Aujourd’hui, l’occasion est venue de se pencher sur un pilote assez fort quoique discret : Fabio Di Giannantonio. On l’entend peu depuis le début de saison, notamment parce qu’il est moins brillant que sur la fin de l’année dernière, mais pourtant, je le trouve tout à fait honnête dans son rôle. Alors revenons sur son profil.
Une belle régularité
En fait, j’ai l’impression qu’on retrouve un « Diggia » similaire à celui du début d’année 2023, mais plus fort partout. Clairement, il n’est plus celui en mesure de s’imposer comme à Valence ou au Qatar l’an dernier, mais son bilan est loin d’être dégradant.
Déjà, il a terminé tous les Grands Prix dans les points, un fait qu’il ne partage qu’avec Brad Binder et Enea Bastianini. Alors, oui, la régularité ne fait pas tout car aujourd’hui, dans ce MotoGP actuel, il faut gagner, s’imposer, jouer devant pour se rapprocher des meilleurs au général, quitte à tomber. Mais son rôle est-il celui-ci ? Je ne le pense pas, et je le vois plutôt comme un pilote solide qui pourra, par moments seulement, s’illustrer. Il ne fallait donc pas rêver ; tenir son rythme de la fin de l’exercice passé sur vingt courses aurait été de trop.
Il ne faut pas oublier qu’il y a un an, on le voyait quitter la discipline, ni plus, ni moins. Aujourd’hui, il montre par sa constance qu’il est parfaitement légitime à être titulaire dans une très bonne équipe. C’est déjà beaucoup.
Un bilan comptable honnête
« Diggia » pointe à la neuvième place du général, à l’heure où ces lignes sont écrites. C’est déjà beaucoup mieux que la 12e place qu’il avait tenue en 2023, d’autant que celle-ci comprenait cette fin de saison absolument folle. Donc pour le reste, c’est au-dessus. Ensuite, il évolue avec une Ducati apparemment moins performante par rapport à celles de l’année en cours qu’auparavant. De ce qu’en disent les pilotes et ce que montrent les résultats, c’est assez évident.
Au championnat des GP23 trône Marc Marquez, loin devant. C’est fort, bien sûr, mais c’était prévisible au vu de son niveau intrinsèque qui dépasse d’assez loin celui de tous les autres pilotes sur la grille. Mais derrière lui, on retrouve Di Giannantonio ! Alex Marquez, assez anecdotique, est derrière, tout comme Marco Bezzecchi qui était d’ailleurs l’un des animateurs du championnat 2023.
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— Pertamina Enduro VR46 Racing Team (@VR46RacingTeam) June 2, 2024
Je note aussi de la progression dans la forme de l’Italien, lui qui peinait à rentrer dans les points lors des Sprints, et qui vient de faire trop top 7 consécutifs sur le format court. Le top 7, en Grand Prix cette fois, il ne l’a quitté qu’une seule fois depuis le début de l’année, au Portugal, lors de la deuxième manche. Il est bon sur tous les types de circuit, et a parfaitement remplacé un Luca Marini qui disposait des mêmes attributs.
C’est vrai que la neuvième place ne fait pas rêver pour un pilote Ducati, mais là encore, une étude plus précise du championnat va en sa faveur. Aleix Espargaro, bien aidé par son exploit à domicile, n’est qu’à huit points devant. L’Aprilia a encore des problèmes, et je doute que l’Espagnol soit de plus en plus rapide à mesure que la retraite s’approche. C’est rarement le cas. Je n’exclus pas la possibilité qu’il brille ponctuellement, mais je ne l’imagine pas tout donner pour sauver des positions moyennes, plus utiles à un Di Giannantonio par exemple.
À 11 points devant, Brad Binder. Je n’aurais jamais cru dire ça, mais c’est possible que « Diggia » termine devant Binder au général. Le Sud-Africain, malgré de belles remontées et des départs assez exceptionnels, est tout de même en difficulté sur ce début de saison. KTM peut corriger le tir, ou pas du tout. Mais dans les faits, c’est à la portée du pilote VR46.
Après, d’accord, il y a une marche de 26 points pour arriver à Maverick Vinales, que je ne vois pas tant redescendre dans le classement. Mais cette région statistique, de la 7e à la 9e place, lui correspond bien.
L’envie récompensée
J’aime beaucoup Di Giannantonio, aussi car il a beaucoup d’envie. Ces dernières semaines, on l’entend qui aimerait, un jour, pouvoir accéder à la moto d’usine. J’aime l’ambition de cet homme, lui qui était au pied du mur il y a un an à peine. Et ses prouesses en piste corroborent ses propos. Comme Bezzecchi, il était en Q1 au Mugello. Position délicate. Mais dans les deux courses, il a su remonter du 14e rang pour finir devant Alex Marquez, qui lui partait de bien plus haut. C’est fort, est c’est louable.
Je suis curieux de voir ce que son histoire lui réserve. Et vous, qu’en attendez-vous ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport