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Nous poursuivons notre rétrospective de la saison de chaque pilote, du dernier jusqu’à Pecco Bagnaia. Pour apprécier la performance de nos héros, regarder sa place au général ne suffit pas. Ainsi, nous allons nous pencher sur les dynamiques, le contexte, les qualifications, l’attente que le pilote en question suscitait pour juger sa saison. Cet avis reste subjectif, et nous sommes curieux de voir ce que vous en pensez en commentaires. Hier, c’était la saison de Cal Crutchlow était à l’honneur. Vous pouvez retrouver l’article correspondant en cliquant sur cette phrase en surbrillance.

Le cas de Darryn Binder est particulier. Une saison à oublier, vraiment ? Voyons-cela ensemble.

I) Le calvaire

Oui, son année 2022 fut extrêmement compliquée. Le Sud-Africain disputa les 20 courses du championnat, et ne marqua que 12 petits points, soit 0,6 points par course (ppc) de moyenne. Il pointe à la dernière position du championnat (24e) si l’on omet son coéquipier de fortune Cal Crutchlow. Le Britannique, en six courses seulement, avait déjà marqué 10 points, soit 1,7 ppc. Le duel entre coéquipiers a rendu son dur mais juste verdict. 4-0 en faveur de Cal quand les deux franchissent la ligne, et 6-0 en qualifs. Même aux côtés d’Andrea Dovizioso, le bilan n’est pas beaucoup plus heureux, mais est-ce vraiment la peine de détailler ces résultats ? Il faut remonter à la saison 2019 de Karel Abraham pour trouver un aussi mauvais bilan comptable.

 

Sur le plan comptable, ce n’est pas une saison qui rentrera dans l’histoire. Photo : Michelin Motorsport

 

Au delà des chiffres, Darryn semblait tout à fait dépassé par le niveau MotoGP. Un fait notamment visible en qualifications ; le frère de Brad se plaçait souvent dernier ou avant-dernier, décroché du groupe. C’est certain : il y avait lui, et les autres.

II) Est-il vraiment responsable ?

Maintenant que la triste réalité est exposée, peut-on vraiment en vouloir à Darryn Binder ? Il n’était absolument pas prêt pour la catégorie reine, tout le monde s’en doutait. La vérité, c’est que le recrutement 2022 de WithU RNF était, comme nous le prédisions, l’un des pires de l’histoire des Grands Prix motos. Que pouvaient-ils attendre de plus d’un Darryn Binder, qui n’avait même pas, a contrario de Jack Miller, prouvé quoi que ce soit en Moto3 ?

À l’écouter, Darryn est plutôt satisfait de cette saison. Son langage corporel en interview et ces paroles retranscrites dans la presse révèlent un homme apaisé, qui a donné son maximum et a tenté de s’adapter au mieux à une machine mal née (comme si cela ne suffisait pas). Dans les faits, il y a quelques belles courses à noter. Nous pensons, par exemple, à sa bonne performance de Mandalika, 10e sous la pluie après avoir remonté 13 positions. À Sepang, il était aux portes du top 10, là encore, après s’être élancé dernier ! Malheureusement, une chute mit fin à ses espoirs. Il parvenait régulièrement à s’accrocher avec Remy Gardner et Raúl Fernández en course, finalement pas si impressionnants que cela (nous étudierons leurs cas dans les jours suivants).

 

Que Darryn se rassure : tout n’est pas à jeter. Photo : Michelin Motorsport

 

D’ailleurs, Andrea Dovizioso ne faisait pas beaucoup mieux, compte tenu de son niveau, avec la YZR-M1. Il n’y a pas que du mauvais dans sa saison, loin de là. Au moins, Binder aura appris, et nous espérons de tout cœur qu’il mette en pratique ces enseignements en Moto2, catégorie qu’il rejoindra dès 2023.

Conclusion :

Dire que Darryn Binder a réalisé une saison ne serait-ce que correcte serait mentir. Mais son exercice 2022 ne trahit qu’une seule et unique chose : la pauvreté du recrutement de WithU Yamaha RNF, sans doute le moins inspiré de ces 20 dernières années. Difficile d’attendre quoi que ce soit d’un tel transfert. Repasser en Moto2 et gagner en expérience est la meilleure chose à faire. Un jour, peut-être, reverrons-nous Darryn au plus haut niveau, car une saison ne conditionne pas une carrière. Jack Miller, l’exemple à suivre, connut une année rookie désastreuse dans la cour des grands (19e en 2015), et cela ne l’empêcha pas de devenir l’un des meilleurs pilotes MotoGP quelques années plus tard.

Qu’avez-vous pensé de la saison du petit frère Binder ? Dites-le nous en commentaires !

 

Darryn peut-il jouer les trouble-fête en Moto2 l’an prochain. À voir, le niveau est très élevé. Photo : Michelin Motorsport

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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