Les pilotes n’ont pas chômé durant cette saison 2023. Pendant l’hiver, « Parlons MotoGP » va se pencher sur chacun des engagés de cet exercice, et dresser le bilan ; aujourd’hui, au tour de Joan Mir. Ont-ils réussi ? Ont-ils échoué ? Pouvait-on en attendre davantage ? L’heure est à l’analyse. Bien sûr, vous êtes invités à donner votre avis en commentaires, car celui-ci compte énormément. Hier, nous sommes revenus sur tous les remplaçants et autres wild-cards, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
La Bérézina
Aujourd’hui, Joan Mir est à l’honneur. Et l’étude de sa saison fait presque peur. À vrai dire, il n’était pas difficile de voir la catastrophe arriver. Déjà en grande difficulté fin 2022 sur Suzuki, l’officiel Honda a fait pire que tout ce que l’on pouvait imaginer. Rien n’est allé en son sens pendant un an. Au final, il s’agit, sans doute, de la pire saison d’un pilote d’usine depuis l’introduction du championnat MotoGP en 2002. C’est cataclysmique.
Les blessures n’ont pas aidé, c’est la vérité. Touché en Argentine, en Italie, et à Valence, il manqua pas moins de cinq Grands Prix. Mais pour le reste, c’est abyssal. En 22e place du classement général, il figure avant-dernier des pilotes titulaires (nous verrons demain pourquoi son article paraît en premier), avec 26 points raflés. Il est même derrière Dani Pedrosa, qui n’a pourtant pris part qu’à deux manches.
Concernant la réalité de la piste, elle n’est pas différente. D’abord, il est souvent tombé, notamment pendant les Grands Prix. Avec neuf abandons le dimanche, il est celui qui en compte le plus sur les 31 participants de cette saison. Ensuite, il a été largement moins performant que son coéquipier Marc Marquez, mais cela aussi, on pouvait s’y attendre.
Franchement, et c’est le seul pour qui ça me fait cet effet, je ne sais pas quoi dire de plus tant c’est déconcertant. Il y a bien une cinquième place au Grand Prix d’Inde comme meilleur résultat, oui, mais elle n’est que peu représentative et d’ailleurs, n’a mené à aucune dynamique positive. Elle fut suivie par un marasme constant, visible depuis le début de saison ; aucune progression n’a été remarquée entre le Grand Prix du Portugal, achevé en 11e position, et l’avant-dernière course de cette année 2023.
Fantomatique
Alors, oui, il a des circonstances atténuantes, même si l’on exclut ses pépins physiques. La Honda RC213V est délicate. Il n’a cessé de le répéter toute l’année. Même ses commentaires concernant les défauts de sa machine étaient assez illisibles. En plus d’être extrêmement difficile à piloter, elle est piégeuse, fait douter ceux qui sont dessus. Puis, il y a aussi les défauts structurels, avec ce manque d’ambition latent qui court chez Honda depuis plusieurs années – et que la signature d’un Joan Mir essoufflé cristallise également.
Oui, il est vrai que Takaaki Nakagami, Stefan Bradl et Iker Lecuona n’ont pas réussi à son guidon. En revanche, que dire d’Alex Rins, vainqueur à Austin ? Et puis, Joan Mir n’est-il pas champion du monde MotoGP ? Le plus haut grade motocycliste ? C’est à n’y rien comprendre. Il est trop tôt pour savoir s’il a baissé les bras, mais il a déjà montré des signes par le passé. Après l’annonce du retrait de Suzuki à Jerez en 2022, par exemple. Pourtant, lui semble en vouloir toujours autant. De toute évidence, il détient l’explication, ou peut-être ne l’a-t-il pas, et c’est sans doute le plus effrayant.
S’il continue sur ce rythme, son passage en MotoGP pourrait bien s’avérer plus court que prévu. Qu’avez-vous pensé de Joan Mir en 2023 ? Dites-le moi en commentaires ! Rendez-vous demain pour une autre analyse !
Photo de couverture : Michelin Motorsport