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Pénalités

C’était assurément l’un des sujets brûlants du weekend dernier. La direction de course s’est illustrée en attribuant différentes pénalités très critiquées par les pilotes. Non, nous n’allons pas bêtement juger ceux qui les distribuent mais plutôt se pencher objectivement sur ce phénomène. Analyse en plusieurs points, et vous allez le voir, sans même donner notre avis sur les actes en question.

II) Le cas Franco Morbidelli

Les pénalités qui ont agité les foules sont au nombre de trois. Dans l’ordre chronologique, débutons par celle qui a touché Franco Morbidelli après l’accrochage à l’entame du Sprint. Il est vrai que l’engagement de l’Italien est notable mais vous l’aurez remarqué : Plusieurs pilotes sont tombés.

Nous entrons là au cœur du problème. Découvrons un symptôme qui ne touche malheureusement pas que le MotoGP. C’est précisément parce que plusieurs pilotes vont au tapis qu’il est sanctionné. On fait l’erreur de pénaliser en fonction de la conséquence et non de l’acte.

Exemple très simple. Jerez 2013, épingle Jorge Lorenzo. Ce même « Por Fuera » évite la chute après le contact avec Marc Márquez dans une explication devenue légendaire. Marc n’est point sanctionné. Mais si Lorenzo était tombé après la touchette, ne l’aurait-il pas été ? Voici le grand maux des instances sportives.

 

Pénalité

Photo : Michelin Motorsport



II) Le cas Fabio Quartararo

Nous poursuivons le point n°1 dans celui-ci, car l’enseignement est sensiblement similaire. Fabio Quartararo s’est vu pénalisé à son tour après l’accrochage au virage n°2 au départ du Grand Prix. Il entraîne malheureusement Miguel Oliveira, ce qui est sans doute la raison derrière la pénalité. Nous en revenons toujours au même point. La conséquence, et non l’acte, malheureusement.

Le Français écope d’un long lap, et mord la ligne en sortant. Manqué, il doit le refaire. Cette décision qui en a rendu fou plus d’un est parfaitement logique et justifiée. C’est binaire, exactement comme le jugement de la VAR en football pour un hors-jeu. Soit on est dedans, soit on n’y est pas. Fabio n’y était pas, alors il écope d’une nouvelle pénalité. En réalité, le débat est né en raison du contexte tendu mais il n’y avait pas lieu de polémiquer sur cette décision.

III) Le cas Pecco Bagnaia

Avant de conclure, revenons sur la plus brouillonne de toutes, à savoir, celle qui s’appliqua contre Pecco Bagnaia après le contact avec Jack Miller. Selon nous (tout du moins l’auteur de cet article), celle-ci n’a rien à voir avec les deux autres car elle va contre le sens de la course.

Un argument solide peut être utilisé par la direction de course concernant les deux officiels Yamaha ; Donner une pénalité pour servir d’exemple. Ceci n’est pas « juste » au premier sens du terme mais cela reste le moyen le plus sûr de voir les autres calmer leurs ardeurs au prochain départ afin d’éviter le chaos. Ainsi, les long-laps attribués à Fabio et Franco peuvent au moins s’expliquer.

Le cas de Bagnaia est tout autre, puisque la décision va contre le sens du sport sur deux niveaux :

  • Premièrement, elle fausse la course car elle est donnée trop tard ; quand Pecco rend la place à Miller, il a déjà creusé un écart et doit expressément ralentir. Cela casse sa dynamique et offre un avantage certain à Brad Binder en tête.
  • Deuxièmement, elle ne récompense pas le fair-play de Pecco Bagnaia, pourtant une valeur essentielle du sport. Malgré l’adrénaline, le champion du monde 2022 a tout de même pensé à faire un signe de la main à Jack Miller après son dépassement musclé. Cela n’excuse pas tout mais juger au cas par cas avec une ligne de conduite constante devrait être la norme. Dans ce cas précis, il n’avait pas à rendre de position car les contacts de ce genre n’ont pas été pénalisés depuis le début de la saison. Ceci nous mène à la conclusion de cette analyse.

 

Photo : Michelin Motorsport



IV) Conclusion – Ce qui ne va pas

Deux problèmes sont évidents, et indépendamment des faits, énervent (à raison) pilotes et spectateurs. D’une part, la constance. Nous n’avons pas de problème avec le fait que Bagnaia reçoive une pénalité, mais dans ce cas, nous en avons un avec le fait que Miller n’en reçoive pas pour son dépassement sur Jorge Martín. C’est ainsi depuis plusieurs années maintenant : il n’y aucune cohérence entre les différents incidents et les sanctions.

De l’autre, la communication. Nous avons l’impression que c’est brouillon, aléatoire, en retard, à la volée. En clair, il faut plus de justesse et de clarté, sans forcément s’expliquer – sous peine de perdre en légitimité – plusieurs sports s’en sortent bien de cette manière.

Il faut pouvoir se servir d’une pénalité comme d’un exemple, et ne jamais juger la conséquence (aussi grave soit-elle) pour en attribuer une. Pour que cela fonctionne, il est nécessaire que les commissaires FIM MotoGP se penchent sur la question afin d’avoir, à moyen terme, des décisions constantes et en rapport les unes avec les autres. Peu importe la sévérité, ça n’est pas la question et c’est pourquoi nous n’avons pas évoqué cela au cours de cette analyse. Il en va de la crédibilité du MotoGP.

Qu’en pensez-vous ? Comment avez-vous trouvé la direction de course à Jerez ? Dites-le nous en commentaires !

 

Jack Miller s’en sort bien. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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