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Takaaki Nakagami

À Silverstone, Honda était au plus mal. Comme souvent ces derniers temps nous direz-vous ; mais en Angleterre, plus qu’ailleurs. On pensait que c’était difficile de faire pire que sur ce début de saison 2023, mais dans la faiblesse, Honda a plus de ressources que nous ne l’imaginions. Par le fait, il serait facile de traiter tous les pilotes de la même façon ; de balayer, d’un revers de main, leurs « performances » au vu de leurs piètres classements. Mais dans ce marasme, un seul est plus que méritant ; Takaaki Nakagami. Oui, nous l’affirmons, il s’agit de sa meilleure saison en MotoGP.

 

Ne rien lâcher

 

Commençons par préciser notre pensée. Il n’ s’agit pas d’une saison exceptionnelle, même pas bonne, mais au vu du contexte, nous trouvons qu’il s’en sort plus qu’honorablement. À la fin de la saison 2022, nous avions souligné sa transparence, son incapacité à réaliser la moindre percée. Comme attendant son successeur, Takaaki existait, sans plus. Mais désormais, plus personne, chez Honda (en l’absence d’Álex Rins), ne peut prétendre à réaliser ce genre de coups d’éclats. Dès lors, son approche devient la bonne, celle qui permet à son employeur d’espérer une certaine continuité.

C’est notre premier argument ; même s’il n’a rien fait pour la ralentir, Takaaki Nakagami est resté relativement régulier lors de la descente aux enfers de Honda, et n’est pas significativement moins bon cette saison en comparaison des précédentes. Étant donné qu’on ne le voit pas à l’écran, c’est difficile de s’en rendre compte, mais la situation comptable du pilote japonais n’est pas si terrible.

 

Takaaki Nakagami

Taka se sauvera-t-il ? Photo : Michelin Motorsport

 

À la 17e place du championnat, il est loin, certes, mais n’est qu’à trois points de Fabio Di Giannantonio sur Ducati, et à 15 points du rookie Augusto Fernández que l’on ne cesse de féliciter. C’est correct, d’autant plus qu’il est déjà entré trois fois dans le top 10, soit autant que toute la saison passée. S’il continue comme ceci et que sa moto s’améliore ne serait-ce qu’un peu, il peut parfaitement jouer aux alentours de la 13e place au classement, sans problème.

 

Takaaki Nakagami travaille bien

 

Ces résultats sont intrinsèquement moins bons qu’en 2020, année où avait terminé 10e avec une pole à Aragon. Mais le contexte était bien différent. D’autres arrivaient à manier la RC213V (Álex Márquez prend deux podiums), tandis qu’aujourd’hui, c’est le néant. Certes, il y a toujours cette victoire d’Álex Rins, sorte de succès non identifié que l’on peine encore à expliquer.

Takaaki Nakagami est sûrement le pilote Honda le plus faible, mais c’est celui qui travaille le mieux. Cela doit être valorisé. En sachant que la moto est dangereuse, il ne la pousse pas comme les autres, ne prend pas de risques inconsidérés et a terminé, humblement, huit des neuf Grands Prix disputés. Il est celui qui aide le plus Honda, le seul sur qui la marque ailée peut compter pour rapporter quelques points et essayer du matériel – nous l’avons encore vu à Silverstone.

 

 

Un Nakagami est moins clinquant qu’un Marc Márquez, moins décoré qu’un Mir, moins flamboyant qu’un Rins. Mais au moins, il est là, il fait le job, à son niveau voire un peu au dessus, sans trop se plaindre. Sa situation est enlisée et son avenir sans doute déjà scellé, mais il est toujours présent. C’est louable, et ô combien plus remarquable que la « stratégie » incompréhensible de Marc Márquez sur ce début de saison.

 

Conclusion

 

C’est la lie, et Takaaki Nakagami ne sera sûrement plus pilote MotoGP l’an prochain. Mais pourtant, contre vents et marées, il continue de finir les courses, d’essayer, de scorer un peu sans se prendre pour ce qu’il n’est pas – ou ce qu’il n’est plus.

Voyez-vous, comme nous, du bon dans cette saison de Nakagami ? Dites-le nous en commentaires !

 

Photo : Takaaki Nakagami

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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