MotoGP, Zarco chez Avintia Ducati : simplement évident mais pas encore fait

Ils en sont arrivés à un stade où ils sont obligés de s’entendre, mais ils ont encore du mal à s’accorder. Ils sont à trois dans ce bateau qu’il faut amarrer impérativement au port de la saison 2020. Johann Zarco, le pilote avec son conseiller Claude Michy, Ducati, qui a prêté l’oreille et se l’est aussi fait un peu tirer, puis le team Avintia en passe de devenir satellite de Borgo Panigale après avoir vécu comme unique privé. Ce qui veut dire plus d’investissement de la marque par un soutien plus prononcé. Dans quelle limite ? C’est justement toute la question de laquelle découlerait la grande réponse…

La situation est la suivante : jeudi dernier, Claude Michy assurait au micro de Canal+ que Johann Zarco serait en MotoGP en 2020 au guidon d’une moto « rouge ». Tout allait être dévoilé dans les prochaines heures. Nous sommes mardi, Jerez a entamé sa seconde journée de test qui est la dernière sortie sur la piste de la catégorie reine pour cette année, et on en est toujours à cette situation étonnante : Johann Zarco est partout annoncé comme certain sur une Ducati au sein du team Avintia. Mais la nouvelle officielle qui figerait définitivement le tableau se fait toujours attendre.

Alors, que se passe-t-il et peut on s’attendre à un nouveau et retentissant rebondissement dans ce feuilleton ? Pour nous éclairer, voici deux hommes. L’un est le dindon de la farce. Il s’agit de Karel Abraham qui, lui, est certain qu’il ne sera plus du paysage MotoGP l’an prochain. Sa Ducati Avintia lui a été enlevée. L’autre est le directeur sportif de cette structure espagnole au parcours si particulier dans le paddock, Rubén Xaus. Et à bien suivre les arguments des deux, on se forge une certitude : l’évidence n’est pas simple…

Commençons par Karel Abraham qui s’est confié sur les ondes de Motomatters dans un entretien par ailleurs intéressant sur l’environnement Avintia. Mais sur le cas Johann Zarco, le Tchèque assure qu’il a parlé avec quelqu’un de chez Ducati à Valence lui précisant que le constructeur n’était pas initialement concerné par le cas Zarco. Il ne le soutenait pas ni n’était contre lui. En somme, cette affaire concerne Avintia, ce qui veut dire qu’il n’était pas dans les plans initiaux de Ducati de fournir à un éventuel Johann Zarco un meilleur matériel, un encadrement technique de premier ordre, pas plus qu’une moto dernier cri à un prix d’ami, ce que le pilote français souhaite aujourd’hui.

Abraham donne ainsi sa version : « Ducati m’a dit qu’Avintia avait un contrat, et qu’importe quel pilote allait être sur la moto. Ils auraient la moto qu’ils avaient payé. Est-ce que cela va se passer ainsi, je ne sais pas ». Abraham a une autre incertitude : « je sais ce qu’il m’est arrivé, et je ne sais pas ce qui se passe entre Avintia et Zarco. Je ne suis même pas certain à 100% que ce sera Zarco. On le dirait bien, mais ce n’est pas confirmé. Je pense que c’est Zarco qui me remplacera, mais je n’ai pas vu le contrat. Je n’ai pas vu d’annonce officielle. C’est juste un pilote dont tout le monde parle, alors on dirait bien que ce sera comme ça. »

Et du coté du team, qu’en dit-on. Dans la vidéo ci-dessous, on constate un Rubén Xaus, directeur sportif, marchant sur des œufs. On sent que la dernière partie vers un accord n’est pas une ligne droite bien jalonnée. D’ailleurs, Johann Zarco n’est jamais cité. En revanche, on sent clairement que c’est de l’engagement de Ducati dont dépend l’épilogue.

Que pouvons-nous en conclure ? On imagine le principe d’un Johann Zarco chez Avintia acquis, mais il faut maintenant décider de qui paye et qui va payer quoi. Le Français veut légitimement des assurances en matière de moto et d’encadrement technique. Une réponse qui ne peut  venir que de Ducati dont les plans étaient déjà figés pour 2020 lorsque le cas du Français est arrivé dans le paysage. Chez Avintia, on observe avec sans doute l’idée d’une belle opportunité sans payer plus avec le statut désormais de satellite. Comme Pramac qui va aussi sans doute évaluer la tournure des événements à l’aune de son propre investissement. Tout ça pour dire que le paraphe en bas d’un contrat attendra sans doute encore un peu plus que quelques heures…