La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes ; au tour de Jack Miller. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Augusto Fernandez, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.
Situation tortueuse
Jack Miller n’est pas dans la meilleure position. Auteur d’une saison en demi-teinte l’an passé, il remet le couvert avec KTM au plus haut niveau, pour au moins un an encore. Au vu de sa production sur l’exercice précédent, il y a de quoi s’inquiéter. Après un beau début de saison, il avait plus gâché de belles occasions que converti des situations mal embarquées. En novembre, j’avais exprimé mon grand regret quant à la prolongation de Jack Miller au sein de l’équipe officielle, sur une moto, qui, selon moi, devait être pour Pedro Acosta et personne d’autre.
De fait, le groupe KTM doit maintenant assumer son choix et croire en « Jackass », même si c’est difficile. La machine va sans doute être meilleure, car la RC16 ne fait que progresser depuis 2020. Mais lui, passera-t-il encore un cap ? C’est toute la question. S’il veut se remettre dans la course aux places intéressantes, il doit, d’abord, arrêter de tomber quand ça compte le plus – je pense que Pit Beirer n’a toujours pas digéré ce doublé gâché à Valence, mais aussi, se montrer plus proactif, plus réfléchi, tout simplement. Et opérer un tel changement à déjà 29 ans n’est pas mince affaire.
De plus, il fera face à des flèches et c’est peut-être là son plus gros désavantage. Brad Binder jouait le podium du général à motos égales, tandis qu’Augusto Fernandez, rookie, a été capable de performances plus appliquées que lui si l’on exclut le premier tiers de la saison. Une partie notamment marquée par le Grand Prix d’Espagne, l’un des seuls grands coups de Miller en 2023.
Maintenant, Augusto entame sa deuxième année, et Pedro Acosta arrive en tant que génie annoncé. Forcément, il y a de quoi douter. Ajoutons à cela le fait que sa place ait déjà été discutée au cours de l’exercice passé. Les signaux d’un départ fin 2024 commencent à se faire sentir, tout du moins, si rien ne change. Mais ne vendons pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Regardons un peu devant nous.
Le pronostic
Je dois le reconnaître, je ne suis pas très optimiste quant à l’évolution de carrière de Jack Miller à compter de ce jour. Je pense, après-coup, que son arrivée chez KTM était davantage due à ses résultats sur Ducati qu’à son talent seul, si cela fait sens. Là où il était un excellent deuxième pilote capable de suppléer Bagnaia, il a voulu se transformer en première option sur l’Autrichienne, mais clairement, il n’était pas à la hauteur de son guidon.
C’est dur, mais je le vois comme le maillon faible de KTM. Pedro Acosta, qui avait largement les arguments pour lui chiper sa place, ne devrait pas avoir de mal à rattraper Jack Miller dans tous les compartiments du pilotage. Même s’il a galéré lors des essais hivernaux, j’imagine Augusto Fernandez le chatouiller aux points, voire, finir devant. L’Espagnol a l’avantage de la régularité, c’est certain. Je ne parle même pas de Brad Binder, qui ne joue pas dans la même catégorie. Il n’y avait pas match en 2023, et selon moi, très subjectivement, il n’y aura pas match en 2024. Le Sud-Africain est un pilote qui peut rivaliser avec Pecco Bagnaia et Jorge Martin sur une saison complète, ou presque.
Attention ; je pense toujours Miller capable de remporter un Sprint, et pourquoi pas, un Grand Prix dans des conditions particulières. Un succès, peu importe lequel, rendrait sa saison meilleure que la précédente. Pourtant, j’envisage une sorte de chute au classement général, de la 11e à la 13-14e place environ, sauf blessures, bien entendu. Cela impliquerait un transfert vers une équipe satellite, qui, je pense, correspondrait davantage à son niveau et ses qualités indéniables.
Et vous, que pensez-vous qu’il adviendra de Jack Miller ? C’est le moment de se mouiller ! Dites-le moi en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport