En cette trêve estivale, l’heure est au bilan ! Aujourd’hui, penchons-nous sur la catégorie Moto3, actuellement dominée par un génie que je vous conseille de surveiller de près. Quelles sont les dynamiques ambiantes propres à la plus petite des catégories ? Qui domine, et qui peut rivaliser ? Éléments de réponse dans cet article.
David Alonso, seul au monde
Je vous avais déjà longuement parlé de ce pilote, que je considère comme un génie au même titre qu’un Pedro Acosta ou qu’un Brad Binder. Il fait assurément partie de cette caste, et peut-être qu’il est, actuellement, l’un des meilleurs si ce n’est le meilleur toutes catégories confondues. C’est presque déroutant.
Je vous l’accorde ; depuis notre dernier point sur la catégorie – avant la « première » pause de trois semaines, il n’a remporté qu’une seule course, en Allemagne, accompagnée d’une cinquième place aux Pays-Bas. Mais ainsi, son total est porté à six victoires en neuf manches, ce qui lui permet de marcher dans les pas des plus grands de l’histoire motocycliste.
Prenons Assen, par exemple. Il n’a jamais été dans le coup lors des séances d’essais, et fut l’auteur de qualifications moyennes tout au plus. Et pourtant, en vrai renard, il jouait tout de même la gagne. Cette cinquième place sans risquer le tout pour le tout lui profitait grandement au général. Idem au Sachsenring lors des deux premiers jours, où il fut assez discret. Mais une fois le dimanche venu, il éblouit la planète moto de sa maestria, une fois de plus. C’est comme si rien ne pouvait lui arriver, et avec 58 points d’avance, je ne le vois pas perdre ce titre.
Une concurrence sans répondant
Qu’on se le dise : les pilotes contre qui il se bat sont très bons, cela va de soi, mais je suis assez étonné du niveau de certains que j’attendais plus haut. Peut-être pas à la hauteur d’Alonso, d’accord, mais quand même. Daniel Holgado, par exemple, chez GasGas Tech3. Dans mes pronostics de pré-saison, je ne le voyais pas remporter le titre mondial. Mais il est souvent à la peine, et même passé par la Q1 en Allemagne. Il est troisième du général grâce à sa régularité dans la performance, mais n’est plus monté sur le podium depuis le Grand Prix de France – à vrai dire, il n’est plus rentré dans le top 5 depuis.
Ivan Ortola, vainqueur à Assen pour un rien sur Collin Veijer, ne m’impressionne pas plus. Au sein de la très performante écurie KTM MT Helmets MSi, il est souvent dans le bon groupe, c’est un fait, mais ne peut pas rivaliser avec Alonso ou Veijer de manière durable. Comble de l’ironie, je le trouvais plus fort l’an passé (rappelez-vous de cette démonstration à Austin) alors qu’il évoluait dans la très discrète formation KTM Angeluss MTA (aujourd’hui LEVELUP MTA). Pourtant, il est deuxième du scratch.
Puis vient Collin Veijer, le jeune néerlandais, quatrième du classement. Il me paraît être le plus proche d’Alonso malgré son retard aux points, notamment causé par cette erreur commise depuis la première place en Allemagne. Il est rapide en qualifs, capable de se battre, de doubler proprement mais aussi de jouer des coudes, et dispose d’un grand cœur. Seulement, et c’est personnel, j’ai du mal avec son manque de grinta. J’étais particulièrement surpris de le voir dérouler son speech à l’issue du Grand Prix des Pays-Bas, tranquillement, sereinement même, juste après s’être fait doubler sur la ligne par Ivan Ortola devant son public. Même pas énervé, même pas agacé, il saluait la foule cinquante mètres après son passage devant le damier. Soit. Ses deux résultats blancs lui coûtent, mais il pourrait bien se relancer.
Les surprises
Voici, pêle-mêle, quelques remarques sur des pilotes qui m’ont surpris, dans un sens comme un autre.
D’abord, le rookie Angel Piqueras, que je dois saluer même s’il était mon favori au titre. Il est le meilleur des débutants à la huitième place et ne battra certainement pas Alonso, mais comme son palmarès en « jeunes » le laissait comprendre, il pourrait devenir un prétendant dans les années à venir. Taiyo Furusato représente, pour moi, le futur du Japon en Grands Prix. Au sein de la très nippone écurie Honda Team Asia, il impressionne souvent par sa vitesse naturelle. À suivre.
Côté déceptions, et hormis Holgado que j’ai déjà traité plus haut, elles sont peu nombreuses. Riccardo Rossi n’y est pas, mais il n’est pas souvent en position de se démarquer non plus et qui peut dire qu’il l’attendait de pied ferme. Stefano Nepa est aussi moins fort que l’an passé, mais n’a jamais fait partie des favoris non plus.
Votre avis m’intéresse ! Que pensez-vous de la saison Moto3 jusqu’à maintenant ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Aspar