Brad Binder aura du mal à revenir dans la course au titre. En effet, le pilote KTM a gâché pas mal d’occasion cette saison, et ce phénomène est en partie dû à son changement d’approche. Mais pourtant, son année est-elle intrinsèquement moins bonne que l’exercice 2022, que nous avions largement plébiscité ? Une statistique va nous aider à répondre.
Brad Binder n’est plus le même
L’année dernière, ainsi qu’en 2021, le Sud-Africain misait énormément sur sa régularité. C’était un monstre dans ce domaine, sans aucun doute le maître incontesté d’ailleurs. Mais comme nous l’avions expliqué dans un article, ce que l’on appelait autrefois la régularité ne paye plus comme avant. Aujourd’hui, les pics de performance comptent davantage et cela se traduit par une moyenne de points plus basse nécessaire pour être titré. Pecco Bagnaia comme Jorge Martín ont des moyennes relativement faibles pour cette raison ; ils sont rapides, donc ils tombent.
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— Red Bull KTM Factory Racing (@KTM_Racing) October 7, 2023
Il n’était pas difficile de voir ce changement chez Brad Binder. Cette saison, il est plus saignant, plus à l’attaque, plus proactif dans son pilotage. Cela se traduit aussi par une croissance de ses performances mémorables, mais aussi, par les chutes. J’ai voulu faire cet article pour prouver qu’il fallait faire attention à la lecture des statistiques. Accrochez-vous bien ; en 2023, il est déjà tombé à quatre reprises uniquement à cause de ses erreurs, donc sans compter l’Argentine. En 2021 et 2022, il n’avait connu le même sort que deux fois en deux saisons ! C’est tout à fait impressionnant.
Est-ce grave, docteur ?
Absolument pas, et c’est justement où je veux en venir. Son cas est la preuve que la régularité ne veut plus rien dire. Oui, il tombe plus souvent, et l’on pourrait donc affirmer qu’il fait une mauvaise saison, ou pas à son plein potentiel. En outre, qu’il pourrait faire mieux. Pourtant, le classement dit l’inverse. Avec une moto assez performante sans pour autant toucher les Ducati, il est déjà parvenu à titiller les meilleurs pilotes, il s’est immiscé sur le podium en attaquant. Sur le plan de la dynamique, sa saison n’est pas nécessairement au-dessus, mais si l’on parle des accomplissements, elle n’a rien à voir.
D’abord, il est dans le top 4, solidement installé, et visera le top 3 si la blessure de Marco Bezzecchi est trop importante. Cette saison, plus que jamais, cette dimension fait partie du jeu et il ne faut pas avoir peur de prendre une place vacante. Et puis, pouvez-vous seulement me rappeler une performance marquante de son exercice 2022 ? À bien des égards, celui de Miguel Oliveira était plus mémorable pour cette même raison, même s’il était largué au classement. On se souviendra longtemps des arrivées en crabe à Jerez en jouant la victoire du Sprint, mais pas des 5e places à répétition.
Pour subsister au plus haut niveau, il faut jouer devant. Il faut gagner, aller vite en qualifications – cela lui coûte énormément encore cette année, marquer les esprits, prendre l’avantage psychologique, devenir une menace. Le MotoGP n’a jamais été aussi rapide et serré. Tout le monde joue le podium sur une saison, ou presque. La régularité seule ne paye plus.
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Photo de couverture : Michelin Motorsport