pub

Pecco MotoGP

Malgré une entame de week-end très délicate, notamment marquée par une contre-performance inhabituelle lors du Sprint, Pecco Bagnaia réussit à totalement changer la dynamique de son épreuve, comme c’est souvent le cas pour lui en MotoGP. Pendant la course, il fut d’abord flamboyant, mais malgré tout incapable de s’échapper. Finalement, peu importe ; après la chute de Marco Bezzecchi, il se retrouve dans une situation encore inédite.

 

Du jamais vu pour Pecco en MotoGP

 

Zéro. C’est le total de points inscrits par le champion du monde en titre lors la course Sprint, ce qui laissait présager un long dimanche. Puis, finalement, comme si cette triste épreuve n’avait jamais existé, il fut remarquable pendant le Grand Prix. D’abord, en prenant la mesure de ses concurrents, puis, en éliminant coup sur coup ses adversaires à commencer par Jack Miller, dont il s’affranchit presque facilement. Son compère Marco Bezzecchi n’a jamais été en mesure de le rattraper par la suite, même s’il essaya jusqu’à chuter. Nous avons déjà analysé le week-end du pilote VR46, dans un article que nous vous invitons à lire en cliquant ici. Aleix Espargaró, très à l’aise sur le sec le vendredi, parvint à contenir l’échappée, et s’imposa au bout de l’effort.

 

Pecco MotoGP

The Art of Riding. Photo : Michelin Motorsport

 

Une belle deuxième place acquise après une course mature, sans prendre de risques et sans subir la pression de ses quatre adversaires redoutables lui permet, à l’heure où nous écrivons ces lignes, de bénéficier d’un avantage de 41 points au classement général. C’est la première fois, depuis son arrivée en MotoGP, que Pecco bénéficie d’un Grand Prix d’avance en termes de points ; pour rappel, on peut désormais marquer 37 points avec les Sprints.

Cette statistique est assez folle, car il s’agit là d’un champion du monde doublé d’un vice-champion un an auparavant, mais il n’a jamais réussi à se construire un matelas si important en catégorie reine. L’année dernière, par exemple, son avance maximale était de 23 points au sortir du Grand Prix de Malaisie.

 

Un nouveau challenge

 

Avant le début de saison, nous présentions nos attentes quant à Pecco Bagnaia. Dans cet article, nous évoquions la possibilité de gérer le championnat, car nous l’imaginions très fort dès le début, en comparaison avec 2022. C’est maintenant devenu réalité ; la seule facette de Pecco que nous ne connaissons pas encore sera là, devant nos yeux, dès l’Autriche ; Abordera-t-il différemment les rencontres maintenant qu’il est en position de clair leader ? Cela changera-t-il quelque chose à son incisivité ?

Des questions qui restent en suspens pour l’instant, même si nous avons deux éléments de réponse :

  • Premièrement, il avait déjà connu ceci lors de la saison 2018 en Moto2. Effectivement, Bagnaia est un double champion du monde, et il bénéficiait, par exemple, de 37 points d’avance sur Miguel Oliveira à l’issue du Grand Prix du Japon cette année-là. Cela ne l’empêcha pas de glaner le titre en Malaisie.

 

  • Deuxièmement, il bénéficie d’une force mentale impressionnante, qui se traduit de différentes façons en piste. Sa capacité à retourner un week-end quand tout joue contre lui (Silverstone 2022 & 2023, Sepang 2022…), mais aussi, sa faculté à prendre des risques, à jouer avec les éléments exactement comme en Angleterre. Sous pression toute la course durant, contre plusieurs adversaires, il ne lâcha rien, bien qu’il fut le premier à arriver sur les parties mouillées du tracé. D’une manière générale, on imagine mal Pecco Bagnaia ralentir pour gérer, ça n’a jamais été le cas, sauf peut-être lors du Grand Prix de la Communauté Valencienne l’an dernier. Avec un aileron en moins suite à un contact avec Fabio Quartararo, il avait peiné en neuvième place, position qu’il lui assurait du titre. Mais c’est difficile à dire ; dans ces situations, les plus grands ont fait de la gestion juste avant de remporter leur premier sacre en catégorie reine (notamment Marc Márquez à Valence en 2013).

 

Pecco MotoGP

Wild ride. Photo : Michelin Motorsport

 

Pour l’instant, nous ne savons pas comment il appréhendera ce nouveau paramètre ; une dernière course n’est pas comparable à une demi-saison. Mais nous ne sommes pas plus inquiets pour lui. Nous ne voyons pas autre pilote remporter le titre à ce stade, mais il faudra quand même y jeter un œil. Comptez sur nous pour le faire.

Et vous, pensez-vous que Pecco changera d’approche maintenant qu’il peut « se permettre » un résultat blanc ? Dites-le nous en commentaires !

 

Le bougre n’a pas l’air d’être du genre à ralentir. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

Tous les articles sur les Pilotes : Francesco Bagnaia

Tous les articles sur les Teams : Ducati Team