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Álex Márquez

De tous les pilotes MotoGP, Álex Márquez était celui dont nous attendions le plus avant le début de saison. En effet, sur la grille, c’est lui qui jouait le plus gros ; soit il réussissait le pari Gresini Racing, et relançait sa carrière de manière à retrouver un guidon officiel, soit il échouait et ne convertissait jamais son énorme potentiel observé lors de ses années en petites catégories. Cette saison était cruciale, décisive pour sa carrière et son héritage. Mais contrairement à ce que nous pensions, Álex Márquez passe à côté, d’une manière assez inattendue d’ailleurs. Analyse.

 

Álex Márquez anecdotique

 

Nous ne prévoyions pas du tout à un exercice comme celui-ci, même s’il devait échouer. Selon nous, le petit frère Márquez avait deux possibilités : La première, devenir un outsider régulier, un trouble-fête qui joue le top 5, sans être un Enea Bastianini bien sûr, mais tout de même, qui montre des signes de proactivité en course, de l’envie, de la grinta. La deuxième, qu’il tombe régulièrement, en voulant trop en faire, dans le but hypothétique de se trouver une place viable pour 2024.

Pourtant, il ne fait rien de tout ça. Álex Márquez traverse cette saison de la manière la plus anecdotique possible, sans briller, et sans même se faire remarquer… pour les bonnes raisons. Alors, oui, il y a bien ce Grand Prix d’Argentine qu’il a terminé sur le podium après s’être élancé de la pole position. Mais il est possible de pondérer cet exploit sans le rabaisser pour autant.

Tout d’abord, faire un podium n’a plus la même signification qu’il y a 10 ans. De nos jours, environ 15 pilotes différents montent sur la boîte durant une saison (déjà 12 en 2023 après huit courses seulement). Sur 22 pilotes engagés à plein temps, on ne peut pas dire qu’il s’agisse d’un critère déterminant pour juger de la qualité d’un pilote.

 

Álex Márquez

Le bon weekend argentin ne doit pas nous tromper. Photo : Michelin Motorsport

 

Ensuite, la Ducati Desmosedici donne beaucoup de vitesse sur un tour à qui la chevauche, bien plus que toutes les autres machines sur la grille. Jack Miller arrivait à être devant en qualifications à son guidon alors que ça n’a jamais été son point fort, tout comme Marco Bezzecchi (quatre poles en quatre-vingt neuf courses avant son passage en MotoGP), qui a réussi à en décrocher une en Thaïlande l’an passé, tout en étant rookie. On pourrait dire de même pour Fabio Di Giannantonio, sans aucun doute le moins bon pilote Ducati, qui a pourtant réussi à s’élancer de la première position lors du Grand Prix d’Italie 2022.

Oui, son weekend argentin était réussi, mais finalement, là où il devait être, si l’on prend aussi en compte la chute de Pecco Bagnaia devant lui. Rien d’exceptionnel en soi.

 

Pourquoi ça va lui jouer des tours

 

Le MotoGP actuel requiert des coups d’éclat, des percées, car la vitesse prime plus que jamais. Si vous n’avez pas la vélocité nécessaire pour jouer le podium, alors vous êtes en danger et cela vaut pour tous les pilotes de la grille, hormis peut-être l’équipe GasGas et Fabio Quartararo – l’exception qui confirme la règle. Même chez Honda, alors que la RC213V ne marche aucunement, un Joan Mir ne peut pas être serein, pas plus qu’un Takaaki Nakagami en bout de course. C’est l’illustration parfaite de l’homogénéité du plateau 2023.

 

Álex Márquez

Photo : Michelin Motorsport

 

Notre bon Álex Márquez doit montrer plus, faire plus, quitte à chuter. Certes, il compte déjà trois abandons en huit courses, mais l’un d’eux n’était pas de sa faute, fauché par le « Martinator » à Austin. Même lors des Sprints, il n’arrive pas à franchir ce cap, exploser comme il se doit alors qu’au vu de son palmarès et de ses aptitudes (ce qu’il avait démontré en tant que pilote officiel Honda lors de la saison 2020), c’est un exercice qui devrait lui être favorable.

Si l’on excepte une évidente blessure, rien ne peut lui porter plus préjudice que de ne rien jouer, de figurer dans le ventre mou du peloton. Nous attendions un homme tout feu, tout flamme, désireux de prendre une revanche méritée après des années de galère au guidon de la Honda.

Nous le voyons rarement à l’écran, mais son nom revient très souvent dans la bouche des autres pilotes, qui s’en plaignent assez largement et unanimement. Très agressif en Sprint, nous l’avons vu commettre une grossière erreur au virage de la Chapelle, sur le Bugatti, qui lui valut une pénalité pour le Grand Prix suivant. Attention, nous ne prétendons pas pouvoir faire mieux ! Mais un double champion du monde de sa trempe doit montrer une plus grande intelligence de course. Il n’est plus un rookie, avec 60 départs à son actif…

Actuellement 10e du classement général, il devance seulement Fabio Di Giannantonio parmi les pilotes Ducati, sans compter Enea Bastianini, bien sûr. Il accuse déjà 35 points de retard sur Luca Marini à motos égales, alors que l’Italien est bien moins à même de dynamiter une course, davantage doté d’un style conservateur.

En clair, Álex Márquez doit trouver de la vitesse, car ces 8e et 10e places lui font bien plus de mal que des chutes en voulant trop pousser. On ne voit aucune progression depuis Jerez, et c’est là aussi un motif d’inquiétude, déjà pour sa saison 2023, mais aussi pour le futur de sa carrière, au vu des talents qui évoluent en Moto2.

Que pensez-vous de son début de saison ? Êtes-vous, comme nous, déçu du manque de performance du petit frère Márquez malgré un package qui fonctionne ? Dites-le nous en commentaires !

 

Álex Márquez

Álex Márquez doit faire mieux. Sinon, il deviendra un double champion du monde anecdotique. Photo : Michelin Motorsport

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport

 

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