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Cette conférence de presse post-course du Grand Prix d’Italie a réuni Jorge Lorenzo, Andrea Dovizioso et Valentino Rossi.

Comme à notre habitude, nous reportons ici notre traduction de l’intégralité des propos de Jorge Lorenzo, sans mise en forme ou déformation journalistique.


Jorge Lorenzo : « vous savez, il y a eu énormément de critiques durant cette dernière année et demie. Beaucoup de souffrances, de très nombreuses heures d’entraînement difficile avec mon entraîneur Iván et tout mon staff personnel, Albert, Claudio. Et finalement ce rêve s’est réalisé. Hier, j’avais dit que ce serait un rêve et finalement je l’ai fait. Je l’ai fait avec détermination . J’ai enfin eu quelques pièces qui m’ont donné confiance, et j’ai pu démontrer que ce que je disais étais vrai. J’ai remporté ma première victoire avec Ducati ! »

Vous avez remporté 5 titres mondiaux et vous n’avez pas toujours montré une telle émotion…

« Sur la télévision Movistar, j’ai dit que c’était le jour le plus heureux de ma vie, mais peut-être que j’ai dit ça trop vite car mon premier titre MotoGP en 2010 était unique. C’était la première fois. Il y a également eu la première victoire en 125 et la première victoire en MotoGP. Donc seulement cette victoire spécifique est assurément dans le top 3, avec le Brésil en 2003 et Estoril en 2008. C’est un moment très heureux. J’étais seulement concentré pour retourner au garage pour faire la fête avec mon équipe, et je ne m’occuperai que de ça durant ces prochaines 5, 7 ou 10 heures ».

À quel moment du week-end avez-vous compris que vous pouviez gagner la course ?

« Honnêtement, je me sens mieux que jamais sur cette moto. Physiquement, j’ai plus d’énergie pour conserver un rythme régulier pendant plus de tours, avec ces modifications du réservoir. Mais j’étais très inquiet à propos du pneu avant car peut-être que d’autres motos détruisaient moins leur pneu avant, ce qui serait un avantage pour elles. J’ai donc complètement changé mon style de pilotage pour économiser ce pneu avant. J’ai probablement fait le plus grand changement de style de ma vie entre les essais et la course. Et cela a très bien fonctionné. Cela a très bien fonctionné car, après la course, j’ai regardé mon pneu avant et il était bien mieux que ce que à quoi je m’attendais. Au final, je me suis servi de ma tête, j’ai été très concentré pour ne pas faire d’erreur et j’ai pu avoir assez d’énergie pour continuer à attaquer jusqu’au dernier tour ».

De quelle façon avez-vous changé votre style de pilotage ?

« Cela dépend de la piste. Ici, nous avons eu quelques problèmes de graining, mais je pense c’était le cas pour tout le monde à cause des caractéristiques de l’asphalte. Lors du test à Montmélo, nous n’en avons pas eu et cela vous donne un coup sur la possibilité d’attaquer davantage durant toute la course sans avoir à modérer votre vitesse de passage de ce côté (à droite). J’ai donc juste changé la façon dont je pilote dans les virages à droite, mais je ne peux pas vous expliquer beaucoup plus ».

Pensez-vous que ce résultat peut avoir une influence sur votre avenir ?

« Maintenant, il est très difficile de dire ça. Mais avant, il était difficile de croire en Jorge Lorenzo quand les résultats n’étaient pas bons, et de croire que ce que je disais, ce dont j’avais besoin, était vrai. Il n’y avait pas beaucoup de gens pour y croire, ou plutôt ce n’était pas la totalité des gens qui croyaient ça. Mais je ne dis pas d’excuses. Les gens croient que parfois je me cherche des excuses, je dis toujours la vérité. Quand je commets une erreur, je dis que j’ai commis une erreur, vous pouvez le voir dans les interviews passées. Quand je dis que j’ai besoin de quelque chose, c’est vrai. Et je l’ai encore démontré. Quand Ducati m’a enfin donné ces modifications sur la moto, avec ma méthode, alors que beaucoup de gens disaient qu’il était impossible de gagner avec la Ducati avec ma méthode, j’ai gagné. Je ne mens jamais ! Et j’espère qu’à partir de maintenant les gens croiront plus mes paroles.

D’un côté, mon cœur est très heureux de cette victoire, très très heureux, mais de l’autre, c’est triste car je crois que si j’avais eu ces modifications bien plus tôt, je serais actuellement en mesure de vous dire que je continue avec Ducati. Mais je ne peux pas vous dire ça ».

S’en suit une petite anecdote bien sympathique…

On demande à Jorge Lorenzo quel est ce polo accroché sous son casque. Il explique que c’est le maillot des gondoliers de Venise, là où il a effectué une promotion événementielle avant le Grand Prix.

Valentino Rossi : « le problème maintenant, c’est que tu vas devoir aller à Venise avant chaque course (rires). Ce sera difficile ».

Jorge Lorenzo : « si j’y vais avec une jolie fille, je suis d’accord. Mais on peut aussi y aller ensemble. Deux couples ».

Valentino Rossi : « OK. Bravo ! »

Les deux hommes se regardent puisque se serrent la mains sous les applaudissements de la salle.

À part le réservoir d’essence, il y a eu d’autres modifications qui vous ont permis d’avoir un meilleur feeling avec la Ducati ?

