Yamaha n’est pas en très bonne posture, et réalise même la pire saison de son histoire, les chiffres ne mentent pas. Mais peut-on prendre dix minutes pour prendre en considération le travail de Fabio Quartararo en MotoGP, plus que satisfaisant ces derniers temps ? Le Français est en train de développer une bonne dynamique, qui pourrait bien se poursuivre jusqu’à la fin de la saison. Analyse.
Leader de la coupe du Japon
Depuis le début de cet exercice, rien n’est drôle chez Honda et Yamaha, à tel point qu’on célèbre une Q2 de Johann Zarco à Aragon comme si c’était une victoire. Mais dans tout ce marasme nippon, un seul pilote se démarque réellement de tous les autres : Fabio Quartararo. Il a beau faire sa pire saison en MotoGP jusqu’à maintenant, ça ne veut pas dire qu’il faut omettre le contexte dans lequel il baigne. Et pour son statut, je trouve qu’il s’en sort honorablement.
Lors des deux derniers Grands Prix, il a été particulièrement véloce sur les trois jours. Pour la première fois depuis leur apparition, il est entré dans les points à l’occasion de deux Sprints consécutifs, ce qui est un accomplissement assez remarquable à mon sens. À Aragon comme à Misano, Quartararo n’a pas hésité à aller se battre sur les quatre manches. Certes, il a chuté sur l’asphalte espagnol lors du Grand Prix, mais n’a pas démérité : il serait malhonnête de reprocher à un pilote champion du monde de trop pousser.
Tout cela l’a propulsé en 14e place au championnat. Rien de dingue, et il est le premier à ne pas s’en réjouir : ses débriefs, même après des courses plutôt réussies, sont toujours aussi teintés de réalisme. C’est un trait de caractère qu’on ne peut pas lui enlever. Mais 14e, c’est mieux que Jack Miller, pilote officiel KTM ! L’Australien a une bien meilleure machine et pourtant, demeure dans les tréfonds du classement. Il est aussi devant Raul Fernandez, qui, maintenant doté d’une Aprilia RS-GP24, ne semble pas se rapprocher.
À vrai dire, il est le seul pilote employé par une firme japonaise à se démarquer de façon claire. Personnellement, j’attendais Johann Zarco devant Takaaki Nakagami, par exemple, mais il n’en est rien. Alex Rins aussi vient d’arriver mais ne parvient pas à faire fonctionner la YZR-M1, alors qu’il s’était très bien adapté à la Honda RC213V l’année dernière ! Ces comparaisons quoique peu fiables me poussent à dire que les efforts de Quartararo sont sous-côtés.
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— Monster Energy Yamaha MotoGP (@YamahaMotoGP) September 8, 2024
Et ce n’est pas tout ! Je le vois bien passer 13e au classement car Miguel Oliveira, porté par quelques bons résultats, n’est qu’à quatre points devant. S’il continue à ce rythme, il ne tardera pas à le dépasser. Malheureusement, faire mieux que 13e me paraît compromis, car Franco Morbidelli (12e) ne fait que monter en puissance.
Des circuits favorables
Ce qui me fait saliver, c’est surtout ce qui arrive. Sur la fin de saison, il reste trois tracés où Fabio Quartararo a déjà réalisé de très belles performances. Je ne tiendrai pas compte de Misano, bien sûr, où nous sommes déjà passés.
D’abord, l’Indonésie et Mandalika. En 2022, il y avait excellé sous la pluie. Cela s’était soldé par une deuxième place à l’arrivée. Mais en 2023, « El Diablo » nous avait offert un véritable récital, l’une de ses meilleures courses en MotoGP. Parti quatrième, il avait bataillé pour rester dans le groupe de tête. Sur la fin, il revenait comme une balle, jusqu’à finir dans les roues de Pecco Bagnaia et Maverick Vinales. Une troisième place méritée – son dernier podium en date, d’ailleurs.
Ensuite, il y aura la Malaisie. Il n’a jamais gagné là-bas, mais a nous a gratifié de deux performances notables. La première, en 2022, lors de la bataille pour le titre face à Pecco Bagnaia. Alors que la saison lui échappait totalement depuis Assen, il a tout mis en œuvre pour retarder le sacre de l’Italien. En résulta une magnifique troisième place à contre-courant qui ne changea pas l’issue de cet exercice. Puis, en 2023, il termina cinquième de la course dominicale devant Marco Bezzecchi.
Finalement, viendra Valence. Il n’y compte qu’un seul podium mais n’y a jamais été ridicule. Encore une fois, je vous renvoie à cette saison 2022. Alors qu’il fallait un miracle pour sauver la couronne, Quartararo alla chercher une quatrième place insuffisante mais très touchante. Puis, en 2023, il franchit la ligne en 11e position alors qu’il était très malade. Le Français oublia son manque de sommeil pour achever une saison difficile, mais de laquelle il sortit avec les honneurs.
Je pense que nous avons des chances de voir un très bon Quartararo sur une (ou plusieurs) de ces trois manches. Sauf surprise, le podium est hors de portée, mais il ne faut jamais sous-estimer un champion du monde MotoGP.
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Pour rappel, cet article ne reflète que la pensée de son auteur, et pas de l’entièreté de la rédaction.
Photo de couverture : Michelin Motorsport