sûr, il ne va pas tirer à boulets rouges sur son nouvel employeur, mais l’argument est étrange, car avec toute la bonne volonté du monde, on peine à trouver ce qu’il y a d’intéressant chez Honda depuis 2020. La marque n’avance plus, est au point mort. Oui, il y a la « puissance financière » comme il le décrit, mais force est de constater qu’elle ne servit à rien depuis quatre saisons, et pire, que la firme autrefois légendaire ne fait que régresser. Aprilia est un « projet intéressant », KTM aussi, pas Honda.

 

III) Et LCR dans tout ça ?

 

Lucio Cecchinello doit remercier tous les dieux de la Terre. Recruter un pilote aussi fort au vu de la panade générale est une aubaine qui ne se présente qu’une fois, ou plutôt, deux, en comptant la sortie contrainte d’Álex Rins.

En revanche, la tâche s’annonce tout de même compliquée. Johann a déjà été dans une situation similaire, avec un projet à construire. Nous allons devoir évoquer l’épisode KTM en 2019. Sur l’Autrichienne, il avait totalement lâché mentalement, préférant, au Mugello, chausser des pneus tendres en sachant qu’ils allaient se détruire juste pour avoir la sensation de se bagarrer en piste pendant quelques tours. Cela mena à sa défection pure et simple aux trois-quarts de la saison, un fait rarissime à l’échelle de l’histoire.

 

Inutile de rappeler cet épisode douloureux. Pourtant, il est possible de faire des parallèles. Photo : Michelin Motorsport

 

Et le projet KTM était bien plus avancé qu’Honda actuellement ! Ainsi, nous sommes en droit de douter car Johann Zarco a souvent été en difficulté avec des machines qui ne lui convenaient pas, c’est un fait. Sur ce point, rien de ce qu’il a déjà fait dans sa carrière ne peut nous rassurer. Cela ne veut pas dire que ça ne se fera pas, cela veut dire que ça ne s’est jamais fait.

 

Conclusion

 

Nous pensons que la méforme de Honda ne vient pas des pilotes, mais du manque d’envie, d’ambition et d’ingéniosité. Plus largement, c’est un problème japonais comme nous l’avons déjà étudié. La base du projet n’est pas saine, et tous les pilotes voulaient l’éviter… sauf Johann Zarco, apparemment. Pour l’instant, nous avons beaucoup de mal à croire au miracle mais ne sait-on jamais ; puisse-t-il nous faire mentir et redorer l’aile sur le réservoir de sa future RC213V.

Et vous, que pensez-vous de ce transfert ? Est-il de bonne augure, ou avez-vous des doutes ? Dites-le nous en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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