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Parlons MotoGP

Que valait cette saison 2023 ? Pendant six jours, « Parlons MotoGP » dresse un bilan global de l’année. D’abord, nous allons évoquer ce qui n’a pas marché, les pilotes qui nous ont déçus, les faits qui nous ont énervés, avec, à chaque fois, trois points par épisode. Retrouvez le volet précédent en cliquant ici. Vous êtes prêts ? C’est parti !

 

Pas à la hauteur de l’événement

 

C’est dommage. Dommage que la réalisation ne soit pas à la hauteur du show MotoGP. En effet, je parle de show car j’ai suivi de près le renouveau médiatique du MotoGP depuis 2022. Certes, le pass pour suivre toutes les séances coûte assez cher en comparaison à d’autres disciplines, mais on en a pour notre argent. Outre les courses historiques, nous avons désormais accès à pléthore de contenus, qu’ils portent sur des rivalités, des portraits, et des documentaires plutôt bien ficelés.

La mise à jour intervenue au milieu de l’année n’avait pas convaincu tout le monde, mais désormais, le site officiel est plutôt agréable à la vue et à la souris. De même que les comptes Twitter et Instagram ; très souvent alimentés, on a des lives, des exclus et de très beaux graphiques pour célébrer les victoires et les champions. Autant dire qu’on rivalise avec la F1 sur ce point, et au vu du développement de la stratégie communication de ladite organisation, ce n’est pas peu dire. L’arrivée des Sprints en 2023 allait aussi en ce sens, avec un spectacle d’autant plus intense et court qui colle à ce qui fonctionne sur les réseaux sociaux. Alors, qu’est ce qui ne va pas ?

 

Parlons MotoGP

Brad Binder croyait tenir son podium à Assen, et nous aussi ! Photo : Michelin Motorsport

 

La réalisation internationale. Il y a un vrai décalage entre ce que la DORNA veut faire dans son ensemble et ce qu’elle fait à travers le plus important ; les images de la course. Trop souvent, on nous montre les mauvaises choses, aux mauvais endroits. Des pilotes disparaissent des classements sans que l’on ne sache jamais pourquoi, et des fois, en 2023, soit 54 ans après l’alunissage d’Apollo 11, il nous arrive de ne même pas avoir l’image du fait marquant de la course.

Le pire est intervenu à Assen, un circuit historique. On a même été nous chercher les vidéos des caméras de sécurité CCTV pour nous montrer le passage de Brad Binder sur la partie verte, l’action qui lui fait perdre le podium ! Alors, oui, ce n’est pas un métier facile. Et oui, la Formule 1 n’est pas parfaite sur ce point. Mais pourquoi le MotoGP ne pourrait-il pas être la référence dans le domaine ? Pourquoi ne pourrions-nous pas devenir les n°1 alors que la place est à prendre ? C’est une piste sur laquelle la DORNA doit travailler même si je félicite encore ses progrès en matière de communication.

 

Trop en vouloir

 

Le deuxième point traite de Marc Márquez. L’octuple champion du monde pourrait très bien figurer dans les trois prochains articles, au vu de ses performances en comparaison de celles de ses nombreux coéquipiers. Alors, certes, son engagement est absolument louable et doit être félicité à l’heure du sport un poil dépassionné.

Mais il y a réussir, et forcer le destin. Márquez a de nouveau piloté avec le corps plus qu’avec la tête, et prend, une nouvelle fois, le plus grand nombre de chutes sur une saison MotoGP (29). C’est comme s’il ne se rendait pas compte qu’il avait failli, par deux fois, quitter définitivement le sport en raison de blessures. Dans une discipline aussi aléatoire quant aux répercussions d’un highside, attaquer jusqu’à s’envoler, à une demi-saison de changer de constructeur, pour le gain de la 8e place n’est pas intelligent. Je l’avais dit en début de saison car je n’arrivais plus à le comprendre.

Qu’il se blesse tout seul, c’est une chose. Après tout, il est huit fois champion du monde. Mais que ses mauvais choix liés à sa propre situation se répercutent sur les autres pilotes, c’est plus grave. On l’a tous compris : sa moto ne fonctionne pas. Mais est-ce que Jorge Lorenzo poussait ses adversaires hors de la piste quand il avait du mal au guidon de la Ducati Desmosedici en 2017 ? Le déficit de performance de la RC213V explique peut-être son comportement, mais ne l’excuse sûrement pas.

 

Parlons MotoGP

Dans l’excès, ou l’excellence ? Photo : Michelin Motorsport

 

J’en reviens à ce découpage en règle sur Jorge Martin et Miguel Oliveira au Portugal, et, plus récemment, cette manœuvre sur Marco Bezzecchi à Valence. Ou, sa réaction après la chute de Johann Zarco par sa faute au Sachsenring. Honnêtement, après toutes ces années, c’est dommage de voir un tel pilote se comporter de la sorte « juste » parce que sa moto ne marche plus. Il n’est pas le premier champion à qui cela arrive dans l’histoire, et il ne sera sûrement pas le dernier.

 

Fin de saison, indigestion

 

Petit point supplémentaire pour la fin, histoire d’en toucher un mot. Il y a quelques mois, j’étais assez intéressé par cette tournée outre-mer qui s’annonçait savoureuse. Mais une fois la saison terminée, force est de constater que huit Grands Prix en dix semaines (en comptant Valence), ça fait beaucoup. Je place cette remarque en dernier car il n’y a pas vraiment de solutions, ni de pistes pour aller mieux, si ce n’est de dire à la DORNA de gagner moins d’argent.

On ne peut pas négliger des gros marchés comme l’Inde ou l’Indonésie, ni même, allonger la tournée très coûteuse pour les équipes en déplacement constant. Il faut être réaliste. Les Sprints n’ont pas aidé, c’est certain, mais malheureusement, il semblerait que ce phénomène « d’indigestion » de fin de saison soit condamné à prendre davantage d’ampleur durant les années à venir.

C’est tout pour cette petite rétrospective concernant ce qui n’a pas été cette saison ! Avez-vous d’autres remarques ? Dites-le nous en commentaires !

 

Pertamina, ou Perusahaan Pertambangan Minyak dan Gas Bumi Negara dans sa forme longue, soit la compagnie pétrolière d’état indonésienne, est prête à « allonger » pour avoir son Grand Prix et DORNA n’a aucun intérêt de refuser. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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