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Alex Marquez MotoGP

C’est l’heure du bilan. Comme chaque année depuis trois ans, Parlons MotoGP se lance dans une entreprise assez importante : dresser le bilan de chaque pilote à l’issue de la saison 2024, aujourd’hui, au tour d’Alex Marquez. Une bonne partie de l’hiver durant, nous allons remonter le classement à l’envers, jusqu’à parler en détail de la campagne du champion du monde. Vous êtes prêts ? C’est parti !

Hier, nous sommes revenus sur le cas de Franco Morbidelli ; cliquez ici pour retrouver l’article correspondant.

 

Muet

 

Depuis que j’ai commencé cette rétrospective, je crois que jamais je n’ai eu à me creuser autant la tête que pour parler d’Alex Marquez. Concrètement, on ne l’a vu qu’une fois. Le petit frère de Marc continue de traverser son épopée en MotoGP sans laisser la moindre trace. Malheureusement, on parle plus de ses bourdes que de ses performances. Hormis cela, j’ai trouvé sa saison décevante, comme celle d’avant, et comme celle d’avant, et comme celle d’avant…

 

Alex Marquez MotoGP

Difficile d’exister à côté d’un octuple champion du monde… même pour son frère. Photo : Gresini Racing

 

D’abord, penchons-nous sur les résultats. Alex Marquez conclut cet exercice en huitième place du classement général, avec 173 points au compteur. C’est assez bien payé, je m’explique. Derrière lui, Franco Morbidelli, 173 unités également, qui dut rattraper un retard énorme au début après avoir subi un accident lors de la pré-saison. Puis, un rang après, Fabio Di Giannantonio, qui a manqué trois courses dont les deux dernières, alors qu’il avait la moto en main. En étant réaliste, et, je le crois, assez objectif, Alex Marquez se situe davantage au niveau de la 10e place.

Maintenant, il a fait un beau Grand Prix d’Allemagne. Son seul podium de l’année, sur le Sachsenring, fut partagé avec son frère pour un beau moment d’histoire. Il n’y a rien à redire, c’était une belle course de sa part… mais rien d’exceptionnel non plus et sans cette chute de Martin, il n’aurait pas eu accès à la boîte. L’année dernière, il était parti depuis la pole en Argentine, avait même remporté deux Sprints, en plus de faire deux podiums. Oui, sa moto était moins performante par rapport aux meilleures Ducati. C’est un fait. Mais alors, que peut-on en dire ? Ça n’en fait pas une saison réussie pour autant.

 

Une grande différence

 

Son cas est assez particulier car j’ai la ferme impression que beaucoup se trompent à son sujet. Alex Marquez, même s’il a bénéficié de bonnes conditions lors de son épopée jusqu’en MotoGP, est quand même un double champion du monde Moto3/Moto2. Et à chaque fois, il faisait un grand champion, forcé de se battre contre des pilotes redoutables. Pour rappel, seuls quatre autres pilotes ont fait le doublé petite catégorie/catégorie intermédiaire au XXIe siècle : Dani Pedrosa, Manuel Poggiali, son frère Marc, et Pedro Acosta.

Dès lors, j’en ai toujours attendu beaucoup, et peut-être suis-je encore trop exigeant avec lui, mais j’ai l’impression qu’il ne perce pas, qu’il stagne, en somme. À 28 ans, il n’est plus jeune, et il a achevé à Barcelone sa cinquième saison au plus haut niveau. Il n’est pas mauvais, loin de là, et, par extension, son année n’était pas ratée. On peut lui reconnaître une solidité sur les Sprints, facilitée par cette capacité de projection assez impressionnante – mais problématique, nous en reparlerons. Au moment de faire le bilan, je trouve que ça fait maigre pour un pilote doté d’un tel palmarès et d’un tel talent. Il ne fait que trop rarement forte impression, il déçoit, plus qu’il ne convainc. Je ne crois pas, par exemple, l’avoir vu progresser sur tous les points depuis son arrivée chez Ducati Gresini. Selon moi, Alex Marquez incarne le ventre-mou du classement général. Sur Honda ou Ducati, il n’est jamais exécrable, mais jamais excellent non plus. Il est juste là.

 

Alex Marquez MotoGP

Il est quand même devant Bezzecchi, ce qui est pas mal. Photo : Gresini Racing

 

Un défaut de taille

 

Ceci dit, il faut quand même parler de ses accrochages. Je crois qu’en deux ans – c’est à dire, depuis qu’il joue des places plus intéressantes que la P15 –, tous les pilotes se sont plaint de lui, à un moment ou un autre. Très excité dans les premiers tours, Alex Marquez ne veut pas perdre de temps et souvent, s’accroche. Il compte quatre abandons sur les courses dominicales en 2024 – dans la moyenne –, mais était le troisième pilote le plus souvent par terre au total, avec 21 réalisations. C’est trop, surtout pour sa vitesse.

Cela s’est vu à Aragon, le dimanche, lorsqu’il s’est accroché avec Pecco Bagnaia. Pour rappel, j’avais statué sur un 50/50 à l’époque, mais encore une fois, il y avait eu un contact avec Alex Marquez. Il est quand même souvent le dénominateur commun. Et puis, les pilotes, pour la majorité, l’avaient rendu responsable de la chute, mais aucun ne semblait vraiment surpris qu’il soit impliqué ! Beaucoup l’avaient découpé dans la presse ; je repense encore à ces commentaires acerbes de Marco Bezzecchi au lendemain du Grand Prix.

Une erreur, ça peut arriver, il serait malhonnête de lui en tenir compte. Mais il faut reconnaître que c’est souvent ainsi que ça se passe ; rappelez-vous Le Mans 2023 au virage de la Chapelle, rappelez-vous l’accrochage avec Aleix Espargaro, avec Joan Mir et Bezzecchi (décidément) au Japon cette saison… bref, il faut qu’il se calme, car quand les résultats ne suivent pas, ça fait tâche.

 

Conclusion

 

Inexistant aux côtés de son frère Marc sous le auvent Gresini, Alex Marquez a traversé cette année. Le temps où l’on pouvait encore espérer voir évoluer un pilote jeune, frais et percutant semble révolu ; sauf peut-être pour ce qui est de la percussion, un domaine dans lequel il excelle, au plus grand dam de ses concurrents directs.

Suis-je trop dur avec Alex Marquez ? Dites-le moi en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Il a quand même sécurisé son guidon chez Gresini l’année prochaine. Photo : Gresini Racing.

 

Photo de couverture : Gresini Racing

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