Parlons MotoGP : Franco Morbidelli revient fort, et ça n’arrange personne sauf lui

Assiste-t-on au grand retour de Franco Morbidelli ? Même s’il est trop tôt pour le dire, nous ne pouvons nous empêcher de constater la progression du pilote italien après une saison 2022 catastrophique. S’il ne crève pas l’écran, il fait – presque – jeu égal avec Fabio Quartararo, ce qui relève de l’exploit tant l’écart entre les deux pilotes était important il y a un an à peine. Analyse.

I) Morbidelli reprend du poil de la bête

Qu’on le veuille ou non, Fabio n’a plus tant l’avantage sur Franco Morbidelli. Pour le coup, la comparaison statistique est pertinente car les deux possèdent la même machine, et ont franchi la ligne lors de chaque Grand Prix couru jusqu’à maintenant. De plus, ils comptent une seule apparition dans les points lors d’un Sprint (les deux en Argentine).

Force est de constater que Morbidelli fait un comeback du tonnerre. Avec 46 points au classement général, il n’est qu’à huit points de son coéquipier. Au même moment, l’an passé, Fabio cumulait 89 unités depuis la première place du classement provisoire, contre 18 pour « Franky », alors 16e. Pas besoin d’être un grand mathématicien pour constater la différence.

C’est le premier point de cette analyse ; l’évolution de la situation est non seulement causée par la régression de Fabio Quartararo, mais aussi la progression de Morbidelli, l’un ne va pas sans l’autre. En qualifications, c’est globalement similaire ; le Français est désormais abonné à la Q1 alors qu’il n’y traînait jamais il y a quelques mois à peine, alors que l’Italien parvient à se hisser devant lui sur un tour lancé.

Drôle de hiérarchie. Photo : Michelin Motorsport

Le plan de la dynamique nous conforte dans cette idée. Sur six Grands Prix, la YZR-M1 frappée du n°21 a terminé deux fois devant l’autre Yamaha, ce qui n’est pas grand-chose, mais déjà deux fois plus que l’an dernier. Pour rappel, à chaque fois que les deux ont vu l’arrivée en 2022, « Morbido » a devancé Fabio à une seule occasion (Thaïlande). Une petite statistique pour agrémenter ce point ; c’est la première fois que Morbidelli bat « El Diablo » sur le sec depuis le Grand Prix du Portugal 2020.

II) Une situation casse-tête

Cela peut surprendre, mais un tel retour n’arrange personne, sauf le principal concerné, bien évidemment. Premièrement, Yamaha. La firme d’Iwata n’y trouve pas là un grand avantage. D’abord, elle ne joue rien, contrairement à l’an dernier. Franco est mieux, mais ne rivalise toujours pas avec le top 5. De plus, l’enlisement de Quartararo est beaucoup plus grave que le retour de Morbidelli n’est bénéfique, si cela fait sens.

Les bleus doivent trouver une solution, car le départ du champion du monde Moto2 2017 semblait acté. Nous ne voyions pas comment il pouvait préserver sa place, mais maintenant qu’il rivalise avec Fabio, la question se pose. On connaît son potentiel, et on sait à quel point il peut être performant comme en 2020. Comme si cela ne suffisait pas, il a laissé entendre qu’il ne souhaiterait peut-être pas poursuivre l’aventure avec l’équipe d’usine Yamaha.

Fabio doit trouver une solution. Photo : Michelin Motorsport

Pour le reste du plateau, cela rajoute une inconnue à l’équation. Pourquoi ne risquerait-on pas de signer Franco Morbidelli, en misant sur son plafond ? Maintenant qu’il revient bien, la décision aurait du sens mais chamboulerait tout le mercato, car les places coûtent plus cher que jamais en MotoGP. Lié à la VR46 Academy, on peut imaginer des scénarios différents et tous aussi fous les uns que les autres.

Il faut tout de même préciser qu’embaucher Morbidelli est à double tranchant, et tel choix serait réservé à une équipe qui veut jouer, qui accepte le risque. Mais il y en a. Plutôt lui, ou un jeune loup du Moto2 ? Quoi qu’il en soit, nous attendons patiemment les annonces de chacun car cette saison des transferts s’annonce des plus passionnantes. Alors que l’on pensait qu’un guidon allait se libérer « facilement », un pilote autrefois promis aux plus belles récompenses tend à nous faire douter.

Qu’en pensez-vous ? Voyez-vous Franco Morbidelli poursuivre chez Yamaha ? Dites-le nous en commentaires !