Chaque année, la question se pose : quelle était la meilleure course MotoGP ? Et en 2024, répondre à cette interrogation est plus difficile qu’il n’y paraît, notamment parce qu’aucune manche de cet exercice ne fut mémorable. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Quelques belles courses
Ce qui frappe, à l’étude de cette campagne, est la proportion de courses moyennes par rapport aux belles. En effet, beaucoup furent totalement écrasées par les quatre principaux acteurs de cette année, à savoir, Jorge Martin, Pecco Bagnaia, Marc Marquez et Enea Bastianini. La domination de Ducati couplée à la baisse de régime subie par Aprilia après le premier tiers de la saison n’a pas aidé à la création de souvenirs marquants. Comme je l’ai déjà dit précédemment, je ne pense pas que 2024 restera dans les annales.
Citons quelques joutes sympathiques, mais qui n’ont pas été retenues par mes soins. À savoir que je ne parle ici que de courses dominicales. Chronologiquement, le Grand Prix des Amériques était pas mal, assez animé dans un premier temps. La chute de Marc Marquez a contribué à la dimension dramatique, il faut le noter. Mais finalement, Vinales a gagné avec plus de deux secondes d’avance, ce n’était pas très serré. Le GP de France était correct, avec la bataille pour la deuxième place entre Marquez et Bagnaia, mais encore une fois, Martin n’a jamais vraiment été inquiété, même dans les derniers instants. J’ai bien aimé le Sachsenring, avec la chute du « Martinator » qui m’a fait lever de mon siège, mais les vingt et quelques tours précédents n’étaient guère animés. Le Grand Prix de Grande-Bretagne, avec la victoire de Bastianini, était assez savoureux également.
Le scénario du premier Grand Prix disputé à Misano était appréciable ; la pluie aide à créer des grands moments de tension. Le problème, c’est que l’issue était décidée assez tôt, a posteriori. J’aurais pu faire rentrer le GP de Malaisie dans mon top 2, oui, mais l’énorme bataille entre les deux principaux animateurs du championnat n’a pas duré assez longtemps pour être significative. C’était très beau néanmoins.
Les deux élues
Mes critères, bien que subjectifs, sont assez précis. Pour qu’une course me plaise, il faut qu’il y ait une bataille rapprochée, aussi et surtout, de la tension. Il est nécessaire qu’elle implique des acteurs majeurs, et pas des pilotes qui jouent habituellement la quinzième place. En somme, j’aime quand il se passe quelque chose, qu’un moment se crée, et, parfois, cela passe par des chutes.
J’ai donc isolé deux manches. La première, qui n’est pas ma préférée, n’est autre que le Grand Prix d’Australie. Phillip Island est toujours magique, tant il contraint nos héros à se surpasser. Dans un cadre somptueux, il est plus aisé de marquer les mémoires. Cet affrontement entre Jorge Martin et Marc Marquez, à la faveur de ce dernier, était beau parce qu’il était aussi symbolique. Ce n’était pas la première victoire de Marquez en 2024 – cela l’aurait peut-être fait passer en première place –, mais assurément son triomphe le moins circonstanciel. Martin, en pleine bagarre pour le titre, ne devait pas commettre d’erreur sur un tracé qui l’avait pourtant trahi l’année d’avant.
Le seul problème, c’est que Bagnaia, l’autre protagoniste, n’a jamais été dans le coup. Il a roulé sur la défensive, sans réelle capacité de s’imposer. L’Italien termine quand même à dix secondes. Puis, le dépassement de Marquez sur Martin ne m’a pas estomaqué.
Une course d’anthologie
Mon élue, vous l’aurez peut-être deviné, s’est déroulée sur le sol espagnol, à Jerez de la Frontera. Cet affrontement de titans entre Marc Marquez et Pecco Bagnaia, deux des pilotes les plus souvent couronnés au XXIe siècle, était aussi symbolique que grandiose. J’ai apprécié car le contexte ajoutait de la tension ; les deux s’étaient accrochés au Portugal deux courses plus tôt ! Bagnaia, toujours clinique et très propre – rappelez-vous de ce double dépassement au bout de la ligne droite de retour –, ne s’est pas laissé intimider. Marquez, à la maison, avait pour la première fois l’occasion de jouer la victoire sur Ducati. Jorge Martin semblait très rapide, mais il a chuté. C’est dommage, mais cela ajoutait du piment.
C’était irrespirable, sur une piste MotoGP non moins légendaire que Phillip Island. Bagnaia a remporté la couse pour trois dixièmes seulement, soit moins que ce qui séparait Marquez de Martin en Australie.
Selon moi, elle n’était quand même pas au niveau du Grand Prix de Thaïlande 2023 ou du Grand Prix de Saint-Marin 2022, mes courses préférées de ces années respectives. Ça n’en reste pas moins un grand cru.
Je suis curieux d’avoir votre avis sur la question. Quelle course vous a le plus marqué en 2024 ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport