Parlons MotoGP : Enea Bastianini peut-il se venger ?

La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur d’Enea Bastianini, pilote KTM Tech3 en MotoGP.

Hier, nous sommes revenus sur le cas d’Ai Ogura dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.

 

Une base solide, mais…

 

Le cas d’Enea Bastianini est assez particulier. D’un côté, il s’agit d’un excellent pilote, capable de s’imposer en MotoGP, et auteur d’une saison 2024 plus que respectable. Mais de l’autre, il a moins performé que son coéquipier Pecco Bagnaia, son rival Jorge Martin et Marc Marquez. Ce dernier lui a même pris son guidon chez Ducati, alors que « Bestia », aussi talentueux qu’il soit, n’a jamais vraiment été dans les débats concernant sa propre succession. C’est un fait, et c’est précisément ce qui m’a poussé à qualifier d’échec le passage de Bastianini en rouge. Après 2022, on pensait avoir trouvé un nouveau protagoniste, voire, un futur grand nom.

 

 

Et puis, il a signé chez KTM Tech3. Bien sûr, les RC16 de l’écurie française sont similaires à celles engagées par l’usine. La firme autrichienne a la volonté, en 2025, de créer une espèce de « superteam » de quatre pilotes, tous habillés de la même manière. Mais dans les faits, il n’aurait jamais pu prétendre à un guidon officiel chez KTM, et c’est justement ce qui l’a conduit chez Tech3, qui a connu quelques difficultés ces dernières années au niveau des résultats – en excluant celui du génie Pedro Acosta en 2024, cela va de soi.

Résumons : Bastianini est un pilote solide, qui a toujours été fort en MotoGP mais qui sort d’une période dont il doit être le premier déçu. Connaissant le personnage, il pourrait y voir là une sorte d’occasion de se venger, de prendre sa revanche sur Ducati qui ne l’a jamais eu dans ses petits papiers pour un guidon en 2025, hésitant longuement entre Martin et Marquez. Cependant, je pense qu’il n’a pas les moyens de cette ambition.

 

Des facteurs défavorables

 

Les planètes sont loin d’être alignées pour « Bestia ». D’abord, même s’il est fort mentalement, il est tout de même passé de la meilleure équipe à une moto satellite, qui n’a joué la gagne qu’à de rares occasions en 2024. Il doit être le premier à constater son échec chez Ducati, notamment par rapport à un « Martinator » qu’il pensait pouvoir battre avant que la saison ne démarre.

 

 

Admettons qu’il soit assez fort psychologiquement pour ne pas se laisser atteindre par cette régression. La KTM stagne, et l’arrivée d’un nouveau directeur technique est toujours à double-tranchant. Cette RC16 n’a jamais vraiment embêté les Ducati l’année dernière, si ce n’est pour quelques exploits individuels de Pedro Acosta. Ses trois coéquipiers sont forts, et si je vois assez logiquement Binder et Acosta devant, je pense que Maverick Vinales a aussi un avantage de taille : il s’est déjà accommodé à trois motos différentes en catégorie reine. L’adaptation peut mal se passer pour l’un, pour l’autre ou pour les deux, mais Bastianini n’a connu que la Ducati depuis ses débuts en MotoGP il y a quatre saisons de cela.

Si j’ai l’habitude de ne pas me fier aux tests hivernaux pour mes prédictions, force est de constater qu’Enea semblait en difficulté cet hiver. Je ne dis pas que ce phénomène à lui seul entravera sa mission, car l’année est longue, mais cumulés, les trois facteurs dont j’ai parlé précédemment me font dire que ça risque d’être compliqué pour lui.

 

Le pronostic

 

Déjà, je ne vois pas comment il pourrait battre, au général, la paire d’officiels composée de Brad Binder et de Pedro Acosta. Quant à Vinales, je suis mitigé. Pour rappel, j’avais placé l’Espagnol entre la 12e et 14e place lorsque je me suis penché sur son cas. « Top Gun » a déjà roulé et gagné sur trois motos différentes en MotoGP, d’accord, mais il reste un pilote bien moins rapide et fiable que Bastianini, ce n’est même pas un débat. Maverick a cet avantage, mais je pense que la vitesse intrinsèque d’Enea pourra lui permettre de sortir vainqueur du duel chez Tech3. Concernant la position, il est assez difficile de déterminer précisément la performance actuelle des KTM, mais je l’imagine entre la 9e et la 12e place en novembre. Il est dans la fleur de l’âge et pourra quand même aller chercher de gros résultats ; j’espère juste que ces essais hivernaux ne reflètent pas son vrai niveau sur l’Autrichienne.

Quel avenir prédisez-vous à Enea Bastianini en 2025 ? Dites-le-moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : KTM Tech3