Parlons MotoGP

Que valait cette saison 2023 ? Pendant six jours, « Parlons MotoGP » dresse un bilan global de l’année. Après avoir étudié ce qui n’avait pas marché, concentrons nous désormais sur les bons élèves, et, plus globalement, sur tout ce qui a fonctionné cette année. Avec, à chaque fois, trois points par épisode. Retrouvez le volet précédent en cliquant ici. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

La Marseillaise, enfin !

 

Même si à l’époque, j’avais émis des réserves quant à la lecture de sa victoire à Phillip Island, Johann Zarco réalise, encore une fois, une très belle saison. Il n’y a aucun doute là-dessus. C’est vrai, il a de nouveau baissé en rythme sur la fin mais finit sur deux très bonnes notes : Le Grand Prix d’Australie avec sa première victoire en catégorie reine, et Valence, une deuxième place méritée suite au déclassement de Fabio Di Giannantonio.

Le Français, toujours aussi discret, bosseur, et solide, a su tirer profit de belles occasions et surtout, n’a pas gâché sa « balle de match » en Australie. Auparavant, on pouvait légitiment lui reprocher cet instinct de tueur, ce feeling qui différencie les bons des très grands. Mais finalement, il s’est détaché de cette image d’éternel deuxième en saisissant sa chance. La manière, on pourra toujours en discuter, mais le résultat, lui, est bel et bien là.

 

Parlons MotoGP

Johann Zarco est enfin vainqueur d’un GP moto, huit ans après son dernier backflip en Moto2. Photo : Michelin Motorsport

 

Globalement, il a été d’une grande aide pour son équipe Prima Pramac Racing, mais aussi, pour Ducati. Cette cinquième place au championnat acquise dans les derniers instants venge sa fin d’année 2022, où il avait tout perdu lors du dernier GP, glissant à la 8e place. Si l’on prend tout en compte, on ne peut que le placer dans les satisfactions de cette saison. Reste à voir si cette belle dynamique se traduira sur la Honda RC213V.

 

Il n’y a pas que Kalex !

 

J’ai déjà longuement parlé de la saison Moto2 dans un article dédié que je vous invite à lire en cliquant ici. Mais dans celui-ci, je n’avais pas abordé l’un de mes coups de cœur de cette année : la performance du châssis Boscoscuro. Seulement utilisé par l’équipe italienne Speed Up Racing, le Boscoscuro B-23 est le premier, depuis le tubulaire KTM, à poser de gros problèmes à Kalex en catégorie intermédiaire.

On a pris pour acquis que le Moto2 était une classe monotype, mais c’est là oublier l’essence même de la discipline ! En 2010, l’année d’introduction de ces prototypes à moteurs identiques, on recensait plus de dix constructeurs différents. Mais depuis 2013, Kalex règne en maître. Tous les champions, depuis, disposaient du matériel allemand, de Pol Espargaro à Pedro Acosta.

 

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À Valence, Alonso Lopez et Fermin Aldeguer figuraient sur le podium. Une belle réussite pour un petit constructeur. Photo : Speed Up Racing

 

Parfois, on voyait Speed Up, les irrésistibles italiens, performer un tant soit peu, mais certainement pas autant que KTM d’une part, et à des années-lumières de Kalex. Jusqu’à cette saison. Alonso Lopez, et, bien sûr, son génial coéquipier Fermin Aldeguer ont posé de sérieux problèmes à Pedro Acosta. L’équipe Kalex Red Bull KTM Ajo, soit une association déjà légendaire, n’eut pas de réponse face au tandem Aledeguer/Boscoscuro à Sepang, mais aussi, sur quatre autres tracés en fin d’année. D’ailleurs le pilote a été le premier à enchaîner quatre succès consécutifs depuis Toni Elias en 2010 (alors sur Moriwaki), ce qu’aucun autre pilote sur Kalex n’avait réussi à faire en 13 ans ! Je vous laisse vous remémorer la liste de champions passés sur les châssis germaniques. C’est fort non ?

Espérons que cela dure, et, qu’à défaut du spectacle en piste, nous ayons, peut-être, une bataille de constructeurs pour le titre mondial 2024 en Moto2.

 

Aprilia se rapproche

 

Pour finir, comment ne pas évoquer Aprilia. Outre les résultats qui parlent d’eux-mêmes (deux superbes victoires et un nombre important de podiums), la firme italienne s’est considérablement rapprochée de la tête en 2023. On pouvait émettre des doutes légitimes au vu de la fin d’exercice 2022, complètement ratée sur tous les points. Mais avec des concepts aérodynamiques audacieux, une meilleure approche, et surtout, deux pilotes impliqués et prêts à sauter sur la moindre occasion, alors cela ne pouvait que fonctionner.

Nous reparlerons d’Aleix Espargaro demain, mais en attendant, Maverick Viñales a pas mal progressé même si je pense toujours qu’il n’est toujours pas celui qui peut faire passer la marque dans une autre dimension. Lui a plus gâché qu’Aleix, mais ne démérite pas le moins du monde.

 

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Aleix a été, une fois de plus, exceptionnel. Photo : Michelin Motorsport

 

Aprilia est peut-être derrière KTM au classement constructeurs, certes, mais les deux victoires en Grande-Bretagne et en Catalogne, raflées au nez et à la barbe de Ducati (les deux seuls succès qui échappèrent aux Desmosedici) pèsent lourd. Selon moi, il s’agit là d’un meilleur exercice que celui réalisé par la firme de Mattighofen quand l’on met tout bout à bout.

Même si Espargaro n’est pas éternel, ils restent dangereux pour 2024.

C’est tout pour cette petite rétrospective concernant ce qui a été cette saison ! Avez-vous d’autres remarques ? Dites-le nous en commentaires !

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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