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retraite MotoGP

Ce n’était peut-être pas l’information la plus importante du dernier week-end de la saison, mais Stefan Bradl a discrètement annoncé sa retraite du MotoGP à l’issue du Grand Prix de Barcelone. L’Allemand, présent dans les paddocks depuis sa plus tendre enfance, reste un champion du monde, et pas n’importe lequel. Nous avons déjà dédié des articles à sa carrière, que nous vous invitons à retrouver en cliquant ici. Aujourd’hui, nous allons davantage nous concentrer sur ce qu’il va laisser et le rôle très important qu’il occupait.

 

Contraint de revenir

 

Pour beaucoup, Stefan Bradl est un pilote du passé. Par passé, j’entends la fin des années 2000 et le début des années 2010. Pour rappel, il est arrivé en mondial à plein temps lors de la saison 2008, et a quitté le championnat fin 2016, près de dix ans plus tard. Pendant cette période, il a pris un titre de champion Moto2 face à Marc Marquez en 2011, en plus d’une pole et d’un podium en MotoGP, à l’occasion du Grand Prix des États-Unis 2013 (la dernière course disputée à Laguna Seca en date). Franchement, ce jour-là, j’étais pour lui. Je ne sais pas pourquoi, je le trouvais beau sur la Honda LCR ; en tout cas, bien plus que sur l’Aprilia RS-GP à partir de la mi-2015.

 

retraite MotoGP

Stefan Bradl en 2010, lors de la première saison Moto2, avec son sponsor Viessmann.

 

Après une campagne en WSBK, il est devenu pilote d’essai pour Honda, un poste à responsabilités. Et l’histoire, malheureusement, lui donna un poids beaucoup trop important pour ses épaules. D’abord, c’était quelques piges ici et là, rien de plus normal. Mais en 2020, lorsque Marc Marquez s’est blessé à Jerez, il fut appelé par Honda Repsol pour le remplacer, à temps plein cette fois. À déjà 31 ans, personne ne pouvait lui jeter la pierre pour ses résultats moyens, mais j’ai toujours maintenu que la firme ailée aurait dû trouver quelqu’un d’autre pour remplacer Marquez, que c’était, en somme, une sorte d’aveu de faiblesse que de faire revenir un Bradl déjà dépassé depuis quatre ans. Stefan prit la mission à cœur, avec les honneurs, et se classa même septième du Grand Prix du Portugal 2020. Il s’agit de sa dernière apparition dans le top 10.

Certes, il n’était sans doute pas au niveau de la mission qui lui était confiée, mais comme je le dis tout le temps, on ne peut pas reprocher à un pilote de ne pas avoir le talent d’un autre. Tous sont exceptionnels, et Bradl, en grand pilote, a accepté cette périlleuse fonction sans sourciller. Il n’est pas juste de rabaisser un tel combattant alors que c’est bien Honda qui choisit qui mettre sur la RC213V.

Il fut encore très présent en 2021, 2022 et 2023 ; là encore, pour tester et remplacer. Au total, jusqu’à ce GP de la Solidarité, il a pris part à 34 courses depuis la blessure de Marquez en 2020, ce qui n’est pas négligeable.

 

Un rôle important

 

L’histoire nous a montré, malheureusement, qu’il n’avait pas réussi à (re)faire de Honda une force majeure du plateau. Il a été à la fois acteur et spectateur – comme Takaaki Nakagami finalement – de la descente aux enfers de la marque à l’aile dorée. Là encore, il n’a aucun tort, puisque c’est bel et bien Honda qui aurait dû miser sur un profil plus dynamique, car c’était visible de l’extérieur. Jamais il n’eut l’impact d’un Guintoli sur le programme Suzuki, ou celui d’un Pedrosa chez KTM. De plus, la présence de Marquez dans l’équipe d’usine ne facilitait en rien son travail. En ce sens, je pense que l’arrivée d’Aleix Espargaro va faire beaucoup de bien.

 

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Mine de rien, Bradl a réalisé le rêve de beaucoup en roulant pour Honda Repsol. Ce n’est pas rien, dans une carrière. Photo : Box Repsol

 

Cependant, pour nous, spectateurs, il était assez intéressant de l’entendre parler à cœur ouvert de son expérience. À 35 ans, son âge avancé – pour un pilote de Grands Prix – lui permettait de parler plus librement, sans craindre d’être limogé. En 2023, il nous avait renseigné sur son état mental au moment de prendre le guidon, en évoquant la peur qu’instillait la Honda à ses pilotes. En 2024, il n’hésitait pas à comparer les styles de Zarco, de Mir et de Marini, en donnant son avis cru sur les choix techniques. À l’heure des discours policés et plats au possible, j’aimais écouter son tranchant.

 

Auf wiedersehen

 

Au revoir, Stefan ! L’Allemand, qui ne s’est jamais éloigné des circuits, va prendre un repos bien mérité. Il reste un pilote phare de l’une des périodes les plus passionnées de ma vie, et méritait bien cet article.

Quels souvenirs garderez-vous de Stefan Bradl ? Dites-le nous en commentaires !

Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.

 

Stefan Bradl, lors du dernier Grand Prix de sa carrière, aux couleurs traditionnelles de Honda. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

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