La conférence de presse en prélude du Grand Prix d’Italie réunissait Marc Márquez, Andrea Dovizioso, Valentino Rossi, Danilo Petrucci, Jack Miller et Lorenzo Baldassarri.
Comme à notre habitude, nous reportons ici les propos bruts de Valentino Rossi, sans la moindre interprétation journalistique.
Valentino, 5e au Mans n’était peut-être pas le résultat que vous souhaitiez, mais nous arrivons maintenant au Mugello. Pensez-vous que le tracé rapide et fluide peut pallier certaines faiblesses de la Yamaha qui souffre encore à l’accélération ?
Valentino Rossi : « Il est toujours difficile de comprendre avant le week-end, car comme vous l’avez dit, chaque année est différente. L’année dernière n’était pas mal et j’ai été plutôt fort durant le week-end, donc nous verrons cette année. Il semble que nous ayons progressé dans certains domaines, mais comme Andrea l’a dit, toutes les motos ont beaucoup progressé, donc cela dépendra de beaucoup de choses, des petits détails qui se dérouleront durant le week-end. Alors nous verrons bien ».
Vous avez connu des moments fantastiques ici au Mugello dans le passé. Éprouvez-vous toujours le même feeling devant les fans ici ?
« Oui ! Le Mugello est pour moi la course la plus particulière de la saison, mais je pense que c’est également plus ou moins le cas pour tous les pilotes italiens, car c’est historiquement le Grand Prix d’Italie. Misano est également super et très proche de mon domicile mais ici c’est davantage spécial car la piste est fantastique et a quelque chose de différent par rapport aux autres. L’atmosphère, avec tous les fans autour du circuit, et que ce que vous voyez plus spécialement le dimanche est vraiment émouvante. Il est donc important de donner plus que le maximum ».
Vous êtes en grande forme, la Yamaha fonctionne bien et ce circuit correspond bien à votre moto. Le seul problème, c’est votre vitesse de pointe. Comment abordez-vous ce week-end ?
« Oui, la Yamaha est toujours une très bonne moto à piloter et je pense que nous avons progressé par rapport à l’année dernière dans divers aspects, mais nous souffrons un peu en ligne droite et ici celle-ci est très longue. Mais comme vous le dites, nous devons étudier chaque virage et essayer au maximum dans chaque secteur de la piste pour avoir une bonne vitesse. Il y a beaucoup de chicane et les virages sont moyens/rapides donc, sur le papier, c’est une bonne piste pour la moto. Nous verrons ! Nous essaierons et le travail dans le box sera également très important pour suivre la bonne direction permettant d’améliorer la moto. Nous devons être compétitifs dimanches ! ».
Que pensez-vous de Lorenzo Baldassarri ?
« Avant tout, Balda travaille très dur quand nous entraînons ensemble, et il est toujours très rapide. Il a un style particulier mais il est très propre, très coulé et très technique. Je pense donc qu’il peut être prêt pour le MotoGP, également parce qu’il est grand et que sa taille convient peut-être mieux à une MotoGP qu’une Moto2. Mais comme il l’a dit, il doit maintenant se concentrer car il a une grande chance de gagner le championnat cette année. Et plus tard, dans le futur, il pensera au MotoGP ».
Tout le monde dit que ce circuit est fantastique mais on a vu Dovizioso y guidonner beaucoup, Marc y chuter à grande vitesse et l’an dernier Pirro subir une très grosse chute. N’a-t-on pas atteint ses limites en MotoGP ?
« Le Mugello est fantastique ! C’est un circuit fantastique et c’est super quand vous y pilotez mais c’est également un circuit d’un ancien style et sur certains points il est dangereux car vous allez très vite et il n’y a pas beaucoup de dégagements autour. Et oui, le freinage pour le premier virage est limite. C’est très agréable à faire mais si vous arrivez à 340 ou 350 km/h, ça commence à être dangereux à cause de la bosse. Peut-être qu’on devrait le modifier un peu mais je pense ce n’est pas très facile, donc soit on essaie d’arriver un peu plus lentement, soit on essaie de casser un peu la bosse pour que ce soit un peu plus plat, si c’est possible ».
Franco Morbidelli, Pecco Bagnaia, et maintenant Lorenzo Baldassarri : Quel est votre apport dans cette success story ?
« Pour nous, c’est un très beau sentiment. Nous sommes maintenant une bonne organisation qui couvrons plus ou moins tous les aspects de la carrière d’un top pilote. Nous essayons d’aider les pilotes italiens, avant tout, en s’entraînant de la bonne manière, en utilisant un peu de mon expérience acquise tout au long de ces années. Mais aussi en les aidant à avoir une bonne équipe et une bonne moto pour pouvoir exprimer au maximum leurs talents, car ces dernières années, il était difficile de trouver une bonne équipe et une bonne moto en Italie pour de jeunes pilotes. Et je pense que cela fonctionne bien : les résultats sont très bons, et en particulier en Moto2, avec Franco au début, Pecco l’année dernière et Balda cette année. Nous sommes donc très heureux ».
Vous parlez de l’atmosphère particulière qu’il y a ici. Une victoire ici est-elle un peu similaire d’une à Monte-Carlo en Formule 1 ?
« Monte-Carlo est un endroit très particulier, mais je pense que oui car ce circuit est historique. En 1996, ma première année en championnat du monde, le Grand Prix d’Italie était déjà au Mugello. Mais cette piste est bien plus, car elle était déjà célèbre dans les années 70. Et le tracé n’a pas bougé, ce qui n’est pas facile. D’habitude, les autres circuits qui ont une longue histoire ont connu beaucoup de modifications, mais le Mugello reste le Mugello depuis les années 70. Donc une victoire ici est spéciale. Je pensais qu’elle est spéciale pour tout le monde mais encore plus pour un pilote italien car il reçoit le plus grand des soutiens de la part des fans. Et comme à Monaco, le dimanche, l’atmosphère est spéciale et différente de celle des autres endroits ».
Avez-vous quelques mots pour commenter le championnat eSport MotoGP ?
« Depuis que j’ai 5 ou 6 ans, j’ai grandi avec les jeux vidéo. J’ai commencé avec un Commodore (rires) puis un Amiga avec le Floppy Disk, puis sont arrivés les consoles avec les cartouches insérées. J’aime tous les sports et en particulier les sports mécaniques, et je joue beaucoup en ce moment mais plus avec les voitures qu’avec les motos, car je suis meilleur avec les voitures. Mais c’est super, car vous jouez maintenant en ligne. Je suis un peu trop vieux pour ça car quand j’étais jeune vous ne pouviez pas jouer en ligne. Et avoir un vrai championnat, c’est une chose à laquelle vous ne vous attendiez pas il y a 5 ou 6 ans. Donc comme Danilo l’a dit, c’est super de voir à quel point ils sont rapides et précis car ils y passent énormément de temps. Ils sont très, très, très fort, et malheureusement beaucoup plus fort que moi au MotoGP ! Non, c’est bien à suivre, et assurément c’est beaucoup plus sûr (rires) ! ».
Crédit photo: MotoGP.com