Parlons MotoGP : Aleix Espargaró peut-il faire (encore) mieux ?

La saison 2024 démarre aujourd’hui ! Jusqu’au premier Grand Prix de la Saison, Parlons MotoGP essayera de détailler au mieux les attentes qui entourent tous les pilotes, au tour d’Aleix Espargaró. Ceci s’accompagnera d’un petit pronostic, et bien sûr, vous êtes invités à donner le vôtre en commentaires. Hier, nous poursuivions cette série avec Álex Márquez, dans un article que vous pouvez retrouver en cliquant ici.

 

Légende

 

Comme je le soutiens depuis plusieurs années dans cette rubrique, Aleix Espargaro est d’ores et déjà une légende de notre sport ; j’assume complètement cette pensée. Et l’année dernière, il nous a encore prouvé, à 34 ans, qu’il lui était possible de s’affranchir des meilleurs pilotes du monde. Pour rappel, il s’est imposé à deux reprises le dimanche et une fois le samedi, réalisant le doublé à Barcelone, plus un coup de maître à Silverstone sur une piste piégeuse au possible.

Clairement, ces deux seules performances cimentent sa place d’éternel outsider, capable de prouesses le temps d’une ou deux courses. Ça n’est même plus discutable à ce stade. Je sais, qu’en France, Aleix est très peu apprécié mais son talent est devenu indéniable en deux ans. Aujourd’hui, il n’a plus rien à prouver.

 

 

Après cette petite introduction, passons au vif du sujet. Alors qu’il vieillit, et qu’il avait déjà évoqué la retraite – avant de revenir sur ses propos récemment, il retrouve de nouveau un contexte favorable à sa réussite. Malgré son âge, il reste la première option chez Aprilia, et s’est assez largement détaché du reste du contingent italien en 2023, même si aux points, Maverick Vinales n’était pas loin.

La moto est impressionnante, portée par des évolutions aérodynamiques, et devrait rester dans le coup. Après tout, elle ne fait que s’améliorer depuis plusieurs années, il n’y a aucune raison pour qu’Aprilia ait totalement perdu la formule en l’espace de six mois. D’ailleurs, Aleix en personne l’a complimentée lors des tests de pré-saison. En plus de cela, il bénéficie d’un physique toujours aussi impressionnant, et un mental que l’on sait à toute épreuve bien qu’il ait montré des moments de fébrilité en 2023. Ses coups de chaud ne sont que des expressions de sa volonté de gagner.

Sur le papier, et uniquement sur le papier, ça part bien pour Aleix qui entamera au Qatar sa 14e saison au plus haut niveau de la compétition motocycliste.

 

Le pronostic

 

 

Vient le moment du pronostic après avoir posé le décor. Il est assez risqué de prédire l’avenir d’un homme aussi éclectique, aux performances si aléatoires. D’un côté, je pense qu’il est toujours l’un des cinq à sept meilleurs pilotes du plateau, et qu’il peut encore tenir malgré son âge. Comme Valentino Rossi ou Andrea Dovizioso, il est déjà dans les tablettes pour des records de longévité. Il dispose d’une vitesse remarquable, même sur un tour, l’un de ses points forts. Clairement, je le vois bien remporter au moins un nouveau Grand Prix en 2024 car il aura des occasions sur des circuits qui correspondent à lui et à sa machine – Barcelone, par exemple.

De l’autre, je ne peux m’empêcher de penser que de manière générale, Aleix va quelque peu rétrograder car les plus jeunes vont fuser. Je l’imagine devant ou juste derrière Maverick Vinales, mais assurément le meilleur performer chez Aprilia, à la bataille avec Miguel Oliveira. Au jeu de la régularité, de la constance de forme, ça peut pêcher. Déjà, son changement de philosophie opéré lors de la saison 2022 n’avait pas tenu en 2023, où il a retrouvé ses vieux démons.

Puis, il y avait eu cette baisse de résultats en fin d’année, un peu comme en 2022 d’ailleurs, mais en moins pire. Je me questionne quant à sa dynamique, sa forme physique en cas de chute, aussi. Il est plus proche de la fin de sa carrière que du début, c’est certain, alors prendra-t-il ces risques supplémentaires sur un potentiel retour s’il vient à se blesser au tiers de l’exercice ? J’en doute.

Pour résumer, je pense qu’il incarnera encore Aprilia en MotoGP, et réalisera les meilleures performances à son guidon à moins que Miguel Oliveira ne vienne le chatouiller sur ce point. En revanche, côté classement général, je le vois plus bas car il aura plus de mal à contenir ses adversaires, notamment s’il y a moins de blessés parmi les favoris. Ses 10e et 12e places lui coûteront plus cher sur le plan comptable. Pour la position, je l’imagine entre la 7e et la 9e place au scratch avec sa pole, sa victoire en Sprint et son Grand Prix.

C’est l’heure de vous mouiller ! Qu’attendez-vous d’Aleix Espargaro pour la saison 2024 ? Dites-le moi en commentaires !

 

 

Photo de couverture : Michelin Motorsport