Cédric Tangre avait pour objectif de modifier ses trajectoires en fonction des bosses et des raccords de bitume très nombreux sur cette piste et s’il lui restait assez de temps de mieux prendre ses repères sur l’anneau tout en suivant les derniers conseils que Dany Eslick lui a donné hier soir.
Sur le plan technique, à part quelques modifications mineures sur la suspension, rien de changé. Il part avec un pneu arrière neuf avec l’intention de le garder toute la séance, contrairement aux autres pilotes qui ont déjà en perspective la première séance qualificative à 10h40.
La séance se déroule exactement selon le programme prévu et Cédric finit 7ème en se rapprochant encore du meilleur temps effectué par son coéquipier Shane Narbonne qui montre que le Team TOBC a fait un bon choix pour remplacer Dany Eslick.
Cédric nous confie après la séance
« Je suis assez satisfait car je
commence à m’habituer au banking où je roule plus décontracté et à
la position inhabituelle surtout en la gardant aussi longtemps. En
fait, je suis un peu de travers sur la moto avec le haut du corps
légèrement de biais et surtout la tête tournée vers l’intérieur. On
est obligé de faire comme ça car si on est à fond comme en ligne
droite il ne faut pas regarder droit car dans les virages du
banking, tout droit c’est le mur ! »
Il
poursuit « J’ai pu modifier un peu mes
trajectoires dans l’infield en fonction des raccords mais j’ai
encore un peu de travail sur ce point. »
Philip, le spécialiste châssis nous dit avec le sourire qu’il est content du comportement et des chronos de Cédric. Scott Harwell, le team manager, lève le pouce quand nous le croisons en au retour de la pit-lane. Cela nous fait plaisir, bien entendu.
Nous ferons un focus sur les aspects techniques au cours du week-end.
10h40, première séance d’essais qualificatifs. 10h55, Cédric Tangre chute !
Une séance de 50 minutes s’organise pour travailler même si c’est une séance qualificative et encore plus dans le cas de Cédric qui a encore des choses à comprendre. Le planning est :
Comme prévu, Cédric fait son premier tour en pneus neufs puis s’arrête à la fin du tour. Les mécaniciens changent les roues et Cédric repart.
Mais Cédric ne passe plus devant le stand, le speaker annonce qu’il est tombé mais est debout. Tout le monde attend son retour car il reste 25 minutes d’essais qualifs. Même si tout le monde a entendu que Cédric est debout, on est inquiet. C’est inévitable.
La séance se termine et 5 minutes après Cédric et sa moto réapparaissent. Cédric n’a rien mais est déçu et il explique « J’ai perdu l’avant aux freins dans le virage qui remonte sur le banking. Je roule d’habitude en Pirelli et je connais bien leur limite. Le Dunlop avant américain a une carcasse plus dure. Le Pirelli prévient plus, tu le sens bouger avant qu’il décroche, pas le Dunlop d’ici. Maintenant, je connais la limite des Dunlop made in USA !».
La moto n’est pas trop endommagée, l’habillage, les guidons, les commandes aux mains et aux pieds, la boucle arrière de cadre. Tous les membres du team viennent voir Cédric pour lui demander si ça va puis ses mécaniciens de mettent au travail pour remettre la moto en état pour la seconde séance qualificative de 25 minutes cette fois, qui aura lieu à 13h30.
13H30, seconde séance d’essais qualificatifs. Cédric Tangre se qualifie en 12ème position.
25 minutes pour faire le meilleur tour chrono.
Le plan est simple : deux séries de 5 à 6 tours chronos. Cédric s’élance, il n’a pas repris la piste depuis sa chute. La seconde moto était prête mais il repart avec la même, c’est celle qui devrait faire la course.
Tout se passe bien à part une grosse goutte d’eau en sortie de banking dans le virage piégeux qui rentre dans l’infield. On y arrive à fond de sixième pour freiner très fort presque toujours avec un léger angle, on sent nettement dans les guidons le raccord qui marque la différence entre le banking et l’infield puis on prolonge son virage presque jusqu’à l’extérieur du virage tout en rétrogradant tard en essayant de ne pas déstabiliser la moto qui commence à prendre un bel angle, le virage se ressert fortement dès cet instant et il faut malgré tout garder de l’élan pour pouvoir accélérer tôt et mettre à plein gaz le plus tôt possible. En course, ce virage à l’entrée technique et « gros cœur » à la fois est lieu de dépassements souvent spectaculaires quand un groupe de 4 ou 5 pilotes très rapides dépasse un des moins rapides. Ce dernier se fait passer à droite et à gauche et il doit s’appliquer pour maintenir sa trajectoire car les « furieux » comptent dessus pour que tout se passe bien !
Cédric améliore un peu son meilleur temps du matin fait lors de la séance d’essais libres mais il n’est pas satisfait. Il rentre au stand.
Un peu déçu donc mais avec un bon moral pour la course. L’an passé, Dany Eslick avait gagné la course alors qu’il avait rendu plus d’une seconde aux essais au poleman. Tout se jouera demain.
Il reste pour aujourd’hui des essais de ravitaillement-changement de roues à faire, exercice fastidieux mais indispensable. La procédure est répétée une vingtaine de fois pour les mécaniciens et pour lui. C’est très important car si une course ne se gagne pas dans les stands, elle peut s’y perdre.
Il est 17 heures, les mécaniciens ont déjà démonté les motos, vérifient tout, vont monter une chaîne neuve qui sera rodée pendant le warm up tout comme l’embrayage. Nous les laissons travailler.