La saison 2025 approche à grands pas ! Jusqu’au 27 février, soit la veille de la manche d’ouverture en Thaïlande, Parlons MotoGP va se concentrer sur chacun des pilotes engagés en catégorie reine. Nous allons évoquer l’attente qu’ils génèrent, leurs capacités, et, pour finir, livrer un petit pronostic. Aujourd’hui, il est temps d’évoquer le futur de Miguel Oliveira, pilote Pramac-Yamaha en MotoGP.
Hier, nous sommes revenus sur le cas d’Enea Bastianini dans un article que je vous invite à retrouver en cliquant ici.
Des promesses… mais
Ceux qui suivent cette chronique depuis longtemps le savent : Miguel Oliveira fait partie de mes pilotes préférés. C’est à cause de cet amour que je lui porte que j’ai été particulièrement déçu de ses deux saisons passées avec Aprilia, d’abord avec RNF, puis avec Trackhouse Racing. Le Portugais est extrêmement talentueux, ce n’est un secret pour personne. Fort sur le mouillé mais pas que, il compte l’un des meilleurs répertoires de victoires en MotoGP, avec seulement des succès marquants.
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Miguel Oliveira sur Yamaha, une union en retard de quatre ans ? Photo : Michelin Motorsport
Certes, il n’a pas eu de chance en 2023, lorsqu’il fut blessé une bonne partie de l’année. Et malgré ces déconvenues successives, il est parvenu à réaliser de belles performances, notamment aux États-Unis et au Royaume-Uni. C’est à partir de la mi-saison 2023 qu’il a commencé à sombrer. Il y a deux ans, sa tournée outre-mer était juste atroce, et cette dynamique a continué en 2024. Alors, il n’était pas ridicule l’année passée, loin de là, mais sans être le Miguel Oliveira que nous connaissions. Hormis sa deuxième place en Sprint au Sachsenring, je n’ai aucune image de lui qui me vient en tête.
Sa signature chez Pramac-Yamaha est assez logique, en tout cas beaucoup plus que celle de son nouveau coéquipier Jack Miller. Et pourtant, je ne peux m’empêcher d’être inquiet, et ce pour plusieurs raisons.
Un problème de taille
Selon moi, son plus grand ennemi ne sera pas la Yamaha ou l’équipe Pramac Racing à la sauce japonaise, mais bel et bien son physique. Oliveira est très souvent blessé, trop, même. Ceci court depuis le début de sa carrière mais la situation a grandement empiré récemment. Depuis ses débuts en 2011, il compte sept saisons pleines et sept saisons ponctuées de blessures. Et la dernière en date était peut-être la pire, avec une absence longue de cinq courses consécutives de l’Indonésie à la Malaisie. C’est plus qu’en 2023, alors qu’il semblait déjà manquer toutes les épreuves.
« La disponibilité est la meilleure des compétences », comme aiment le dire nos amis américains (« availibility is the best ability » en version originale). Je l’ai déjà martelé pour Alex Rins, mais le cas de Miguel Oliveira est au moins aussi grave, si ce n’est plus. C’est un phénomène à surveiller de près, qui pourrait, à nouveau, lui coûter une saison.
Un contexte peu favorable
Oui, on entend partout que le style coulé d’Oliveira pourrait parfaitement coller à la Yamaha YZR-M1. C’est sans doute vrai sur le papier, mais l’histoire nous apprend que les conclusions hâtives de ce genre ne se réalisent pas toujours. Jorge Lorenzo, héros de Yamaha et dont le style semblait taillé pour celle-ci, s’est plutôt bien adapté à la Ducati au bout d’un an ; il comptait parmi les meilleurs pilotes de la grille en 2018. Je ne dis pas que c’est insignifiant, je dis simplement qu’il faut se méfier de ces généralités. D’ailleurs, ça n’a pas empêché Oliveira de s’imposer magistralement avec la KTM pendant trois années consécutives.
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Qu’est ce qu’Alpine vient faire là ? Photo : Michelin Motorsport
Contrairement à beaucoup qui s’imaginent un match entre les deux entités, je pense que le contexte joue en sa défaveur. La Yamaha, même si elle revient bien, reste une machine inférieure à la Ducati. Et le style d’Oliveira ne lui permettra pas de jouer devant au général : il est spécialisé dans les coups d’éclat, et n’a jamais réussi à maintenir un bon niveau de performance sur une année. Le problème, c’est que j’imagine son plafond assez bas avec cette moto ; comprenez que s’il vient à faire une grosse performance, cela ne se traduira qu’en sixième ou septième place – résultat assez insignifiant à notre époque.
Le pronostic
Les deux saisons qui arrivent seront cruciales pour Miguel Oliveira. J’ai l’impression que c’est quitte ou double : soit le Portugais réussit complètement son pari, parvient à s’adapter à la Yamaha et aide à son développement, ou soit il se blesse encore, sans réussir le moindre coup de génie. Dans ce cas, et à son âge (déjà 30 ans), il pourrait ne pas retrouver de guidon par la suite.
Puisque c’est l’heure de se mouiller, je penche pour la triste et pessimiste deuxième option. J’aime beaucoup Miguel, mais en plus d’être assez sceptique concernant les progrès de la Yamaha – ne me fiant pas trop aux essais hivernaux –, je pense qu’il va être obligé de pousser pour aller vite, et donc, de prendre beaucoup de risques. Dans une époque où les MotoGP ne pardonnent pas, j’imagine, un peu comme pour Rins, d’autres visites prolongées à l’infirmerie. Concernant sa position au classement, je prédis une année achevée entre la 14e et 16e position au général, en me basant sur mes conclusions précédentes. Attention : écrire ceci ne me réjouit pas du tout, et j’espère de tout cœur me tromper.
Quel avenir prédisez-vous à Miguel Oliveira ? Dites-le-moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
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En tout cas, je ne vois pas comment il pourrait se faire battre par Miller. Photo : Michelin Motorsport
Photo de couverture : Pramac-Yamaha