Que ce premier weekend de MotoGP fut mouvementé ! Entre
les qualifications et les deux courses, toutes ponctuées de
rebondissements et d’attaques aussi folles les unes que les autres,
difficile d’y voir clair. Et on remet ça dans moins d’une
semaine ! Ainsi, nous n’aurons pas le temps d’analyser en
détail plusieurs points pourtant essentiels à l’appréhension de ce
début de saison. Ensemble, revenons succinctement sur quelques uns
de ces enseignements, avant de repartir de l’autre côté de
l’Atlantique.
I) Fabio Quartararo au plus mal
Cela vous a peut-être échappé, mais nous avons trouvé
Fabio Quartararo en grande difficulté sur les
collines de Portimão. Sa position finale (8e) n’est pas si mauvaise
dans l’absolu, mais sa course Sprint gâchée par Joan
Mir, couplée au manque de performance de sa Yamaha l’ont
considérablement fait peiner.
Pour cela, il fallait faire attention à son langage corporel, que
ce soit après le Sprint ou en interview. S’il est peu
étudié en Europe, l’analyse du langage corporel chez les athlètes
tient une place centrale aux États-Unis. Parfois, on en
apprend plus sur l’homme en le regardant simplement plutôt qu’en
l’écoutant en zone mixte. Et rarement l’avait-on-vu aussi
dépité. Quand l’énervement se transforme en lassitude, et
surtout, qu’un athlète commence à critiquer son ou ses propres
coéquipiers, alors c’est que peu d’espoirs sont permis. Le talent
intrinsèque de Fabio peut ponctuellement sauver Yamaha, mais dans
l’histoire des sports, c’est toujours la qualité du matériel ou de
l’organisation qui dicte la place d’une équipe. Les capacités des
individualités, sur le moyen à long terme, ne suffisent jamais.
À voir si Yamaha peut s’améliorer dès l’Argentine, car il y
a (déjà) le feu.
A turbulent first #TissotSprint for @FabioQ20! 🎢
— MotoGP™🏁 (@MotoGP) March 25, 2023
He salvages 10th but misses out on the points! 😮#PortugueseGP 🇵🇹 pic.twitter.com/G3ZqFup3fi
II) KTM, une surprise sans en être une
Alors que Brad Binder est monté en puissance lors
de la saison MotoGP 2022, les essais hivernaux n’étaient pas des
plus concluants pour la firme de Mattighofen. L’an passé, nous
avions loué la signature de Jack Miller,
assurément l’un des meilleurs
« pilotes n°2 » sur la grille, aussi
capable, parfois, de jouer la gagne. Un rôle parfait pour épauler
Binder,
que nous avions élevé au rang d’outsider principal pour cette année
2023.
Finalement, la présence des deux KTM aux avant-postes à Portimão
est une surprise au vu des promesses hivernales, mais finalement,
elle est on ne peut plus logique. La vitesse de Miller
était vraiment frappante. S’il était rapide sur la Ducati,
on savait que cette moto facilitait la vélocité et d’ailleurs,
l’exercice du tour lancé n’a jamais été une force de
« Jackass ». Force est de constater que
quelque chose a changé sur cette RC16.
Miller était proactif dès les essais libres, mais aussi durant le
Sprint comme le Grand Prix. Binder, diminué physiquement, s’est
démené comme un beau diable le dimanche – remonté de neuf places –
pour finir à quelques dixièmes de Johann Zarco
(4e). Les positions à l’arrivée (6e et 7e) ne reflètent pas une
progression folle par rapport à l’an passé mais au moins,
désormais, nous savons que les KTM sont là. Bien
sûr, la performance de cette moto a toujours été imprévisible mais
si Jack Miller règle lui aussi ses problèmes de régularité, alors
nous pourrions assister à la naissance du deuxième duo dynamique,
ou power duo,
à côté de celui formé par Ducati dans l’équipe
d’usine. La forme de Miller par rapport à celle de
Binder est un élément à suivre avec la plus grande attention.
III) Miguel Oliveira, le malchanceux du
weekend
Dans nos prévisions de pré-saison,
nous avions de grandes attentes concernant Miguel
Oliveira. Et malgré qu’il n’ait pu confirmer, nous
sommes plus que satisfaits. En effet, le Portugais a montré de la
vitesse pure, alors qu’il avait du mal à en générer au guidon de la
KTM RC16. Quatrième sur la grille, il se rate dans le dernier tour
du Sprint, ça arrive, et inutile de revenir sur l’incident du
dimanche. Malheureusement, Miguel devra manquer la manche argentine
en raison de sa blessure. Terrible nouvelle. Le Portugais devra
réellement se reconstruire une dynamique positive, et essayer de ne
pas se laisser atteindre par cette absence infortunée.
C’est tout pour aujourd’hui ! Rendez-vous
demain, même heure, pour la deuxième partie de cette rétrospective.
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surbrillance.
Photo de couverture : Michelin Motorsport