Que valait cette saison 2023 ? Pendant six jours, « Parlons MotoGP » dresse un bilan global de l’année. D’abord, nous allons évoquer ce qui n’a pas marché, les pilotes qui nous ont déçus, les faits qui nous ont énervés, avec, à chaque fois, trois points par épisode. Vous êtes prêts ? C’est parti !
Un Australien trop discret
Je commence sans plus attendre avec un bon pilote malheureusement trop discret cette saison. Certes, à sa décharge, la KTM est compliquée à faire performer plusieurs courses de suite. Comme d’habitude depuis des années, il est difficile d’être à la fois régulier et très rapide à son guidon. De plus, ça n’était que son premier exercice à son bord. Oui, mais voilà.
Déjà, cette saison comptait 39 départs, soit autant d’occasions de se faire remarquer dans le bon sens du terme. L’officiel orange a bien réalisé quelques percées, notamment lors du tout premier Grand Prix au Portugal ou à Jerez, mais c’est tout le problème ; je n’ai pas eu le sentiment de le voir progresser sur la RC16 depuis, au contraire.
Sa saison se termine sur cette chute en tête lors du Grand Prix de Valence, une tâche noire en comparaison des nombreuses performances ubuesques de son coéquipier Brad Binder. Jack Miller, comme ses petits camarades, aura droit à son article dédié qui traitera en profondeur de sa saison. Mais aujourd’hui, je voulais juste dire que j’étais assez globalement déçu du niveau et du manque d’impact apporté par un ex-officiel Ducati. Binder est toujours le seul à tenir la baraque.
Combien de mauvaises décisions ?
C’est un peu facile, mais dans une rétrospective comme celle-ci, je me dois de l’évoquer. La direction de course a été particulièrement frustrante tout au long de l’année. Je ne sais pas si c’est parce que nous y faisions tous plus attention, mais j’ai eu l’impression de n’entendre parler que de ça, en tout cas beaucoup plus que lors des saisons précédentes.
Inutile de revenir sur tous les mauvais choix des commissaires, entre la pénalité incompréhensible de Fabio Quartararo à Jerez, l’absence de décision rapide quant à l’accrochage impliquant Jorge Martín au départ du Sprint à Spielberg (qui coûta la course à Marini) et, finalement, le bouquet final ; la décision la plus absurde de ces 15 dernières années. Les lister tous serait trop long.
Pour le coup, c’est un avis partagé par le public mais aussi par les pilotes. Franco Morbidelli était particulièrement agacé de la situation, et n’a pas manqué de le faire savoir. Alors, attention : j’ai parfaitement conscience que c’est un métier difficile, et que trancher n’est en rien une tâche aisée surtout quand c’est dans le feu de l’action. Mais tout de même, certaines décisions semblaient réalisées en dépit du bon sens.
C’est dommage, car cela impacte directement l’expérience des spectateurs. Espérons que ça soit mieux l’année prochaine.
Des diapasons au plus mal
Pour finir l’épisode d’aujourd’hui, parlons quelques instants de Yamaha. Je voulais évoquer la firme d’Iwata et non Honda car nous savons tous que la RC213V est un piège, qui ne fonctionne pas, et qui ne peut pas être performante sur la durée même entre les mains d’un Marc Márquez prêt à tout pour gagner. La situation est déjà désespérée. En ce sens, on ne peut pas dire que la saison était si ratée que ça pour la marque à l’aile dorée, car on s’y attendait.
La proximité géographique des deux constructeurs nous font les mettre dans le même sac. Mais pourquoi ? Yamaha, mi-2022, avait l’ambition de revenir plus fort en 2023. Bilan ? Très décevant. Malgré un Fabio Quartararo en forme – dont nous reparlerons dans les trois derniers volets de cette rétrospective, Yamaha n’a vraiment pas donné l’impression de progresser le moins du monde.
Pourtant, on pensait que la YZR-M1 avait le potentiel de se démarquer, mais à ce niveau, c’est comme si les bleus faisaient exprès de développer à l’envers. Le meilleur exemple n’est autre que le Grand Prix de Catalogne, lorsque Fabio Quartararo et Franco Morbidelli se sentaient beaucoup plus à l’aise avec le châssis de l’an passé que l’actuel ! C’est que quelque chose d’assez étrange ne fonctionne pas.
On parle beaucoup de Honda, et à raison, mais enlevez quelques percées héroïques d’« El Diablo » (en Inde, en Indonésie et aux USA), et Yamaha est au même stade. Et cela n’explique pas les contre-performances du Français en qualifications, autrefois son point fort. D’ailleurs, au championnat constructeurs, à peine 11 points les séparent. Certes, il y avait deux motos en moins, mais Joan Mir n’a pas beaucoup aidé Márquez et Rins a manqué toute la saison ou presque, sauf cette victoire à Austin qui allège au bilan comptable.
Rendez-vous demain, même heure, pour trois nouveaux points concernant ce que je n’ai pas aimé sur cette saison 2023. N’hésitez pas à m’en donner d’autres en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport