Parlons MotoGP : C’est une saison décisive pour lui

La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent la saison de tous les pilotes. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Aleix Espargaró, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Peut-il le (re)faire ?

 

Franchement, c’est l’un des transferts que j’attends le plus. Alex Rins, après seulement un an chez Honda LCR, devient désormais pilote officiel Yamaha en MotoGP. Comment aborde-t-il l’exercice qui arrive ? Dans quelle dynamique est-il actuellement ? Difficile à dire. C’est sans doute l’un des pilotes dont l’avenir est le plus imprévisible, mais c’est aussi cet aspect qui le rend fantastique à voir rouler.

Premièrement, son niveau. Je n’ai pas de craintes concernant celui-ci, car je pense qu’il s’agit toujours d’un des plus grands talents que nous ayons eu l’opportunité de voir. D’ailleurs, l’an passé, il a réussi l’exploit d’imposer la Honda RC213V satellite à Austin après seulement deux courses à son guidon ! Clairement, il fait partie de la caste des meilleurs. Et même pour le reste, il a été très bon lorsqu’il était là, avec des top 10 tôt dans la saison. Ses prouesses passées – notamment le Grand Prix de Grande-Bretagne 2019 – laissent rêveur quant à son véritable plafond, sans doute pas très éloigné de celui d’un Bagnaia ou même, poussons l’argument, d’un Marc Marquez.

 

 

Deuxièmement, sa forme physique. Ça nous vous aura pas échappé, mais Alex Rins a manqué plus de la moitié de la saison 2023 pour cause de blessure. Ce n’est pas anecdotique, mais systématique. Alex n’a connu que deux saisons pleines en MotoGP. Depuis, il multiplie les lourdes chutes, en entraînement, en essais et en course.

Il a toujours été très porté sur la vitesse, et donc, jamais loin de l’asphalte. Son manque de régularité et ses volumes l’ont beaucoup plus retenu que Marc Marquez, par exemple. En 2020, je pense qu’il aurait pu aller chercher le titre mondial si ce n’était pour ce début de saison raté en raison d’un pépin de santé.

 

 

Même pour la moto, c’est l’inconnu. Il bénéficie d’une capacité d’adaptation hors du commun, mais la Yamaha YZR-M1 est la machine la plus imprévisible du plateau. Elle est capable de fonctionner sur des tracés où on ne l’attend pas, et disparaître quand l’on compte sur elle. Le pronostic ne va pas être facile à donner, mais c’est aussi le jeu.

 

Le pronostic

 

La tâche est ardue. Ne m’en voulez pas si j’ai tort en fin d’année, car la performance de ce combo pilote/moto est un casse-tête à anticiper. Cependant, je vais me baser sur la forme générale d’Alex Rins depuis 2017. Même s’il n’arrive à rien au général, il parvient toujours à se démarquer le temps de quelques courses. La Yamaha lui offrira plus de chances que la Honda – même si l’échantillon sur lequel je me base est maigre, c’est le jeu. On a vu la YZR-M1 aller vite en Inde, à Austin – son circuit fétiche, et en Indonésie. Clairement, il aura au moins une bonne occasion en 42 départs.

Maintenant, quid de son état de santé ? Je pense qu’il est bien revenu, et qu’il n’était pas pressé de reprendre le guidon de la Honda en 2023. Il peut devenir le premier pilote MotoGP à remporter des Grands Prix sur trois marques différentes, et je pense qu’il va le faire, pour toutes les raisons précédemment expliquées.

 

 

Quant à son classement au général, c’est d’autant plus compliqué. Que l’on soit d’accord ; je le vois derrière Fabio Quartararo, mais pas de loin, et avec plus d’accomplissements dans sa besace. Plus de coups d’éclat, une plus grande maestria. Franco Morbidelli avait réussi à toucher Quarta à quelques occasions en 2023, et Rins ne joue pas dans la même catégorie. Finalement, je doute qu’il fasse une saison entière à bord sans passer par l’infirmerie. Il sait que cette année est décisive pour lui, car il doit absolument se relancer s’il veut prétendre à un meilleur guidon par la suite, à déjà 28 ans. De ce fait, comme il le faisait déjà sur Suzuki dans un contexte plus favorable – notamment en 2021, il va aller chercher la limite, et donc, chuter pas mal.

Pour résumer, je le vois bien entre la 11e et la 15e place du scratch, mais avec une ou deux performances de référence dont il a le secret. Ce prono’ est sans doute caricatural, mais essayez-donc de faire le vôtre ; ça n’est pas chose facile.

Justement, qu’attendez-vous d’Alex Rins pour 2024 ? Dites-le moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport