Parlons MotoGP : Honda Repsol est au plus mal, attention à la déroute

La saison n’a commencé que depuis un mois, et déjà, Honda Repsol semble être en déroute. Si Johann Zarco a plutôt fait bonne impression pour ses débuts chez LCR, l’équipe d’usine, elle, semble bloquée dans une boucle effrayante. Une statistique récente illustre parfaitement la déchéance de l’autrefois glorieuse formation.

 

Pire que jamais

 

Luca Marini et Joan Mir galèrent. En cause, une moto récalcitrante, avec un pneu arrière difficile à faire fonctionner. Takaaki Nakagami, chez LCR Honda, a déjà dit que les pilotes se trouvaient face à un mur. Mais pourtant, aussi étonnant que cela puisse paraître, Mir semble quelque peu requinqué, alors que Marini, bien qu’acculé lui aussi, prend la situation avec plus de philosophie.

Une statistique absolument incroyable fait froid dans le dos. Avec sept points marqués, il s’agit du plus faible total après deux courses pour Honda Repsol depuis l’avènement du MotoGP en 2002. C’est abyssal. À égalité avec LCR, l’équipe d’usine la plus souvent victorieuse de l’histoire pointe en dernière position du classement équipes.

 

 

Et ce n’est pas tout. Car des blessures et autres faits de course en tous genres peuvent altérer ce total. Ce fut le cas, par exemple, en 2023, lorsque Marc Marquez n’avait pas terminé le Grand Prix d’ouverture au Portugal. Mais là, aucun des deux pilotes n’est tombé ; les deux ont vu l’arrivée des quatre courses disputées jusqu’à maintenant ! C’est lunaire.

 

Situation inédite

 

Pourtant, Honda n’a pas connu que des bonnes saisons depuis 2002. Pour référence, lors de cet exercice d’ailleurs remporté par Valentino Rossi chez eux, les Japonais en étaient à 70 points après deux manches. Bien sûr, les Sprints n’existaient pas. L’année 2005 avait très mal commencé. Sans « The Doctor », Nicky Hayden et Max Biaggi connurent toutes les peines du monde pour rivaliser avec Yamaha. Au total, une seule victoire pour le duo cette année-là, pour neuf autres podiums. Mais après deux manches, ils comptaient quand même 34 points !

C’est à se demander si c’est possible de faire aussi peu. Certes, après 2020 et le début de la descente aux enfers, la firme a connu des entames très difficiles. Mais à ce point, c’est absolument inédit. Voici trois autres saisons de comparaison pour vous faire comprendre la gravité du phénomène.

 

 

Alex Marquez, rookie, tout seul dans l’équipe, en 2020, était parvenu à scorer 12 points au bout de deux courses, alors qu’il découvrait la machine – et sans les Sprints. En 2021 cette fois, le duo bringuebalant Pol Espargaro/Stefan Bradl comptait 18 unités en autant de rendez-vous. Et finalement, le pompon, la cerise sur le gâteau ; 2023.

 

 

Pour le premier Grand Prix de l’année au Portugal, Marc Marquez s’était adjugé la troisième place à l’issue du Sprint, et Joan Mir, la 11e du Grand Prix pour ses débuts chez Honda Repsol. Tous les deux n’avaient pas participé à la course suivante, en Argentine, pour cause de blessures. Malgré un seul pilote à l’arrivée d’une course principale en deux manches, le total était de 12 points. C’est à peine croyable. Ce que Joan Mir et Luca Marini ont réalisé tient de l’exploit ; c’est 12 fois moins que ce que Marc Marquez et Dani Pedrosa avaient marqué lors des deux premiers Grands Prix de la saison 2014, le record pour la firme (86 unités).

 

Conclusion

 

Alors, certes, ce n’est que le début. Mais ça ne sent pas bon du tout, surtout qu’ils ne semblent pas posséder de solutions. Malgré tout, les froides mathématiques sont souvent plus fortes que l’ambition, et le talent. Avec toute la volonté du monde, j’avoue avoir du mal à concevoir comment Marini et Mir, pourtant champion du monde MotoGP, pourraient renverser cette situation cette saison, sans même parler de celles qui suivront.

Que pensez-vous de cette statistique absolument affolante ? Dites-le moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Honda Repsol