Que ce premier weekend de MotoGP fut mouvementé ! Entre
les qualifications et les deux courses, toutes ponctuées de
rebondissements et d’attaques aussi folles les unes que les autres,
difficile d’y voir clair. Et on remet ça dans moins d’une
semaine ! Ainsi, nous n’aurons pas le temps d’analyser en
détail plusieurs points pourtant essentiels à l’appréhension de ce
début de saison. Ensemble, revenons succinctement sur quelques uns
de ces enseignements, avant de repartir de l’autre côté de
l’Atlantique.
Hier, nous sommes revenus sur deux points essentiels, à savoir la
situation hiérarchique chez KTM, l’approche de
Fabio Quartararo et le cas Miguel
Oliveira.
Cliquez sur cette phrase en surbrillance pour retrouver la première
partie.
IV) Márquez is back… pour vous jouer un mauvais
tour
Nous ne désirons pas tirer sur l’ambulance,
surtout quand celle-ci a les pneus crevés. Pourtant, nous
devons évoquer toutes les réactions autour de la pole et du podium
de Marc Márquez lors du Sprint, à coup sûr
l’événement du samedi.
Selon nous, pas de quoi en faire une montagne. Márquez
n’est pas de « retour », car il n’est
« jamais » parti, tout du moins depuis la fin de saison
2022. Le fait qu’un pilote comme lui s’élance depuis la
pole position n’a rien d’étonnant. D’ailleurs, il avait fait de
même au Grand Prix du Japon l’an passé, il y a cinq manches à
peine. Dans le parc fermé, on sentait un Marc presque gêné d’avoir
pris le meilleur de ses coéquipiers en suivant Enea
Bastianini. Il stipulait même que ce n’était
« pas classe » et qu’il faisait ça car « la
moto l’empêchait de rivaliser « à la régulière » »,
ce qui témoigne bien, dans ses yeux, d’une certaine forme
d’illégitimité.
Ensuite, lors du Sprint, il a maximisé son
résultat. Son rythme se situait aux alentours de la
cinquième place, mais sa présence au bon moment et une course
plutôt intelligente l’ont propulsé sur le podium. Nous ne sommes
pas en train de diminuer son exploit, car l’optimisation est aussi
la marque des grands champions MotoGP.
L'accident Marquez / Oliveira comme si vous y étiez 👀
— CANAL+ MotoGP™ (@CanalplusMotoGP) March 26, 2023
Le portugais s'en sort avec une contusion à la jambe droite mais a été déclaré apte pour l'Argentine 💪#PortugueseGP #MotoGP pic.twitter.com/t4f9heIjnc
En revanche, le dimanche, il était (vraiment) de
retour.
Exactement comme nous le prédisions dans une autre
analyse, il est retombé dans ses travers dès le
premier tour, en attaquant à outrance, même avant la chute. Enfin,
ce qui est fait est fait, inutile de remuer le couteau dans la
plaie d’autant que l’octuple champion du monde est blessé :
nous lui souhaitons un prompt rétablissement, comme à
toutes les autres victimes de ce weekend singulier.
V) Mais qui peut stopper Pecco Bagnaia ?
Nous vous avertissions avant même le début de saison.
Bagnaia est un monstre, qui, encore une fois, a fait preuve de
maestria. Il passe à 0.064s de réaliser
un triplé dans le weekend, et de quelle manière. Lors du Sprint, il
a affiché au grand jour toute sa progression mentale. Jorge
Martín était fort – dans un format presque
dessiné pour lui, en un sens – mais Bagnaia a rappelé à
tout le monde qui était le patron.
À près d’une seconde du « Martinator »,
il a su se remobiliser, remonter et mettre une pression folle à
l’entame des virages. D’ailleurs, Martín a commis de nombreuses
erreurs sous la menace, mais Bagnaia, doté d’un calme olympien, ne
bougeait pas. Impassible, la victoire lui était destinée depuis le
premier freinage.
Même tarif en course, si ce n’est pire. Certes,
Maverick Viñales était proche mais finalement si loin ; un
scénario qui rappelle ce que nous avons observé à
Silverstone et Misano l’an
dernier. Pecco est juste trop fort. Trop fort sur les
freins, trop propre, trop cérébral. Sur la moto, il n’a
aucun défaut mais pour une raison inconnue, il semble encore
sous-estimé par de nombreux observateurs. À voir si la dynamique se
confirme, mais nous pourrions bien être en présence de l’un des
meilleurs pilotes de tous les temps.
Nous aurions voulu évoquer le cas de Joan Mir, Luca Marini, mais aussi souligner la course d’Augusto Fernández (13e), empreinte de réalisme. Après le Grand Prix des Amériques MotoGP, nous reviendrons sur les courses Sprints car deux départs de ce genre ne sont pas suffisant pour se faire une idée.
Que pensez-vous des points que nous avons soulevés ? Dites-le nous en commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport MotoGP