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De nombreuses critiques concernant le nombre de dépassements ont émergées en ce début de saison. Mais faut-il y voir un problème pour autant ? Pas nécessairement. Penchons-nous ensemble sur la question. Rappelons que tous vos avis seront lus et commentés.


I) L’aérodynamique, un réel motif d’inquiétude ?

S’il est vrai que les courses sont moins agitées que sur la période 2016-2020, il est possible de voir la chose sous un autre angle. Tout d’abord, commençons par traiter le sujet des ailerons, qui empêcheraient les dépassements. C’est indéniable, l’aéro joue un rôle majeur dans cette baisse du nombre de dépassement, mais c’est à relativiser. Les pilotes arrivent à se suivre malgré l’air « sale » (perturbé par le véhicule devant soi, causant une perte d’appui en virage) et peuvent tout de même se dépasser, même si ce n’est plus aussi facile qu’avant.

Nous ne sommes pas encore à un point où la bataille est inexistante, Assen nous l’a encore prouvé. Cependant, il faut faire attention à la place de l’aérodynamique, car l’air sale est un vrai problème dans d’autres sports, en particulier la Formule 1 (partiellement réglé depuis le début de saison). Aprilia, en testant l’aileron arrière sur le dosseret de selle au Mugello est passé à un stade supérieur, qui pourrait devenir inquiétant si la réglementation ne cadre pas ces évolutions.

Mais, qu’y avait-il avant les ailerons ? Ne prenez pas en compte la nostalgie et regardez une course de 2008, ou même de 2015 : les attaques étaient globalement moins fréquentes qu’aujourd’hui, et les écarts plus importants. L’E.C.U unique (le boîtier électronique fourni par Marelli a toutes les équipes) a considérablement nivelé la grille à partir de 2016 et c’est à ce moment là que les luttes se sont multipliées, donc récemment et en présence des ailerons.

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Les motos sont devenues très trapues, avec des formes quelque peu étrange, il faut l’avouer. Photo : Michelin Motorsport

II) Un réel danger ?

L’excellent Mat Oxley, pour Motorsport Magazine, appelle cette baisse du nombre de dépassement un « problème » dans son papier du 2 mai 2022. Mais est-ce si grave? Le spectacle n’est pas uniquement lié au nombre de dépassements.

Si attaquer est plus dur, les pilotes doivent préparer leur coup, et cela crée une vraie tension ressentie par le spectateur : C’est tout aussi spectaculaire et plaisant à observer. Prenez Hockenheim 1989, l’une des plus grandes courses de notre sport. Les trois ténors que sont Eddie Lawson, Wayne Rainey et Kevin Schwantz se livrent un combat magnifique mais ne se doublent quasiment jamais. C’est la tension, le suspens, le scénario et l’idée d’affrontement solennel qui font le show, ainsi que les quelques dépassements, plus rares donc plus remarqués. L’ambiance de la foule, la dramaturgie, le bruit, la beauté des machines ou l’âme des circuits sont tout autant d’autres paramètres qui forment le spectacle.

La saison 2022 est, de ce point de vue, l’une des meilleures depuis 2015. Le déroulement est intriguant et les belles histoires passionnantes. Voulons-nous vraiment des courses de Moto3 avec des 1000cc, tous les quinze jours ?

N’hésitez pas à réagir à l’article en commentaires, tous seront lus et débattus ! 

 

Ce ne sont pas les dépassements à outrance qui rendaient l’ère 800cc spéciale. Photo : Alex Simonini

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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