Allez ! Un peu de tendresse dans ce monde de brutes. Assez de sifflets, de polémiques, de commentaires acerbes et de clichés délétères. Dans le paddock du MotoGP, il y a aussi, et sans doute surtout, des pilotes qui se tirent la bourre sur la piste et qui s’apprécient en coulisse. Prenez le cas, par exemple, de Danilo Petrucci et de Bradley Smith.
Bon, vous me direz que, d’abord, on a à faire à deux pilotes qui ne jouent pas le titre mondial. Et, qu’ensuite, il en faut sans doute beaucoup pour se fâcher avec Danilo Petrucci. Mais apparemment, aussi, avec Bradley Smith, qui est apprécié du premier cité.
Une affection déclarée au lendemain d’un Grand Prix d’Italie qui les a opposés directement, tant en qualifications qu’en course. Pour la place sur la grille de départ, le pilote Tech3 avait pris l’avantage sur celui de la Ducati Pramac pour 14 millièmes afin de s’installer au huitième rang. Et une fois le drapeau à damiers abaissé, c’est le même pensionnaire de la Yamaha satellite qui a devancé l’homologue à la Desmosedici pour peu ou prou une seconde et la septième position.
De quoi frustrer l’équipier d’un Redding par ailleurs malchanceux ? Pensez-donc : « lors des qualifications, Bradley m’a battu d’un rien pour être le meilleur pilote satellite. Lorsque l’on s’est croisé ensuite à la clinique mobile, le lui ai dit : enf…, tu m’as eu aujourd’hui mais tu ne m’auras pas demain ! Mais après la course, on s’est revu et c’était pareil. Enf… ! ».
Une bonne ambiance qui masque cependant à peine le martyr de Danilo sur la moto : « j’étais très inquiet à propos de ma main droite car après trois ou quatre tours, j’ai perdu de la force. J’ai souffert au début pour arrêter la moto, car la Moto2 avait rendu la piste plus glissante. Puis j’ai pu faire des chronos en petit 48 ».
« J’essayais de rester devant Bradley et dans les quatre derniers tours, j’ai fait mes meilleurs temps. Mais je n’avais plus de force dans mon bras droit, et j’ai dû ralentir car je risquais vraiment la chute. Bradley est passé. C’est un ami et c’est un des meilleurs du milieu. On s’est battus durant toute la course. Ceci dit, ce n’est pas grave. Je pense avoir fait une de mes meilleures courses car je finis seulement à 14s du vainqueur après 23 tours. Et c’est seulement mon second Grand Prix de l’année. Je me sens bien et je pense qu’on peut faire un bon championnat. Maintenant, j’ai besoin de m’entraîner ».
En deux rendez-vous consommés cette année depuis son retour de blessure, Danilo Petrucci pointe déjà devant son équipier Redding au classement général provisoire au seizième rang avec 17 points contre 16. Mais il est vrai que le Britannique n’a pu marquer qu’à deux occasions.