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Fabio MotoGP Quartararo

Il est l’heure de parler de la star du week-end dernier. Fabio Quartararo, champion du monde MotoGP 2021, a réalisé un Grand Prix de France très convaincant. Même s’il s’est soldé par une chute le dimanche, là n’est pas l’important. Que retenir de cette prestation ? Est-ce le début d’un renouveau pour Yamaha ? Éléments de réponse.

 

Le héros

 

Le premier point de cette analyse concerne sa célébrité. Présent tout au long du week-end, il n’a jamais laissé la pression liée à son GP national l’écraser. Personne n’en a parlé, mais il est finalement assez rare qu’un pilote embrasse aussi bien l’amour qui lui est donné par un nombre de spectateur record, qui plus est. Ici, Yamaha a joué le jeu, en proposant une décoration spéciale sur la YZR-M1 du Français – que j’ai d’ailleurs trouvée très réussie. C’est un coup de communication qui renforce le lien entre « El Diablo » et la firme d’Iwata, en rappelant à tout le monde qu’il fait partie de ces pilotes spéciaux, qui peuvent mériter ce genre de traitement.

 

Fabio MotoGP Quartararo

Une décoration évolutive, qui a commencé avec le casque dès le vendredi. Photo : Michelin Motorsport

 

Il a été acclamé, et ça fait du bien de voir le support des fans pour un pilote en difficulté au classement général, si l’on compare ses résultats avec ceux de ses années empreintes de gloire, bien évidemment. La fidélité est au rendez-vous, et c’est bon pour le sport. Cela veut dire que ce public n’est pas si volatile. C’est une bonne base dont jouit le MotoGP avant que l’entreprise de Liberty Media ne démarre réellement. En effet, une américanisation du sport – qui conviendrait assez bien au profil de Fabio Quartararo – devrait entraîner, si l’on se fie aux autres disciplines d’outre-Atlantique, à un changement de public. Les supporters deviendraient davantage friands du show que de ceux qui le font. Mais j’ai déjà parlé de ça dans une longue analyse consacrée au nouveau propriétaire de la marque MotoGP, que je vous invite à lire en cliquant ici.

Pour résumer, je suis content que le public français fasse un tel hommage à quelqu’un qui lui rend. On peut remercier Fabio Quartararo et Johann Zarco pour ça, eux qui n’ont jamais eu peur de faire briller le drapeau tricolore sur la plus grande scène mondiale.

 

 

Une performance significative ?

 

Sur la piste, il nous a régalé. Déjà présent en Q2, il s’est qualifié huitième, d’accord, mais à seulement trois centièmes de Pedro Acosta, un dixième de Marco Bezzecchi et devant Enea Bastianini. Il ne faut absolument pas l’oublier, mais sur un tour, Fabio était l’un des meilleurs. Même si Jorge Martin est en train de révolutionner l’exercice de la pole position, Quartararo était tout aussi impressionnant par le passé, même avec un matériel en-deça lors de la saison 2019 par exemple.

Puis, bel effort pendant le Sprint, achevé en dixième position. Lors du Grand Prix, il s’est accroché à la sixième place avant sa chute, mais cette dernière n’est pas préjudiciable. Premièrement, il ne joue rien au championnat, et ensuite, cela montre simplement qu’il en veut, qu’il était bien décidé à laisser une forte impression pour ce Grand Prix de France. C’est tout à son honneur.

 

Fabio MotoGP Quartararo

Le diable déchaîné. Photo : Michelin Motorsport

 

Est-ce pour autant le début de quelque chose chez Yamaha ? Je ne le pense pas. J’avais déjà émis des doutes quant à leur retour dans le haut du panier avant l’introduction de la nouvelle réglementation en 2027. Mais cette unique performance ne m’incite pas à me réjouir pour la suite. Comme le disait Alex Rins, son coéquipier, les problèmes sont connus et toujours là.

Et puis, l’année dernière, par exemple, n’oublions pas qu’il est monté sur le podium à trois reprises, aux États-Unis, en Inde et en Indonésie. Pour autant, la YZR-M1 est toujours aussi récalcitrante dans la grande majorité des cas. Par son talent, Fabio Quartararo biaise l’opinion et laisse croire à des progrès. De mon humble avis, qui semble être celui de Rins d’ailleurs, la firme aux diapasons est encore loin du compte.

 

Une année blanche en vue ?

 

Yamaha, depuis la création de l’équipe telle qu’on la connaît aujourd’hui, soit en 1999, a toujours marqué au moins un podium par an à l’exception de la désastreuse saison 2003. Carlos Checa et Marco Melandri (parfois aidés par Norifumi Abe) n’avaient pas fait mieux que trois quatrièmes places, toutes à mettre pour le compte d’« El Toro » Checa d’ailleurs.

Si l’on prend la performance de Quartararo à l’envers, ça ne fait pas rêver. Imaginez ceci : l’un des meilleurs pilotes du monde, champion il y a trois ans, à domicile, en pleine confiance, était sixième avant de chuter, en donnant le maximum et peut-être plus encore. Le podium était à des années-lumières. En l’absence de circonstances exceptionnelles, je ne vois pas comment une YZR-M1 pourrait emmener l’un des deux pilotes sur la boîte lors d’une course dominicale. C’est possible, bien sûr, car le facteur Quartararo est là, et sera là pour tirer profit de bonnes occasions – l’un de ses gros points forts en 2023.

 

Le soutien à Quartararo était dingue. Photo : Michelin Motorsport

 

Mais pour son coéquipier, c’est bien plus difficile. À l’occasion de ce petit mot concernant Alex Rins, je ne peux qu’exprimer ma déception. Je ne l’attendais pas au top, bien sûr, mais certainement pas si bas, en-dessous de ce que proposait Franco Morbidelli à machine égale par exemple. Il débute seulement, mais j’aurai l’occasion d’en reparler dans le courant de la semaine prochaine car son cas mérite une analyse.

Qu’avez-vous pensé de la course de notre diable Fabio Quartararo ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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