Nous poursuivons notre rétrospective de la saison de
chaque pilote, du dernier jusqu’à Pecco Bagnaia. Pour
apprécier la performance de nos héros, regarder leur place au
général ne suffit pas. Ainsi, nous allons nous pencher sur les
dynamiques, le contexte, les qualifications, l’attente que le
pilote en question suscitait pour juger sa campagne. Hier, c’était
la saison de
Álex Rins qui était à l’honneur.
Vous pouvez retrouver l’article correspondant en cliquant sur cette
phrase en surbrillance.
Pour rappel, cet avis reste subjectif, et ne reflète que la
pensée de son auteur.
I) La meilleure année ?
La saison 2022 n’a pas été marquée par des campagnes individuelles
fulgurantes. Par ailleurs, et si certains peuvent nous le
reprocher, il faut tout de même reconnaître que nous sommes assez
critiques du niveau affiché par des cadors, tout du moins, nous
leur trouvons beaucoup de points faibles. En soi, les statistiques
donnent raison à cette analyse (Bagnaia champion
avec seulement 13,25 points par course, soit le
deuxième plus petit total depuis 2002), mais le championnat a
changé. Depuis 2016, a fortiori depuis 2020 et les absences
répétées de
Marc Márquez, il est plus difficile de dominer le
MotoGP de la tête et des épaules.
Mais ce n’est pas le cas de Brad Binder. Le
Sud-Africain a rayonné : Il est l’auteur de l’un des meilleurs
exercices en 2022, tout simplement. Pourtant, les exploits
individuels ne reflètent pas forcément cette conclusion : C’est
aussi sa première année sans victoire en catégorie reine, et même
pas de pole position. Pourtant, les faits sont là : 6e du
classement général avec trois podiums. Comment est-ce
possible ?
Brad Binder sur performe avec sa KTM RC16. Si
on est réaliste, la machine autrichienne est la quatrième voire la
cinquième force du plateau. L’apport constant de nouvelles pièces
empêche d’assurer la pérennité du développement, mais pourtant,
Binder s’en sort admirablement bien.
II) Une saison exemplaire
Tout débutait bien au Qatar. Une deuxième place «
surprise » au vu de la terrible saison 2021 réalisée par la firme
de Mattighofen. Puis, Brad s’est installé confortablement autour de
la 9e position, pour ne plus jamais régresser de toute la saison.
Alors, certes, on ne le remarquait pas plus que cela à l’écran, car
souvent trop loin des places mises à l’honneur par la réalisation
internationale. Mais pourtant, quel tour de
force.
Alors que son coéquipier Miguel Oliveira peinait à
afficher plus de régularité dans la performance, Binder enchaînait
les bonnes courses discrètement. Hormis une chute au Portugal,
seules deux manches terminées hors du top 10 (!).
Une prouesse compte tenu de sa machine, mais aussi de la
physionomie actuelle du championnat où tout le monde, ou presque,
peut prétendre au podium.
Sans jamais jouer tout devant (aucun tour mené cette saison alors
que 12 autres pilotes l’ont fait), Brad a livré une prestation
magnifique, digne de son grand talent. Un nouveau podium surprenant
intervint à Motegi.
Le tout conclu par une performance héroïque à Valence,
sans doute l’une des meilleures de l’année. Sa vitesse
était tout simplement démentielle.
Conclusion :
On pouvait, autour de la mi-saison, se demander pourquoi KTM ne
prolongeait pas Miguel Oliveira plutôt que
Brad Binder en tant que chef de file du projet.
Mais la deuxième partie de l’exercice 2022 est réellement
révélatrice. Binder est le plus fort, c’est
certain. Oui, le Portugais est un tueur, et sans doute un
meilleur « performer ». Mais Brad Binder
est tellement constant qu’il est difficile de défendre le cas
Oliveira. La preuve en est : 39 points les
séparent au général alors que Miguel a remporté deux courses. Il
n’y a pas match. KTM, en prolongeant Binder et en l’associant à
Jack Miller, a fait un choix fort : Le champion du
monde Moto3 2016 est désormais seul aux commandes. À lui de
transformer l’essai.
Qu’avez-vous pensé de sa saison ? Dites-le nous en
commentaires !
Photo de couverture : Michelin Motorsport