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Parlons MotoGP Enea Bastianini

Que dire de plus. Ce Grand Prix à Sepang n’aura peut-être pas été des plus passionnants, que l’on évoque le Sprint ou la course principale. Mais au moins, il est plein d’enseignements. Dans cet épisode de « Parlons MotoGP », nous allons nous pencher sur quelques uns d’entre eux, en débutant, bien évidemment, avec la somptueuse victoire d’Enea Bastianini.

 

La bête est de retour

 

Comeback of the year. Dans les disciplines les plus populaires aux États-Unis, est célébré le « plus beau retour de l’année », qui concerne souvent un athlète auparavant blessé et qui retrouve un très bon niveau un an après sa déchéance. Très populaire outre-Atlantique, cette récompense propre à chaque sport est particulièrement appréciée, notamment en raison de l’appétence des américains pour les belles histoires dignes d’Hollywood.

En MotoGP, si tel trophée existait, il serait pour Enea Bastianini. Aujourd’hui, je n’ai pas forcément envie de me pencher sur la performance de l’Italien ; déjà, car il n’y a rien à redire, il a été parfait. Du premier jusqu’au dernier virage. Aussi, car ce problème de pression non réglementaire, ce « joker » utilisé par lui et Pecco Bagnaia fausse un peu la donne. Je reviendrai sur ce sujet éminemment complexe à la fin de saison.

 

Parlons MotoGP Enea Bastianini

En légende. Photo : Michelin Motorsport

 

Non, j’ai davantage envie de parler de son état d’esprit, de sa force mentale. Il est difficile d’imaginer la résilience nécessaire à un tel retour aux avant-postes. Après s’être fait embarquer par la moto de Luca Marini au Portugal, puis, avoir galéré avec une Desmosedici GP23 pas vraiment taillée pour lui, pour à nouveau se blesser en Catalogne à la suite d’une grossière erreur de sa part. Jusqu’à se qualifier en dernière position au Grand Prix de Thaïlande, il y a deux semaines de cela. C’est juste immense, mais ce n’est pas le plus fou.

Personnellement, j’ai suivi avec attention l’année d’Enea Bastianini, rapportant le plus souvent ses déclarations lors des week-ends de course pour votre site préféré. Et l’une d’entre elles m’avait choqué après l’Indonésie ; il disait penser gagner une course avant la fin de l’année. Personne n’y croyait, et je pense, humblement, que même le trio Tardozzi/Dall’Igna/Ciabatti avait abandonné cette idée lui aussi. Mais pas Enea Bastianini.

Alors que le public commençait à douter de la légitimité de sa promotion au regard des performances de Jorge Martín en 2023, il montre qu’il est fait du même bois que les plus grands. Alors, bravo à lui pour cette démonstration.

 

Pecco Bagnaia reprend l’avantage… ou pas ?

 

Pecco s’en sort bien. Photo : Michelin Motorsport

 

Cette saison, même si elle manque de piquant, est folle. Le momentum change souvent, et un Grand Prix que l’on croyait en la faveur d’un des acteurs repasse aux mains de l’autre. Mais à Sepang, il n’y avait pas match : Pecco Bagnaia ne jouait pas dans la même cour que Jorge Martín dimanche. Ce dépassement par l’extérieur était simplement magnifique, mais on ne peut pas qualifier ceci d’un duel franchement remporté par Bagnaia, et ce pour trois raisons. D’abord, la bataille n’a pas duré assez longtemps pour la prise d’un réel avantage psychologique. Ensuite, comme précisé plus haut, Pecco Bagnaia a utilisé son « joker » concernant la pression réglementaire de son pneu avant. Finalement, rien à voir avec la Thaïlande ou l’Allemagne ; comme l’avoua le « Martinator », Pecco était nettement plus vite depuis le début, l’écart à l’arrivée le prouve.

Contrairement à ce qu’on peut lire un peu partout, je ne pense pas que Bagnaia soit de nouveau le favori après cette course, je pense qu’il l’a toujours été. Ce Grand Prix de Malaisie, grâce à ce dimanche seul, ne justifie pas la reprise d’une nouvelle dynamique, car le vent a tourné en la faveur de « Go Free » depuis l’Indonésie, toujours selon moi. Si vous disposez d’une autre lecture, n’hésitez pas à me la donner en commentaires.

 

 

Les pilotes du week-end

 

Finalement, je voudrais mettre en avant les performances de deux hommes en particulier. Álex Márquez, d’une part, assez impressionnant lors du Sprint et impuissant mais rapide lors du Grand Prix. Comme vous le savez, sa forme ne m’impressionne pas tant que cela en général et je continue de penser que sa saison est décevante malgré cette très belle manche. Mais force est de constater qu’il a piloté avec sa tête, calmement, sans erreur ; il a fait le job.

Puis, comment ne pas évoquer Fabio Quartararo, cinquième sur la ligne. On ne se rend pas vraiment compte de l’exercice qu’il est en train de nous faire. En « sous-marin », il profite de chaque opportunité pour prendre de très beaux points malgré un matériel inférieur, qu’on le veuille ou non. La performance intrinsèque de la Yamaha YZR-M1 est impossible à comprendre (pour nous comme pour les pilotes d’ailleurs), mais quand elle marche, il est toujours là au moins une fois dans le week-end. Je le mentionne également ici car il a parfaitement rebondi après son Sprint raté (de son propre aveu), et a montré du caractère en s’offrant quelques beaux dépassements lors de la course principale. Bravo à eux deux.

Bien sûr, je n’ai pas encore évoqué le grand gagnant de ce week-end, en la personne de Pedro Acosta. Alors rendez-vous demain, même heure, pour ne rien manquer, d’autant que le sujet s’annonce piquant au possible.

Avez-vous tiré d’autres conclusions concernant cette joute malaisienne ? Dites-le nous en commentaires !

 

Sans faire trop de bruit, El Diablo gère bien la fin de 2023. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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