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Fabio Quartararo MotoGP

À Mandalika, Fabio Quartararo a réalisé sa meilleure performance en MotoGP depuis bien longtemps. Déjà fort en Inde, il a signé un week-end très solide de bout en bout, malgré un matériel en deçà de la concurrence. Alors, quand il dit, interrogé par Canal +, qu’il « jouera devant lorsqu’il aura une bonne moto », pourquoi lui tomber dessus ? Il a raison d’exprimer sa pensée, et je ne vais certainement pas lui reprocher. Car voyez-vous, il n’y a rien à redire sur sa prestation. Analyse.

 

On a oublié qui était Fabio Quartararo en MotoGP

 

Aujourd’hui, tout va vite. Le nombre de pilotes très rapides a considérablement augmenté, beaucoup peuvent jouer la victoire à chaque week-end. Face à l’explosion des Pecco Bagnaia et autres Jorge Martín fin 2022, on a tendance à rapidement oublier ceux, qui, un temps, pour une raison ou une autre, sont moins bons.

 

Fabio Quartararo MotoGP

Ne l’oublions pas. Photo : Michelin Motorsport

 

Moi-même, j’ai pu, parfois, oublier le Grand Prix du Portugal 2022, véritable chef d’œuvre du Français. Cela fait-il de moi, ou de nous, des ingrats ? Non, car les sports de très haut niveau reposent sur des instants. Personne ne peut nous reprocher de nous baser sur la forme récente quand c’est exactement cela qui détermine la valeur d’un pilote. Au contraire, c’est à eux, nos héros, de nous montrer qu’ils sont toujours dans le coup, le tout dans la limite de la raison (cf le cas Bastianini).

 

Vitesse et attitude

 

Fabio avait tout en Indonésie. La vitesse, d’une part, avec cette quatrième place en qualifications. Certes, le circuit lui parle puisque c’est ici qu’il prit sa dernière pole position – à l’heure où ces lignes sont écrites – au début de l’année 2022. Mais son coéquipier, pourtant bien revenu à mi-saison, était 15e, à plus de huit dixièmes de la pole. En Sprint, on l’a vu peiner, sur quelques dépassements, notamment en raison d’un manque de puissance évident. C’est vrai que cela devient une sorte de running gag, mais les images ne trompent pas.

 

 

Puis, pendant la course, avec une véritable démonstration. À la fois de ses aptitudes de pilotage, mais aussi et surtout, de son mental. Fabio n’a rien lâché à plus de trois secondes de Pecco Bagnaia, et même si l’on peut regretter qu’il n’ait rien tenté sur Maverick Viñales vu qu’il ne joue rien au championnat, un podium fait également beaucoup de bien à la confiance avant d’arriver sur deux pistes qui lui ont réussi par le passé. Il conclut le Grand Prix en troisième position, mais pourtant, n’était pas si heureux.

C’est une image qui m’a marqué dans le parc fermé. Ceux qui sont habitués à cette rubrique le savent ; je porte une grande attention au langage corporel et aux expressions employées face aux micros de MotoGP.com. La différence entre son ressenti et celui de Maverick Viñales était bluffante. Quand « Top Gun » était enjoué à l’idée de finir une nouvelle fois deuxième – alors que la victoire était tout proche, presque euphorique avec sa cape de Batman, Fabio Quartararo apparaissait mesuré, sur la retenue, frustré. Voici la différence entre un bon pilote et un champion du monde MotoGP.

 

Fabio Quartararo MotoGP

Les mêmes problèmes, depuis 2020. Photo : Michelin Motorsport

 

Utiliser le terme « frustrant » après un tel effort témoigne d’un esprit de compétition intact. C’est exactement comme ceci que l’on veut voir Fabio, quitte à montrer de l’arrogance auprès des médias. Et quand la tête va, tout va. Beaucoup se moquent de son commentaire récurrent concernant la puissance de son quatre en ligne, mais après un tel effort, que pouvons-nous ajouter ? Rien. On doit se taire, et dire : « Oui monsieur, vous avez raison. »

 

Conclusion

 

Si Yamaha prend enfin conscience de la chance qu’ils ont d’avoir un tel pilote, bientôt doublé d’Álex Rins d’ailleurs, alors cette fin de saison 2023 renferme beaucoup de potentiel pour préparer 2024. Clairement, même sans l’aide de Franco Morbidelli, une dynamique est en train de naître sous le auvent de la firme d’Iwata. Avec un Fabio Quartararo animé par la faim, ça peut faire mal.

Pensez-vous que Yamaha et surtout, Fabio, peuvent tenir ce niveau de performance à Phillip Island, une piste qui leur a souvent réussi ? Dites-le moi en commentaires !

 

La Grinta. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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