Après avoir traité des vainqueurs du mercato hier, penchons-nous aujourd’hui sur ceux qui n’ont pas fait de si bonnes affaires. Certains pilotes, à défaut d’avoir eu ce qu’ils voulaient, devront se contenter d’une situation qui n’était pas leur premier choix en 2025.
Comme d’habitude dans cette chronique, tout cela n’est que le reflet de mon avis. Aujourd’hui, donc, nous allons nous pencher sur les perdants de cette période des transferts riche en émotions. Il s’agira de se concentrer sur certaines décisions des pilotes, de leur point de vue sportif et en excluant, par exemple, la dimension pécuniaire. Vous êtes prêts ? C’est parti ?
1 – Enea Bastianini
Pour moi, voici le pilote qui perd le plus sur le papier. Bien que la performance de la KTM RC16 millésime 2025 ne soit pas encore connue, il est difficile de l’imaginer encore plus performante que sa concurrente signée Ducati, au vu de l’écart actuel entre les deux motos et l’avance dont bénéficie la firme de Borgo Panigale. Enea Bastianini, pourtant, n’a pas fait un mauvais début de saison. Simplement, il n’a pas su se mettre au niveau de ses adversaires dotés des Desmosedici, en particulier de son coéquipier Pecco Bagnaia. Cela joue contre lui, nécessairement, car il n’a jamais réellement été dans la discussion pour sa propre prolongation.
On l’attendait un temps chez Pramac – que l’on pensait solidement lié à Ducati, ou, pourquoi pas, un retour chez Gresini. Finalement, ça sera chez KTM Tech3. La formation française n’en reste pas moins une institution, d’accord, mais elle représente davantage une porte de sortie plutôt que l’équipe d’usine Ducati. Pour preuve, quatre des sept derniers pilotes Tech3 n’ont pas retrouvé de guidon régulier en MotoGP par la suite (en ne comptant pas Augusto Fernandez pour qui c’est très mal embarqué). Forcément, la différence est non négligeable, surtout quand l’on tenait le guidon le plus désiré sur la grille actuellement.
2 – Jorge Martin
Situation un peu différente pour Jorge Martin, mais le constat n’est pas loin d’être le même. D’accord, l’Aprilia RS-GP est une très bonne machine, et plus généralement, l’équipe de Noale fait du bon boulot depuis pas mal de temps. Mais quand on sait que son arrivée au sein de l’équipe d’usine Ducati se profilait, qu’elle était là, à portée, et qu’en plus il l’a désirait, le bilan est un peu maigre.
De fait, il fait partie des perdants car il n’a pas eu ce qu’il désirait, et, objectivement, la meilleure option. Il dut se rabattre sur un autre choix en dernière minute, même si ce dernier est loin d’être le pire sur le marché. C’est la différence entre les attentes le concernant – aussi liées à ses résultats exceptionnels en piste – et son futur statut qui me font le placer à cet endroit.
3 – Maverick Vinales
La chute est moins rude que pour Enea Bastianini, mais ceci est compensé par le début de saison de « Top Gun », supérieur à celui de « Bestia ». L’année prochaine, Vinales évoluera chez KTM Tech3, ce qui signifie qu’il devra quitter l’Aprilia, une machine qui peut gagner et pourquoi pas s’immiscer aux portes du top 3 du classement général. L’ironie du sort, c’est que ce transfert arrive au moment où enfin, Maverick semblait en harmonie avec son matériel, bien que son début d’exercice fut teinté d’une irrégularité dans la performance qui lui est propre – et qui n’étonnera personne.
Quelles signatures vous ont surpris dans le mauvais sens ? Dites-le moi en commentaires !
Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport