Avant d’être Directeur sportif de Ducati Corse, Paolo Ciabatti a été d’abord Directeur de l’équipe Ducati en Superbike, à l’époque entre autres de Troy Bayliss, de juin 1999 à mars 2007. Puis il a quitté temporairement le constructeur italien pour devenir Directeur général du Championnat du Monde Superbike d’avril 2007 à décembre 2012, à l’époque où celui-ci était organisé par les frères Maurizio et Paolo Alberto Flammini. Il est ensuite devenu Project Director MotoGP chez Ducati en janvier 2013, puis Directeur sportif en janvier 2014. Il a donc toute la compétence requise pour avoir une vision globale du problème soulevé par le récent roulage de Fabio Quartararo.
Ciabatti a commencé par préciser que d’une part Ducati n’avait rien à voir avec cette histoire, et que d’autre part la FIM aurait pu s’y prendre autrement pour annoncer la nouvelle.
« En tenant compte du fait que nous ne faisons pas partie des gens concernés, je suis d’accord sur le fait qu’une déclaration de la FIM doit contenir des noms et des indications précises, afin d’éviter toute spéculation. »
« Dans un cas comme celui-ci, il aurait été plus approprié et adéquat d’envoyer un courrier privé aux équipes concernées, afin de leur donner la possibilité de répondre » a expliqué Ciabatti à Paolo Scalera de GPOne.com.
Selon vous, Paolo, quel est l’esprit de l’article 11.5.1 c i) ii) du règlement ?
« L’objectif fondamental est d’empêcher un pilote de MotoGP de tester avec une vraie Superbike. »
Mais quelle est la différence y a-t-il entre une vraie Superbike et une moto dérivée de la série modifiée ?
« En pratique, le moteur ne devrait pas être aussi élaboré que celui d’une Superbike, ni disposer de l’électronique d’une Superbike qui, bien sûr, est très différente de celle de la moto de série. »
« C’est pourquoi nos pilotes utilisent une Panigale standard, ou plutôt une Panigale V4 S qui possède une cylindrée de 1100 cm3. »
Il faut tenir compte du fait que lors d’un test privé il est difficile de décrire précisément les composants internes du moteur. Sans possibilité de l’avoir examiné et démonté, on ignore le contenu réel.
« Bien sûr ! Le fait est qu’avec l’extension des médias sociaux, ce sont les pilotes eux-mêmes qui publient qu’ils le font. »
« Il me semble, par exemple, que j’ai lu que Nakagami lui-même a dit qu’il avait utilisé la Honda CBR1000 RR-R pour son entraînement. »
C’est ainsi que Takaaki Nakagami a expliqué, photos à l’appui (ci-dessous), qu’il avait roulé au Japon sur une CBR1000RR-R à Motegi fin juin, tout en précisant qu’il s’agissait de la moto « standard » :
ツインリンクもてぎでした😄
久々のレーシングスピード!思う存分走り込みました✊🏼Feels so good to be back racing speed ✊🏼! #CBR1000RRR pic.twitter.com/zkKkR1FYIB
— Takaaki Nakagami (@takanakagami30) June 20, 2020
Andrea Dovizioso sur la Panigale V4 S qu’il a utilisé pour la Course des Champions à Misano en 2018
Photos © Ducati