« Non, seulement ça. Uniquement la pièce que Ducati a apportée à Jerez ; cela m’a aidé pour mon pilotage. Plus le réservoir ce week-end. Seulement ça ».

Dans quel domaine ce réservoir vous aide-t-il : lors des forts freinages, en entrées de virage, où ?

« L’ergonomie de la moto de l’année dernière était différente. Le réservoir était légèrement plus haut et avait une forme différente. Pour construire le nouveau châssis, ils ont probablement dû modifier l’ergonomie et le réservoir. Les autres pilotes n’ont pas senti de différence mais dès le début, j’ai dit que j’avais moins de soutien et que cela me fatiguait davantage lors des freinages. Depuis le test de Buriram ! Mais, ils m’ont probablement cru mais ils ne pouvaient pas en faire un différent. Lors du test à Montmelo, nous avons testé une pièce pour en préparer un nouveau, et finalement quelque chose de gros est arrivé ici, et j’ai pu sentir bien davantage la différence, et depuis vendredi je dis que c’est quelque chose d’important. Cela me donne la possibilité de relaxer davantage mes bras et d’économiser mon énergie, particulièrement pendant les freinages ».

C’est la première course où vous avez deux nouveau châssis qui sont supposés aider la moto à mieux tourner. Cela a-t-il également contribué à la victoire ?

« Je ne suis pas vraiment certain du bénéfice du nouveau châssis. J’ai l’impression que c’est légèrement mieux, mais je n’en suis pas vraiment sûr. Ils sont très similaires et je ne pense pas que cela ait fait une différence aujourd’hui. C’était plus à cause des autres pièces ».

Vous avez toujours besoin d’utiliser le frein arrière au pouce pour aider la moto à tourner ?

« Oui ! »

Le principal problème aujourd’hui, pour beaucoup de pilotes, semblait donc être le pneu avant ?

« Et bien, j’ai aussi eu des problèmes de pneus. Sinon, j’aurais été en 47.5 au lieu de 48.1 ou 48.2. De façon claire, la piste était très rapide mais très glissante après la course des Moto2, et tout le monde a rencontré des problèmes. Le piège, aujourd’hui, c’était cela. J’ai complètement changé mon style de pilotage durant la course et cela a fonctionné. Cela m’a apporté une nouvelle expérience pour le futur, pour donner le maximum avec cette moto ».

Durant votre dernier tour, quand vous saviez que vous alliez gagner la course, qu’avez-vous ressenti ?

« Il était difficile d’être heureux à 100 %. Je savais que c’était un moment magique, un très bon moment, de gagner avec Ducati sur les terres de Ducati. Mais j’étais tellement concentré à ne pas faire d’erreur avec ces conditions de piste délicates et au bout de 23 tours, avec votre cœur qui bat à 100 à l’heure, il est très difficile de se relaxer et d’apprécier l’instant. Mais bien sûr, j’étais heureux, et je serai encore plus heureux dans une heure (rires) ».

Parmi toutes vos victoires, où celle-ci se place-t-elle ?

« Gagner avec Ducati au Mugello est un rêve. C’est très spécial. Mais gagner une course en MotoGP après une année et demi sans victoire, après beaucoup de moments difficiles, après de longs moments où vous voyez que les résultats ne viennent pas, où vous travaillez dur encore et encore et les résultats ne viennent pas, où il y a de nombreuses critiques, où les gens disent que vous ne gagnerez jamais avec cette moto, et que finalement vous le faites avec ça (la tête), c’est incroyable ! C’est un exemple d’une forte détermination mentale, de fierté et de ne jamais renoncer. Nous pouvons faire les choses si nous continuons à travailler. Au final, nous pouvons les réaliser ».

Grand Prix d’Italie Mugello MotoGP J.3 : Classement
1     99     Jorge LORENZO     Ducati     41’43.230
2     4     Andrea DOVIZIOSO     Ducati     +6.370
3     46     Valentino ROSSI     Yamaha     +6.629
4     29     Andrea IANNONE     Suzuki     +7.885
5     42     Alex RINS     Suzuki     +7.907
6     35     Cal CRUTCHLOW     Honda     +9.120
7     9     Danilo PETRUCCI     Ducati     +10.898
8     25     Maverick VIÑALES     Yamaha     +11.060
9     19     Alvaro BAUTISTA     Ducati     +11.154
10     5     Johann ZARCO     Yamaha     +17.644
11     44     Pol ESPARGARO     KTM     +20.256
12     55     Hafizh SYAHRIN     Yamaha     +22.435
13     53     Tito RABAT     Ducati     +22.464
14     38     Bradley SMITH     KTM     +22.495
15     21     Franco MORBIDELLI     Honda     +26.644
16     93     Marc MARQUEZ     Honda     +39.311
17     10     Xavier SIMEON     Ducati     +1’01.211
18     30     Takaaki NAKAGAMI     Honda     5 Tours
Non classés
41     Aleix ESPARGARO     Aprilia     4 Tours
43     Jack MILLER     Ducati     22 Tours
12     Thomas LUTHI     Honda     22 Tours
N’a pas fini le premier tour
26     Dani PEDROSA     Honda     0 Tour
17     Karel ABRAHAM     Ducati     0 Tour
45     Scott REDDING     Aprilia     0 Tour

Crédit photos: MotoGP.com

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