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MotoGP

La réalisation internationale ne nous a pas convaincu à Assen. Depuis hier, nous tentons d’analyser, concrètement, ce qui nous a déplu à ce sujet. Dans la première partie, nous précisions pourquoi ce paramètre n’est pas à négliger et contribue largement à la qualité d’un sport, quel qu’il soit, avant de se pencher sur Pedro Acosta et son mystérieux long lap. Aujourd’hui, poursuivons en énumérant des étrangetés que nous avons remarqué lors du Grand Prix des Pays-Bas.

Nous rappelons simplement qu’il ne s’agit pas d’incriminer les réalisateurs et cameramen, car leur métier est extrêmement difficile, nous en avons conscience. Simplement, DORNA se prive ainsi d’une meilleure couverture médiatique, et cela représente donc un manque à gagner. L’exemple qui suit illustre parfaitement le phénomène.

Une carte du circuit est présente en fin d’article pour ne pas nous perdre en ce qui concerne les virages.

 

Fabio Quartararo et Johann Zarco, ou l’absence de réalisation

 

Nous ne nous souvenons pas d’une telle absence d’image, peut-être depuis le record d’angle pris par Marc Márquez à Brno en 2014. Penché à 68° en essais libres – battu depuis, aucune image vidéo n’était disponible, seulement une photo. Ce weekend, la situation était un peu similaire. Fabio Quartararo chute dans un virage rapide, le n°9, et aucune caméra latérale n’est là pour capter ce moment. Il entraîne Johann Zarco, ce qui représente un immense fait de course, et potentiellement des millions de vues sur les réseaux sociaux.

Premièrement, il fallut attendre une éternité pour avoir un replay. Ce dernier provenait de la caméra placée à l’extérieur du virage n°10, dans l’axe du virage n°9. Elle ne montrait que les leaders, et il fallut un focus sur l’action tout en haut de l’écran (ridiculement haut pour être honnêtes, voir ci-dessous) pour entrevoir ce qu’il s’était passé.

 

 

Deuxièmement, on nous fournit un autre point de vue extrait des caméras de surveillance du circuit. (voir ci-dessous, plus tard dans la vidéo). Cela fait donc deux fois, en deux courses, que les caméras CCTV sont nécessaires pour montrer une action cruciale (après le long lap d’Acosta, voir partie 1). Celles-ci sont de mauvaise qualité, et c’est normal, mais à ce niveau, ça n’est pas suffisant, tout simplement.

 

Des erreurs et du retard… ou de l’avance.

 

Si nous avons particulièrement apprécié le plan précédent le départ, une plongée sans doute réalisée au drone sur la ligne, nous avons plus de mal avec ce qui a suivi. Dans les premiers instants, on voit les pilotes se bousculer en arrivant au virage n°3, qui se poursuit en long droit dans le n°4… puis, la caméra coupe et l’on passe directement au n°5, l’épingle serrée, avec personne dedans.

Cela relevait sans doute de l’erreur, mais l’accumulation des ratés doit alerter la DORNA avant nous. Puis, la chute d’Enea Bastianini, que nous avons vu très tard, tout comme la situation de Miguel Oliveira, resté en suspens avant que l’on ne comprenne ce qui lui était arrivé. Le Portugais n’a pas de chance, puisqu’il y a deux ans, lors du Grand Prix d’Émilie Romagne, il avait totalement disparu du classement sans que l’on nous montre jamais pourquoi. Pourtant, à Assen, la tête de course était assez calme, c’est le moins que l’on puisse dire.

 

MotoGP

En plus d’être chat noir, Miguel Oliveira n’a pas beaucoup de temps d’écran. Photo : Michelin Motorsport

 

Pour finir, parlons de ce qu’il n’y a plus, ou moins. Avant, nous avions souvent des plans au ralenti, de très belles images des machines et des hommes en plein effort. Un peu comme la « shoulder cam », la fameuse caméra-épaule – très bonne addition – ces plans se font plus rares et c’est assez dommage car cela aide à l’immersion, à donner de l’épaisseur à la retransmission.

 

Le MotoGP new age passe aussi par là

 

Cela fait beaucoup pour un seul weekend, mais comprenez qu’il ne s’agit nullement de critiquer les équipes, la DORNA ou une personne en particulier, mais plus particulièrement, d’alerter sur l’importance de l’appréhension de la forme, au moins aussi importante que le fond. Depuis le début de saison, nous assistons à l’émergence d’un nouveau MotoGP, avec une introduction soignée, des courses supplémentaires, de nouveaux contenus sur le site internet, et une couverture toujours plus large. La réalisation devrait, d’une manière générale, se mettre à niveau pour espérer réduire l’écart avec la Formule 1. Se le cacher ne sert à rien : DORNA tend clairement vers ce modèle, notamment depuis son explosion grâce à Liberty Media. Si les instances veulent suivre ce chemin, alors cela passera aussi par une réalisation exemplaire.

Avez-vous des idées pour améliorer la réalisation internationale en MotoGP ? Dites-le nous en commentaires !

 

La trackmap du circuit d’Assen. Photo : Will Pittenger

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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